« Thomas Cook, 178 ans, est, comme Theresa May, l’une des premières victimes du Brexit »

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La chute de la livre sterling et la frilosité des consommateurs ont fait fondre les commandes de la plus ancienne agence de voyages au monde, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 07h25, mis à jour à 07h26 Temps de Lecture 1 min.

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Un airbus A321 de la compagnie aérienne Thomas Cook Airlines, en juillet 2018, à l’aéroport de Palma de Majorque, en Espagne.
Un airbus A321 de la compagnie aérienne Thomas Cook Airlines, en juillet 2018, à l’aéroport de Palma de Majorque, en Espagne. Paul Hanna / REUTERS

Pertes & profits. L’emplacement est idéal, sur une colline qui descend vers la mer, au creux de la jolie baie de La Canée, en Crète. A deux pas du vieux port vénitien, le Casa Cook Chania promet des chambres au design soigné, des piscines individuelles et plein d’activités pour les enfants. Ce n’est que le samedi 25 mai que l’hôtel crétois a enfin ouvert ses portes. On espère que les heureux clients ne se risqueront pas à feuilleter la presse économique londonienne.

Car le propriétaire, Thomas Cook, la plus ancienne agence de voyages au monde, est au bord de la faillite. Ses pertes se creusent, sa dette explose et son cours de Bourse s’est effondré. Pour tenter de s’extraire du piège de la dette, la firme met en vente sa propre compagnie aérienne, qui pourrait intéresser des concurrents comme Lufthansa ou Virgin Atlantic. Mais les analystes sont sceptiques sur le redressement. Les créanciers s’envolent à tire d’aile et les agences de notation ont dégradé la note dans la catégorie spéculative.

Apparemment, cette vieille dame de 178 ans est, comme Theresa May, l’une des premières victimes du Brexit. La chute de la livre sterling et la frilosité des consommateurs ont fait fondre les commandes. L’entreprise blâme aussi la canicule de l’été 2018, qui a poussé les sujets de Sa Majesté à préférer les balades en Cornouailles au farniente sur les plages grecques. Le tourisme est une activité fragile, à la merci de la météo ou de la conjoncture.

Un mal profond

Mais, comme toujours, le mal est plus profond. Depuis vingt ans, la firme est ballottée entre des actionnaires dont la stratégie est aussi peu claire que celle du Parti conservateur britannique. A l’heure de la désintermédiation du voyage sous la pression d’Internet, l’entreprise s’est intégrée verticalement avec ses hôtels, ses agences physiques, sa compagnie aérienne, son tour-opérateur, ses activités de change. Vendue à un groupe allemand en 1997, elle fusionne, dix ans plus tard, en 2007, avec un spécialiste britannique des pays nordiques MyTravel Group, lui aussi possesseur d’une compagnie aérienne.

En 1841, Thomas Cook inventait le premier voyage organisé en transportant 500 personnes en train de Leicester, dans les Midlands, à Loughborough, à 15 kilomètres de là. Ces gentlemen se rendaient à un meeting de la ligue de tempérance, qui militait contre la consommation d’alcool. Il semblerait bien que, outre-Manche, la sobriété redevienne une valeur à la mode, au moins pour Thomas Cook.

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