Sylvie Goulard proposée par la France pour être commissaire européenne

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Membre du premier gouvernement d’Edouard Philippe en juin 2017, Mme Goulard avait demandé à en partir à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant son parti, le MoDem.

Par Publié aujourd’hui à 10h49, mis à jour à 13h37

Temps de Lecture 4 min.

Avec quelques jours de retard, la France a désigné sa candidate au poste de commissaire européen. Il s’agit de Sylvie Goulard, ancienne ministre des armées et ancienne eurodéputée, a affirmé une source diplomatique française au Monde.

Selon l’Elysée, c’est « l’expérience européenne » de Mme Goulard mais aussi sa « vision des enjeux » qui ont présidé au choix d’Emmanuel Macron. « Nous sommes aujourd’hui à un moment critique, la France veut lancer un Acte II européen, pour avoir une Europe plus efficace et plus ambitieuse : le président voulait quelqu’un capable de porter ce changement », explique une conseillère du chef de l’Etat. « Sylvie Goulard a une excellente réputation à la Commission, elle a une qualité de travail reconnue, elle est polyglotte, connaît très bien l’Allemagne », énumère-t-on à l’Elysée.

Sylvie Goulard est également une proche du chef de l’Etat. Elle fut l’une des premières à rallier le candidat d’En marche !, rejoignant son équipe de campagne dès octobre 2016, à un moment où la candidature d’Emmanuel Macron suscitait encore beaucoup de scepticisme. « C’est une engagée de la première heure, elle a pour partie écrit le programme européen du président et partage totalement sa vision. Il y a un alignement fort entre eux », explique un proche. M. Macron avait d’ailleurs recasé Mme Goulard à la Banque de France après sa démission du gouvernement et son nom avait circulé parmi les candidats de la France pour la Banque centrale européenne, un poste finalement attribué à Christine Lagarde.

« Blitz »

Membre du premier gouvernement d’Edouard Philippe en juin 2017, Mme Goulard avait en effet demandé à en partir à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant son ancien parti, le MoDem, dans l’affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. L’enquête, toujours en cours, cherche à déterminer si, comme dans le cas du Rassemblement national, le parti centriste a pu rétribuer ses salariés sur des crédits dévolus aux assistants parlementaires des élus européens. Mme Goulard avait été ensuite nommée en janvier 2018 à la Banque de France en tant que sous-gouverneure.

Selon nos informations, la décision d’envoyer Mme Goulard à Bruxelles a fait l’objet d’un intense débat dans l’entourage d’Emmanuel Macron, ce qui expliquerait le retard pris dans la notification du choix français à la Commission. Plusieurs ont notamment mis en garde le chef de l’Etat sur le risque de voir la candidate française retoquée par le Parlement européen, eu égard à l’instruction en cours sur les assistants parlementaires du MoDem mais aussi aux révélations de la presse sur les rémunérations que Mme Goulard a touchées de l’institut Berggruen, un think tank américain, lorsqu’elle était députée européenne.

« Cette nomination va créer un blitz à Strasbourg [siège du Parlement européen], compte tenu de l’ambiance déontologique du moment », s’inquiète un proche du chef de l’Etat, qui dit ne pas comprendre l’entêtement du président. « Berggruen, c’est une affaire Fillon au carré, cela va provoquer une déflagration. La décision de la France est très imprudente », abonde un autre, qui plaidait plutôt pour le ministre de l’économie Bruno Le Maire ou l’ancien commissaire européen Michel Barnier. Les noms de la ministre des armées, Florence Parly, et du travail, Muriel Pénicaud, faisaient aussi partie des plus cités.

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Choix « à haut risque »

Figure reconnue à Bruxelles, compte tenu notamment de son engagement indéfectible pour la construction européenne et des huit années qu’elle a passées au Parlement européen, Mme Goulard y a toujours été proche du courant fédéraliste, incarné par Daniel Cohn-Bendit et le député européen belge Guy Verhofstadt. Elle est aussi une proche de Mario Monti, ancien président du conseil italien, et ex-commissaire européen au marché intérieur.

Jugé « à haut risque » par une source bruxelloise, « audacieux » par une autre, le choix du président français est, en tout cas, promis à susciter le débat. Car Sylvie Goulard est aussi connue pour son franc-parler et ce que beaucoup assimilent à une célèbre « arrogance française ». Mme Goulard est notamment reconnue pour sa connaissance de sujets tels que la défense européenne ou les grandes questions économiques. Sur celles-ci, elle a abondamment travaillé lors de la crise de la zone euro.

La Commission entre en fonction le 1er novembre

Sa désignation par le président de la République, Emmanuel Macron – deux jours après l’échéance fixée par les chefs d’Etat et de gouvernement, ce qui commençait à faire jaser – laisse d’ailleurs entendre que l’objectif de Paris serait de décrocher un « grand » portefeuille économique et financier, voire la concurrence, plutôt qu’un poste de commissaire lié à la politique climatique. En sachant que deux pays au moins lorgnent aussi sur le portefeuille qui pourrait échoir à la prétendante française : la Pologne, dont le candidat désigné s’est retiré parce qu’on lui proposait l’agriculture, et la Belgique, qui a proposé Didier Reynders, qui fut ministre des finances dans son pays durant une dizaine d’années.

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Il revient désormais à Mme von der Leyen d’accepter ou non les dossiers soumis par les Etats membres puis d’attribuer aux candidats retenus un portefeuille dans l’équipe qui entrera en fonctions le 1er novembre prochain. Elle est censée fixer les attributions des uns et des autres d’ici au 15 septembre. Le processus doit se conclure par le vote d’investiture du nouvel exécutif bruxellois le 22 octobre, pendant la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.

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