Thierry de Montbrial, un influenceur très diplomate

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Le fondateur, il y a quarante ans, de l’Institut français des relations internationales a trouvé la bonne distance dans ses rapports avec l’Etat.

Par Marc Semo Publié aujourd’hui à 04h08

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Thierry de Montbrial
Thierry de Montbrial YANN LEGENDRE

Pendant longtemps, le fondateur du premier « think tank » français, l’Institut français des relations internationales (IFRI), a évité d’employer ce mot fleurant par trop le monde anglo-saxon. « Cela a duré dix ans, jusqu’au début des années 1990 », raconte Thierry de Montbrial. En quarante ans, cet institut, qu’il préside encore, est devenu, selon le classement de l’université de Pennsylvanie, l’un des plus influents « réservoirs d’idées » – traduction littérale de think tank – dans le monde, et le premier hors des Etats-Unis.

« La naissance d’une institution qui se donne les moyens de réfléchir de façon autonome aux questions internationales représentait un quasi-scandale »

Asseoir la crédibilité, sur des questions aussi sensibles que les relations internationales, d’un centre d’étude à cheval entre l’université et le secteur privé, qui ne dépende ni de l’une ni de l’autre, était pourtant une gageure. « Il est difficile, dans un pays comme la France, de rester indépendant quand on s’occupe de questions régaliennes car, par tradition, la politique étrangère et la défense sont du seul domaine de l’Etat, surtout dans le cadre de la Ve République, explique Thierry de Montbrial. La naissance d’une institution qui se donne les moyens de réfléchir de façon autonome aux questions internationales représentait un quasi-scandale. »

Les relations de l’IFRI avec le pouvoir politique sont parfois difficiles : dire que le roi est nu et souligner les limites de la diplomatie française suscite parfois des frictions avec le ministère des affaires étrangères, voire avec l’Elysée. Ce qui n’empêche pas d’entretenir des relations étroites.

« Le défi est de trouver le point d’équilibre entre la proximité et la distance avec l’Etat, explique Thierry de Montbrial. Il faut bien sûr se donner les moyens financiers de l’indépendance, mais il faut aussi avoir un certain état d’esprit : dire ce qu’il faut quand il le faut – en évitant la polémique et l’idéologie. » L’IFRI reçoit chaque année une dotation du premier ministre qui correspond à 23 % de son budget : le reste est assuré par des fonds privés, des dons et des contrats pour des recherches spécifiques.

« Un think tank à la française »

« L’IFRI est un institut officiellement officieux et officieusement officiel », résume un vétéran de la maison. Pour nombre de personnalités étrangères en visite à Paris, la conférence au siège de l’Institut, dans le 15e arrondissement, est un passage obligé, a fortiori quand les autorités ne peuvent ou ne veulent offrir tout le lustre nécessaire à un hôte.

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