Suspense au Cambodge avant le retour annoncé du chef de l’opposition en exil

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Le Franco-Cambodgien Sam Rainsy, en exil à Paris depuis trois ans, appelle au « soulèvement » contre le « dictateur » Hun Sen.

Par Publié aujourd’hui à 14h25, mis à jour à 14h25

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Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne en exil, en avril 2018 à Tokyo.
Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne en exil, en avril 2018 à Tokyo. Koji Sasahara / AP

Osera-t-il ? Le Cambodge tout entier, à commencer par le gouvernement, est tenu en haleine avec l’annonce du retour, prévue le 9 novembre, du chef de l’opposition en exil Sam Rainsy. Ce Franco-Cambodgien, qui fut ministre des finances au milieu des années 1990, a connu bien des vicissitudes au cours de sa longue vie politique : il vit à Paris depuis 2016, après avoir dû quitter son pays où il est poursuivi par le pouvoir pour de multiples chefs d’accusation – diffamation, « incitation au chaos » –, qui pourraient lui valoir jusqu’à dix-neuf ans de prison à son retour.

A 70 ans, l’homme qui personnifie le combat démocratique face à l’indéboulonnable premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis trente-quatre ans, semble jouer son va-tout : s’il ne parvient pas à fouler le sol du Cambodge, où il avait effectué un triomphal retour en 2013 après un précédent exil, cet échec risquerait de sanctionner la fin de sa carrière politique. Mais s’il parvient à gagner Phnom Penh, il devrait être aussitôt arrêté. L’opposant ne propose, certes, plus une transition en douceur : il appelle désormais le peuple cambodgien à se « soulever » contre le « dictateur », comme l’avaient fait les Philippins en 1986 contre Ferdinand Marcos.

L’annonce de ce retour encore hypothétique occupe désormais toutes les conversations dans la capitale cambodgienne. Même Hun Sen, l’« homme fort », semble être un peu sur les dents : la police est mobilisée, on murmure que les permissions des soldats ont été suspendues. Une quarantaine d’opposants ont été arrêtés. La population s’inquiète. Quoi de plus normal dans un pays qui a connu son lot de violences et d’horreurs ? Et pas seulement durant le génocide khmer rouge, entre 1975 et 1979 – qui a probablement fait 1,7 million de morts.

« Peur des dérapages »

Une source proche du gouvernement admet au Monde, sous le sceau de l’anonymat, que « le pouvoir a peur qu’il y ait des dérapages et prend toutes les mesures pour empêcher que le possible retour de Sam Rainsy ne dégénère en manifestations violentes ».

Une proportion sans doute significative, quoique difficile à évaluer, de la population s’est lassée du long règne de ce satrape de 65 ans qui dirige un régime qualifié d’« illibéral » par la plupart des observateurs politiques indépendants : en 2018, lors des dernières législatives, le Parti du peuple cambodgien (PPC), la formation du premier ministre, a remporté tous les sièges de l’Assemblée nationale, sans exception. Cela après que le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), auparavant présidé par Sam Rainsy, eut été dissous par une justice aux ordres…

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