« Tout ça se terminera forcément un jour par une Irlande unie »

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Des « brexiters » devant l’Assemblée de Stormont, vendredi 31 janvier à Belfast.
Des « brexiters » devant l’Assemblée de Stormont, vendredi 31 janvier à Belfast. Peter Morrison / AP

C’est un paradoxe nord-irlandais : les plus farouches partisans du Brexit sont également ceux qui en craignent davantage les conséquences à long terme. Les conservateurs unionistes pro-Brexit estiment avoir été trahis, dans la dernière ligne droite, par le chef du gouvernement britannique, Boris Johnson, avec le maintien de l’Irlande du Nord dans une union douanière avec l’Union européenne. Ils redoutent désormais que la décision de quitter l’UE favorise le projet républicain d’une réunification des deux Irlandes.

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Dans une Irlande du Nord qui avait majoritairement voté pour le maintien au sein de l’UE, ce paradoxe fait que nul à Belfast n’a véritablement eu, vendredi 31 janvier, le cœur à la fête. A 23 heures, devant les grilles fermées de l’Assemblée de Stormont, seule une cinquantaine de « brexiters » ont clamé le compte à rebours des dix dernières secondes avant le départ de l’UE.

L’échec du rassemblement auquel avait appelé le parlementaire Jim Wells, du Parti unioniste démocratique (Democratic Unionist Party, DUP), n’a pas empêché les cris de joie, les roulements de tambour et l’émotion à l’appel de la cornemuse. « Liberté ! Liberté ! Liberté ! » ont hurlé les manifestants lorsque le douzième coup de minuit, à l’heure continentale, a retenti.

« Ça peut déraper »

En attendant l’heure fatidique, les orateurs n’y sont pas allés de main morte. Après qu’un pasteur protestant a remercié Dieu pour le Brexit et appelé le Tout-Puissant à veiller à ne jamais permettre un rapprochement avec la République d’Irlande, un homme s’est réjoui de « la fin de quarante-sept années d’esclavage » au sein de l’Europe communautaire, que le pays avait rejoint en 1973. Tandis que tous affirmaient être anti-UE depuis des décennies, un septuagénaire rappelait que son anti-européanisme personnel datait carrément de l’enfance lorsque, durant la seconde guerre mondiale, le pays de Churchill était menacé « par leurs bombes allemandes et européennes »

Jamie Bryson est passé saluer le rassemblement en connaisseur. L’activiste unioniste, rédacteur en chef du site Unionist Voice, présenté dans les médias nord-irlandais comme un porte-voix des opposants au partage du pouvoir avec les républicains et des paramilitaires de l’Ulster Volunteer Force (UVF), a animé, ces derniers mois, des réunions publiques mettant en garde contre l’accord conclu entre Londres et les Vingt-Sept. Tout en appréciant « le moment historique », il estime que l’heure est à la vigilance.

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