Taïwan connaît sa première flambée de Covid-19

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Désinfection du métro de Taipei, à Taïwan, le 25 mai 2021.

Un hôtel d’aéroport appartenant à une célèbre chaîne française, un membre d’un club philanthropique, et un quartier de bars à hôtesses de Taipei viennent bousculer la stratégie de contrôle épidémique taïwanaise, jusque-là érigée en modèle.

Ce pays de 23,5 millions d’habitants affichait, au 27 avril, 1 100 contaminations confirmées au SARS-CoV-2 depuis mars 2020 – dont 984 étaient « importées », c’est-à-dire concernaient des individus déclarés positifs après leur arrivée dans le pays lors de la quarantaine obligatoire.

Depuis, le chiffre des contaminations a été multiplié par cinq. Mardi 25 mai, le commandement central des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) de Taïwan annonçait 283 nouveaux cas positifs déclarés, tous locaux sauf 2, et 261 autres cas issus d’un rattrapage statistique. Etabli à 12 morts fin avril, le nombre de décès atteint aujourd’hui 35. Depuis le 15 mai, pour les habitants du Grand Taipei (environ 5 millions d’habitants), et le 19 mai pour le reste du pays, les restaurants, musées, lieux de divertissements, mais aussi les écoles et les universités, sont fermés – tandis que tout rassemblement de plus de 5 personnes en intérieur et 10 à l’extérieur est interdit. D’abord programmées pour s’achever le 28 mai, ces restrictions ont été prolongées mardi jusqu’au 14 juin.

Bars à hôtesses

Le « modèle taïwanais » avait jusqu’alors laissé le virus aux portes de l’île, grâce à l’usage précoce des masques, le traçage des cas, le contrôle, au début de janvier 2020, des vols en provenance de Wuhan, puis l’imposition d’une quarantaine stricte dès 19 mars 2020 à tous les passagers, étrangers ou Taïwanais, entrant sur le territoire. Après plus d’un an sans confinement ni fermeture de commerces ou de restaurants, la première brèche sérieuse est venue de l’Hôtel Novotel de l’aéroport Taoyuan (l’aéroport international de Taipei), où un cluster s’est constitué en avril, impliquant des employés de l’hôtel et des pilotes cargo de la compagnie nationale China Airlines – puis les membres de leurs familles et de nombreux autres cas contacts.

Lire aussi la tribune de Christophe Gaudin: « La Chine se veut l’antidote autoritaire à son propre poison »

En cause, la réduction du nombre de jours de quarantaine stricte imposés aux pilotes (passée de sept à cinq jours en février puis de cinq à trois jours le 15 avril), et les manquements de l’hôtel, qui a dû payer de fortes amendes pour avoir utilisé, pour la quarantaine du personnel naviguant, une partie du bâtiment non certifiée à cet effet, et logé au même étage des personnes en quarantaine et des clients ordinaires. L’assouplissement des conditions d’isolement aurait été décidé en raison des besoins d’organisation du personnel naviguant, sous la pression des exportateurs taïwanais – notamment de semi-conducteurs.

Début mai, un autre cluster était identifié dans les bars à hôtesses du quartier de Wanhua à Taipei : 172 de ces établissements furent l’objet d’une inspection. Un millier de personnes ont été testées positives dans le quartier. La police taïwanaise, elle, se mettait en quête de 27 hôtesses en fuite – des étrangères en situation illégale.

Critiques de l’opposition

Au même moment, un membre du Lions Clubs, ancien président d’une branche locale de ce réseau philanthropique international, provoqua à lui seul 115 cas contacts au fil de dîners et rencontres auxquels il participa. Le 13 mai, le ministre de la santé taïwanais, Chen Shih-chung, confirmait que le virus détecté dans les trois clusters partageait la même séquence génétique, et qu’il y avait eu des « rapports interhumains » entre le porteur du Lions Clubs – surnommé « Lion King » par les Taïwanais – et des hôtesses de Wanhua.

Cette flambée épidémique, après un sans-faute de treize mois, a placé le gouvernement de la présidente Tsai Ing-wen sous le feu des critiques de l’opposition : Johnny Chiang, le président du Kouomintang, principale force d’opposition, a rappelé, mardi 25 mai, que son parti appelait de longue date à élargir le nombre de dépistages – encore limité à Taïwan aux cas contacts et aux personnes présentant des symptômes – et à accélérer la campagne de vaccination. Seuls 311 000 Taïwanais ont été vaccinés à ce jour, au moyen de l’AstraZeneca.

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Lundi 24 mai, Taiwan, qui ne fait pas partie de l’OMS, a vu pour la cinquième année consécutive sa demande de participation à l’Assemblée mondiale de la santé rejetée, sous pression de la Chine, et malgré le soutien des pays du G7.

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