Témoignage : ”Enfant, j’ai été agressée par mon père, puis par mon beau-père…”

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TEMOIGNAGE. Victime, enfant, d’attouchements, Cassandra, 18 ans, tente de dire l’indicible.

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoin@radiocapitole.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés.

On vous découvre, sur le point de quitter la Maison d’enfants à caractère social du château de Lorry, où vous avez grandi…

Cassandra: J’y ai été placée à 5 ans et demi et ne l’ai pas quittée. Au début, j’étais pleine de violence, je tapais tout le monde, j’avais des crises de colère quand je n’étais pas contente. Mais à mesure que je me suis fait des amis et que j’ai eu confiance en certains éducateurs, j’ai commencé à me calmer. Même s’il y a toujours eu des hauts et des bas.

Comment se passait votre quotidien au foyer ?

On allait en cours. Après, on rentrait pour goûter, faire nos devoirs, prendre notre douche. On avait des éducateurs et les chefs de service, des psychiatres et des psychologues pour nous écouter. Je me suis confiée à certains. Des gens qui m’ont connue depuis que je suis petite…

Lorsque vous êtes à l’extérieur, vous ne dites pas que vous venez du foyer. Par crainte d’être rejetée ?

Oui, parce que nous sommes mal vus des autres jeunes…

Alors que, si vous vous êtes retrouvée là, c’est parce que vous avez été victime de crimes incestueux !

Oui. J’ai subi des attouchements, agressée par mon père, quand j’avais 3-4 ans. Il me revient des images, des flashs de ces moments.

Ce père, vous l’avez retrouvé lors d’une audience en correctionnelle à l’issue de laquelle il a été condamné pour agression sexuelle sur une autre fillette, mais pas sur vous !

Ce que j’ai subi s’est passé en 2005, et le jugement a eu lieu en 2017 ! En le revoyant, j’avais la rage. D’autant qu’il n’a eu qu’un an de prison avec sursis, pour l’affaire dont vous parlez. Pour moi, il a été relaxé. À cause d’une absence de preuves !

Cela paraît d’autant plus injuste que votre mère ne vous a jamais protégée, ni soutenue.

Ma mère ne m’a jamais crue. Elle ne veut pas voir la vérité. Sûrement pour se sentir bien dans sa peau. Elle préfère ses «copains» à sa fille…

Au point de récidiver en couvrant son nouveau compagnon lorsque celui-ci, à son tour, se livre à des attouchements sur vous…

J’avais 12 ans et demi, à l’époque, et je revenais chez ma mère un week-end sur deux. Mais, cette fois, je ne lui en ai pas parlé. J’ai alerté la chef de service du foyer et on a porté plainte. Ça n’est qu’après qu’on a appelé ma mère et mon beau-père pour avoir une explication. Ma mère ne m’a encore pas crue. Depuis 2012, je ne suis plus retournée chez elle. Je ne l’ai revue que deux fois, en étant accompagnée. J’attends l’action judiciaire concernant mon beau-père, en juin prochain. Ma mère vit toujours avec lui. Quand la justice sera passée, elle veut l’épouser.

C’est qui votre famille, aujourd’hui ?

Mon petit frère, que j’adore. Ma mère, ce n’est plus ma mère…

Vous êtes désormais hébergée par une association d’aide à l’insertion des jeunes en difficulté. Arrivez-vous, parfois, à oublier ce que vous avez subi ?

Non. Il y a des moments où ça ne va pas, où je peux me mettre en danger, me scarifier, et où je pense à mettre fin à ma vie.

Comment envisagez-vous votre avenir ?

J’attends un contrat d’apprentissage pour devenir peintre en bâtiment. Mais mon rêve est d’avoir une maison. Et surtout des enfants. Pour les aimer comme on ne m’a pas aimée.

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoin@radiocapitole.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés.

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