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Par le passé, il avait déjà pris le parti d’autres dirigeants, comme Vladimir Poutine et Mohammed Ben Salman, contre l’avis de ses services de renseignement.
Donald Trump était vivement critiqué jeudi 1er mars aux Etats-Unis après avoir déclaré croire sur parole Kim Jong-un, qui lui a affirmé n’avoir eu aucun rôle dans la mort d’Otto Warmbier. Incarcéré et torturé en Corée du Nord, cet étudiant américain avait été rapatrié dans le coma aux Etats-Unis.
Après son sommet à Hanoï avec le dirigeant nord-coréen, qu’il a qualifié d’« ami », le président américain a été interrogé sur la place qu’avait eue dans leurs discussions le sort d’Otto Warmbier, mort en juin 2017 à l’âge de 22 ans.
« Kim Jong-un m’a dit qu’il n’était pas au courant et je le crois », a répondu Donald Trump en conférence de presse. Le dirigeant nord-coréen « se sentait mal là-dessus, je lui en ai parlé, il se sentait vraiment mal. Il connaissait très bien le dossier, mais il en avait pris connaissance plus tard », a-t-il ajouté.
« Nous savons ce que ce pays a fait »
Ses mots ont provoqué des réactions indignées aux Etats-Unis, les démocrates faisant le rapprochement avec de précédentes déclarations du président, qui avait pris le parti d’autres responsables controversés – le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman et le président russe Vladimir Poutine – en contradiction de ses propres services de renseignement.
Dans une allusion à peine voilée aux déclarations de Donald Trump, mais sans le critiquer directement, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a souligné qu’il ne considérait pas Kim Jong-un « comme un ami ». « Nous savons ce qui est arrivé à Otto, nous savons ce que ce pays a fait », a-t-il martelé en conférence de presse. « Je soutiens les efforts du président [Trump] pour dénucléariser » la péninsule coréenne, « mais je ne me fais pas de fausses idées sur la personnalité de ce dirigeant » nord-coréen. C’est le plus haut responsable du parti à se distancier ainsi du président républicain.
« Les Américains connaissent la cruauté exercée sur Otto Warmbier par le régime nord-coréen », a réagi pour sa part l’ex-ambassadrice américaine auprès de l’Organisation des Nations unies et grand nom du Parti républicain, Nikki Haley, sans nommer Donald Trump.
L’ex-sénateur et candidat à la primaire républicaine en 2012 Rick Santorum est allé plus loin en qualifiant sur CNN de « répréhensibles » les propos du locataire de la Maison Blanche.
« Autocrates »
Côté démocrate, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a jugé « étrange » que Donald Trump « choisisse de croire Poutine, Kim Jong-un, qui sont à [ses] yeux des brutes ». Sherrod Brown, sénateur démocrate de l’Ohio, d’où était originaire Otto Warmbier, et candidat pressenti à la présidentielle, a renchéri :
« Le président semble graviter en direction d’autocrates, comme Poutine, le prince héritier saoudien et le dictateur nord-coréen, au lieu de défendre les droits humains. »
Etudiant à l’université de Virginie, Otto Warmbier avait été arrêté à Pyongyang pendant un voyage organisé. Il avait été condamné à quinze ans de travaux forcés pour le vol d’une affiche de propagande lors de son séjour et détenu pendant dix-huit mois.
En décembre 2018, un tribunal de Washington a condamné la Corée du Nord à payer 501 millions de dollars pour sa responsabilité dans la mort de l’étudiant, jugeant qu’il avait été victime de torture. Pyongyang dément.
Déjà président, Donald Trump avait tweeté en septembre 2017 : « Otto a été torturé au-delà de l’imaginable. » Il avait invité ses parents à son grand discours annuel sur l’état de l’Union en 2018, où ils avaient été applaudis.
Puis le vice-président, Mike Pence, avait invité le père de l’étudiant, Fred Warmbier, à l’accompagner dans la délégation américaine aux Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud.
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