Tensions entre Pékin et Djakarta en mer de Chine méridionale

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Le président indonésien Joko Widodo sur le pont du navire de la marine indonésienne KRI Usman Harun au port de Selat Lampa, aux îles Natuna, mercredi 8 janvier.
Le président indonésien Joko Widodo sur le pont du navire de la marine indonésienne KRI Usman Harun au port de Selat Lampa, aux îles Natuna, mercredi 8 janvier. Agus Soeparto / AP

Le ton monte entre l’Indonésie et la Chine, deux importants partenaires commerciaux qui s’écharpent sur la zone de pêche entourant un petit archipel à l’extrême sud de la très contestée mer de Chine méridionale, les îles Natuna. Celles-ci appartiennent à Djakarta, et à la différence d’îlots philippins, vietnamiens ou malaisiens plus au nord, Pékin ne revendique pas la souveraineté sur ces îles. En revanche, la Chine n’a pas hésité à les inclure dans sa « ligne à neuf traits », une zone englobant plus de 80 % des eaux de la mer de Chine du Sud et sur laquelle Pékin soutient avoir une tradition historique de pêche et donc des droits. Des prétentions dont la valeur juridique a déjà été invalidée en juillet 2016 par une décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye.

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Depuis la fin octobre 2019, des bateaux de pêche chinois ont pénétré dans la zone économique exclusive (ZEE) indonésienne des Natuna, les 200 milles nautiques (370 kilomètres) autour d’un territoire sur lesquels un Etat a seul le droit d’exploitation des ressources, selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. A la mi-décembre, un navire des gardes-côtes chinois qui était jusqu’alors resté en retrait est à son tour entré dans cet espace pour les escorter. L’ambassadeur chinois à Djakarta a alors été convoqué, mais qu’à cela ne tienne : au 3 janvier, les autorités indonésiennes comptaient trente bateaux chinois pêchant autour des Natuna.

« Aucune négociation »

Accompagné par les plus hauts-gradés, le président indonésien, Joko Widodo, s’est rendu mercredi 8 janvier dans les îles, où il a embarqué sur un bâtiment de la marine. « Natuna fait partie du territoire indonésien, il n’y a aucune question, aucun doute. Il n’y a aucune négociation quand il en va de notre souveraineté », a-t-il lancé. La veille, quatre chasseurs indonésiens ont survolé les alentours des îles. L’Indonésie a annoncé, lundi, qu’elle mobilisait ses pêcheurs, comme le fait Pékin, pour qu’ils se rendent autour de l’archipel, où elle a également déployé plusieurs bâtiments militaires.

Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, a soutenu, le 1er janvier, que les activités des pêcheurs étaient « entièrement légales et légitimes », ajoutant : « Que la partie indonésienne l’accepte ou non, rien ne changera au fait objectif que la Chine a des droits et intérêts sur les eaux en question. »

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Ce ton contraint le président indonésien, surnommé « Jokowi », à répliquer, alors qu’il fait face à une opinion publique « de plus en plus critique à l’égard de la Chine », relève Lidya Sinaga, spécialiste des relations sino-indonésiennes à l’Institut des sciences de Djakarta. « Le leadership du président Jokowi va être contraint de montrer une stratégie plus cohérente, ferme et globale envers la Chine, qui ne soit pas guidée uniquement par les calculs économiques », estime-t-elle.

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