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Alors que les opposants au président Sissi s’apprêtent à défiler, vendredi 27 septembre, contre la corruption, les arrestations se multiplient.
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Sur le groupe de messagerie privée qui réunit des avocats égyptiens, un nouveau signalement est partagé, jeudi 26 septembre en fin d’après-midi. « Un groupe de jeunes, arrêtés il y a quelques jours à Helwan [une banlieue au sud du Caire] est “réapparu” dans le camp des forces de sécurité centrales », lit à haute voix sur son téléphone Mohamed Eissa, avocat au Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECESR). Depuis les manifestations qui ont eu lieu au Caire et dans plusieurs villes pour réclamer le départ du président Abdel Fattah Al-Sissi, le 20 septembre, l’ECESR tient les comptes de la puissante vague de répression qui frappe le pays. Sur les signalements déjà reçus de la part de proches et d’avocats, 980 personnes ont été déférées devant le procureur de la sûreté nationale, tandis que 927 sont toujours portées « disparues ».
Le 20 septembre, après une heure de manifestations en ordre dispersé au cours desquelles trois portraits de M. Sissi ont été déchirés, les forces de sécurité ont lancé une vaste campagne d’arrestations. « La moitié ont été arrêtés le 20 et le 21 à Suez, le reste dans les jours qui ont suivi, et ce jusqu’au moment où nous parlons, à des barrages de sécurité », explique Mohamed Eissa. Des points de contrôle ont été mis en place autour de la place Tahrir, au Caire, et sur toutes les grandes places du pays. « Nous observons à ces barrages, pour la première fois, des fouilles de téléphones portables pour identifier ceux qui ont partagé des messages de soutien ou des vidéos de manifestations », précise l’avocat. Tous sont poursuivis pour appartenance à un groupe terroriste, participation à une manifestation illégale, utilisation des réseaux sociaux pour la diffusion de fausses informations et atteinte à l’ordre public. Mais Me Eissa redoute surtout que leur détention provisoire soit reconduite de quinzaine en quinzaine, pendant deux ans, sans procès.
« Une véritable colère »
« C’est la plus grande campagne d’arrestations dans la rue observée en cinquante ans », ajoute Gamal Eid, avocat et directeur du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme. L’ampleur de la réaction est à la mesure de la surprise créée par ce mouvement. Ni les militants politiques ni les forces de sécurité n’avaient imaginé que l’appel à manifester lancé, depuis l’Espagne, par Mohamed Ali, un homme d’affaires aspirant à la carrière d’acteur, ferait mouche. Les accusations qu’il égrène depuis un mois, en vidéo, sans fournir de preuves, sur la gabegie et la corruption qui règnent sous l’égide du président Sissi, notamment au sein de son armée, ont trouvé un formidable écho qui inquiéte les autorités. Mais tous pensaient que la peur, suscitée par la répression tous azimuts contre les islamistes et les militants libéraux et de gauche, qui règne depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Sissi, à l’été 2013, découragerait quiconque de défier l’interdiction de manifester.
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