[ad_1]
Le bras de fer se durcit. L’Iran a affirmé mercredi 14 avril que sa décision d’enrichir l’uranium à hauteur de 60 % était sa « réponse » au « terrorisme nucléaire » d’Israël, après l’explosion ayant touché dimanche son usine d’enrichissement de Natanz, dans le centre du pays.
Téhéran a annoncé mardi soir qu’il allait désormais porter le seuil maximal de ses activités d’enrichissement d’uranium en isotope 235 de 20 % à 60 % ; ce qui rapprocherait la République islamique des 90 % nécessaires à une utilisation militaire.
Alors que se déroulent dans la capitale autrichienne des négociations en vue de sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, le président, Hassan Rohani, a néanmoins réaffirmé mercredi que les ambitions atomiques de son pays était exclusivement « pacifiques ».
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, Etats européens parties de l’accord de Vienne, n’en ont pas moins qualifié l’annonce de Téhéran de « développement grave […] contraire à l’esprit constructif » des discussions, en rappelant que « la production d’uranium hautement enrichi est une étape importante pour la production d’une arme nucléaire ».
« Spirale dangereuse »
Ce à quoi le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a semblé répondre sur Twitter que la seule façon de sortir de la « spirale dangereuse » enclenchée par l’explosion de Natanz était d’en finir avec le « terrorisme économique » de l’ex-président américain, Donald Trump. En sortant son pays de l’accord de Vienne, celui-ci a réactivé des sanctions punitives contre l’Iran, qui ont plongé le pays dans une grave récession.
Son successeur, Joe Biden, n’a pas d’« autre alternative » que de revenir au respect de l’accord de Vienne ou de poursuivre sur la même ligne que M. Trump, écrit M. Zarif, pour qui il ne reste que « peu de temps ». Selon Téhéran, la production d’uranium enrichi à 60 % devrait commencer « la semaine prochaine » (soit à partir de samedi en Iran) à l’usine d’enrichissement d’uranium du complexe nucléaire de Natanz, endommagée par l’explosion de dimanche.
Les autorités iraniennes, qui avaient d’abord fait part d’un « accident » ayant causé une « panne de courant », n’ont fourni que peu de détails sur les dégâts, mais un nombre indéterminé de centrifugeuses (utilisées pour enrichir l’uranium à l’état gazeux) semblent avoir été abîmées. Les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se sont rendus mercredi dans l’usine iranienne, a annoncé le gendarme onusien du nucléaire.
Téhéran a en revanche rapidement accusé Israël, ennemi juré de la République islamique, d’être derrière l’explosion. Selon le New York Times, les Israéliens seraient impliqués dans l’opération, menée à l’aide d’une bombe introduite « clandestinement » à l’intérieur de l’usine.
« Réponse à votre malveillance »
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, est un adversaire acharné de l’accord de Vienne. Il assure que la République islamique – dont le Guide suprême, Ali Khamenei, qualifie Israël de « tumeur cancéreuse maligne » devant être « éradiquée » – représente une menace existentielle pour son pays. Il accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret, ce que Téhéran a toujours nié, et que l’accord de Vienne met en danger son pays. Israël passe pour être le seul Etat doté de la bombe atomique au Proche et au Moyen-Orient.
La décision d’enrichir à 60 % est « la réponse à votre malveillance », a déclaré M. Rohani en conseil des ministres. « Ce que vous avez fait s’appelle du terrorisme nucléaire, ce que nous faisons est légal », a-t-il lancé dans une allusion à Israël. « Pour chaque crime, nous vous couperons les mains », a prévenu M. Rohani, alors que l’escalade entre la République islamique et Israël inquiète la communauté internationale.
Depuis le début de mars, plusieurs attaques de navires iraniens ont été attribuées à Israël, tandis que plusieurs bateaux israéliens semblent avoir été visés par des attaques iraniennes. Mardi, une chaîne israélienne a rapporté qu’un bateau israélien avait été la cible d’une attaque près des côtes émiraties, au large de l’Iran. Berlin, Londres et Paris ont mis en garde mercredi contre toute « escalade par quelque acteur que ce soit ».
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: