« Téhéran et Washington s’observent : demain est une inconnue »

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Passé le fracas des missiles, où en est l’affrontement entre les Etats-Unis et l’Iran ? Question légitime. La passe d’armes du début janvier s’est achevée sur un lourd bilan : près de 230 morts si l’on prend en compte les manifestants iraniens écrasés lors des obsèques de Ghassem Soleimani et les 176 personnes tuées (en majorité iraniennes) dans l’avion civil abattu par la défense antiaérienne de la République islamique. Sans bouger sur le fond de leur différend, Téhéran et Washington s’observent : demain est une inconnue.

Chercheur en relations internationales à l’université Columbia de New York, le Pr Robert Jervis, l’un des observateurs les plus attentifs des conflits entre Etats, écrit sur le site War on the Rocks : « Mon analyse est que ni le président Donald Trump ni les Iraniens ne savent ce qu’ils doivent faire maintenant. » Tout a changé et rien n’a changé.

L’état du conflit entre Washington et Téhéran reste le même. Le point de départ est la décision de Donald Trump, en mai 2018, de retirer, unilatéralement, les Etats-Unis de l’accord de contrôle du programme nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran, d’un côté, et l’Europe, la Chine, la Russie, de l’autre. L’ambition était de lutter contre la prolifération nucléaire. La République islamique respectait les termes de ce pacte et, en contrepartie, obtenait la levée progressive de l’embargo auquel elle était soumise.

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Le locataire de la Maison Blanche veut un autre accord, plus serré, plus gros, plus large – de quoi célébrer une énorme performance trumpienne. Pour faire revenir les Iraniens à la table de négociation, il étouffe leur pays sous une vague de sanctions renouvelées.

Acculée et cherchant à éviter l’asphyxie, la République islamique manifeste de son côté son pouvoir de nuisance. Depuis le printemps 2019, elle a multiplié les provocations armées dans le golfe Arabo-Persique. Elle a agi avec une manière d’impunité, convaincue que Donald Trump, désireux de ne pas être entraîné dans ce qu’il appelle l’une de « ces stupides petites guerres » du Moyen-Orient, ne répondrait pas.

Eviter la guerre, la vraie

Mais le président des Etats-Unis a fini par répondre – avec l’assassinat, en Irak, de Soleimani, général des gardiens de la révolution chargé de l’expansion iranienne dans le monde arabe. Donald Trump a voulu rétablir le pouvoir dissuasif de la machine militaire américaine dans la région. A-t-il recréé de la dissuasion ? Sans doute, au moins momentanément. La réaction iranienne a été pondérée, mesurée, calculée à l’aune d’un objectif qui est aussi celui de Téhéran : éviter la guerre, la vraie.

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