Sur fond de récession, la galère des travailleurs au noir espagnols

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Un serveur désinfecte une table sur une terrasse de la plage de La Malvarrosa à Valence, le 19 mai 2020.
Un serveur désinfecte une table sur une terrasse de la plage de La Malvarrosa à Valence, le 19 mai 2020. JOSE JORDAN / AFP

Devant les portes colorées de l’association de riverains du quartier populaire d’Aluche, dans le nord-ouest de Madrid, pas de concours de cartes ou de réunions de voisinage, mais des dizaines de personnes, séparées les unes des autres d’un ou deux mètres, un masque sur le visage, dans une longue file d’attente. Ce samedi 16 mai, jeunes, mères de famille ou personnes âgées sont venus chercher des sacs de denrées. « Tous les samedis, nous accueillons des gens nouveaux à qui nous ne demandons qu’une chose : résider dans le district d’Aluche, résume Carlota Soto, volontaire de 23 ans. Grâce aux dons des voisins, nous distribuons environ 600 packs de provisions. »

Cependant, le compte n’y est pas, tant la pauvreté s’est propagée dans ce quartier, comme ailleurs, depuis le début de l’état d’alerte proclamé en Espagne le 14 mars. Elle a débordé les ONG traditionnelles, tout comme le nouveau coronavirus avait saturé les hôpitaux. Selon l’association Caritas, les demandes ont triplé à Madrid, et 40 % des personnes concernées n’avaient jamais sollicité ce genre d’aide. La récession devrait dépasser les – 9 % cette année.

Dans la file d’attente d’Aluche, c’est un condensé de l’Espagne de la débrouille et du travail au noir que l’on croise. Ce pan de société qui a permis, même avec 27 % de chômage en 2013, au plus fort de la précédente crise, que le royaume n’implose pas. Mais qui plonge aujourd’hui, malgré les milliards d’euros d’aides déployées par le gouvernement de gauche pour créer un vaste « bouclier social ». Car comment toucher le chômage partiel, les aides aux travailleurs indépendants ou même les prestations offertes aux saisonniers quand on n’a pas de contrat ?

Paralysie de l’économie souterraine

« En 2008, nous avions subi une crise financière qui avait fait exploser le chômage et envoyé beaucoup de gens dans l’économie souterraine. A présent, nous vivons une crise sanitaire qui a même paralysé les travaux de ménage, l’aide aux personnes dépendantes, les marchés à la sauvette…, résume Angel Franco, porte-parole de la Fédération espagnole des banques alimentaires. De nombreuses personnes se sont retrouvées du jour au lendemain sans aucun revenu. »

Malgré la reprise, avant la crise du coronavirus, l’économie clandestine est restée très étendue en Espagne. Selon un rapport de 2018 de la Fondation des caisses d’épargne (Funcas), elle pourrait représenter entre 18,5 % et 24,5 % du PIB espagnol. L’association Asempleo, qui rassemble les principales agences d’intérim, estime à près de 4 millions les travailleurs au noir.

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