« Sur la 5G, l’UE doit s’extirper d’une situation où elle est prise entre le marteau américain et l’enclume chinoise »

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Lors du dernier Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, en février 2019.
Lors du dernier Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, en février 2019. PAU BARRENA / AFP

Cette élection n’est sans doute pas sur votre écran radar, et pourtant elle mérite votre attention. Elle a en tout cas retenu celle de l’administration Trump : le 5 mars, le comité de coordination de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO) choisira son prochain directeur général. WIPO, dont le siège est à Genève, est une institution spécialisée de l’ONU qui regroupe 192 pays et qui, comme son nom l’indique, veille au développement d’un système de propriété intellectuelle « équilibré et efficace ».

Dix candidats se sont déclarés pour succéder à l’Australien Francis Gurry. Le mieux placé – surprise, surprise – est une candidate, la Chinoise Wang Binying. Et c’est là que tous les voyants passent au rouge sur l’écran radar américain. Car selon l’expression d’un expert de politique étrangère à Washington, nommer un Chinois pour diriger WIPO, « ce n’est pas introduire le loup dans la bergerie, c’est carrément mettre le cambrioleur à la tête de la banque ».

Madame Wang a patiemment gravi les échelons de WIPO depuis 1992 : elle connaît l’organisation comme sa poche. Pour la contrer, les Américains font campagne pour le candidat de Singapour, Daren Tang, patron de l’agence de la propriété intellectuelle de la cité-Etat asiatique, qui affiche en la matière un bilan plus que correct.

Pourquoi les Etats-Unis consacrent-ils tant d’énergie à cette élection ? Une raison est l’influence croissante de Pékin dans les organisations multilatérales, en particulier celles qui gèrent des secteurs de première importance pour la Chine et dont elle a pris la tête, comme la FAO (organisation pour l’agriculture et l’alimentation) et l’Union internationale des télécommunications (ITU).

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L’autre raison est le lien, même distant, avec la 5G, mère de toutes les batailles dans la guerre pour la suprématie technologique que se livrent la Chine et les Etats-Unis. Craignant pour sa sécurité, Washington a décidé d’exclure le géant chinois Huawei des fournisseurs pour la 5G. Mais aucune firme américaine n’offre les équipements nécessaires à la mise en œuvre de cette puissante technologie, sur lesquels Huawei est leader, suivi des européens Nokia et Ericsson et du sud-coréen Samsung. Cette absence d’alternative américaine sème la panique à Washington et la discorde dans les relations transatlantiques, déjà passablement tendues.

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Affaire cauchemardesque

Le sujet a explosé au cours des débats à la conférence sur la sécurité de Munich, du 14 au 16 février, opposant Américains de tous bords, démocrates et républicains, aux Européens, devant des Chinois aux anges. La présidente de la chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a mis en garde les Européens contre l’ouverture de leur 5G à Huawei, qui reviendrait à « glisser un policier chinois dans la poche » de chaque citoyen. Ah bon ? a fait mine de s’étonner la responsable chinoise Fu Ying, le système démocratique américain est donc à ce point fragile qu’il puisse se sentir menacé par l’ouverture à une entreprise chinoise ? « Nous, nous avons intégré des technologies occidentales et notre système a tenu bon ! ».

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