Sukumar Ranganathan, chroniqueur à l’esprit aiguisé

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Sukumar Ranganathan dans son bureau, à New Delhi, le 30 juillet.

Chaque jour ou presque, depuis qu’il a pressenti combien le SARS-CoV-2 allait mettre en danger le monde en général, et l’Inde en particulier, Sukumar Ranganathan livre sa petite chronique acérée dans l’Hindustan Times. « Covid-19 : What You Need to Know Today » (« Covid-19 : ce que vous devez savoir aujourd’hui ») est un rendez-vous à ne pas manquer.

Un jour, il met en garde contre les insuffisances des statistiques officielles brandies par le gouvernement Modi pour prétendre que la crise sanitaire est sous contrôle. Un autre, il affirme que seul compte le nombre de morts, ce que de nombreux médias oublient. Et, à longueur de temps, il martèle qu’il faut tester la population, tester et encore tester.

Le 25 mars, alors qu’un milliard quatre cents millions d’Indiens entament leur premier jour de confinement, il s’interroge : « A quoi le gouvernement devrait-il employer le temps qu’il vient de se donner ? » Réponse : commander en masse kits de dépistage, masques, gel hydroalcoolique, combinaisons de protection pour les soignants. Et, surtout, préparer les hôpitaux à une affluence historique.

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Le 17 avril, il souligne que « la trajectoire des infections au Covid-19 en Inde est très différente de celle de tous les autres pays, plus lente, moins mortelle, avec un nombre de patients requérant un placement sous respiration artificielle étonnamment bas, on ne sait pas vraiment pourquoi ». Au contraire de la plupart de ses confrères, il se garde bien, à ce moment-là, de croire que son pays va être épargné par l’épidémie grâce à son climat tropical humide et à la jeunesse de sa population.

Le 6 mai, alors que son pays vient d’enregistrer pour la première fois 100 morts en vingt-quatre heures (aujourd’hui le bilan oscille entre 700 et 1 000 par jour), il lance un avertissement : « Ainsi que je l’ai déjà écrit précédemment, le chiffre à surveiller est celui des décès quotidiens. » D’après lui, le nombre de nouveaux cas de contaminations détectés peut se révéler « trompeur » car il procède d’une « confusion totale » dans la communication des chiffres, « peut-être motivée par le désir [des autorités] d’enjoliver les choses ».

Happé par le journalisme

Les chiffres, ça le connaît. Sukumar Ranganathan est originaire du Tamil Nadu, cette région méridionale dont les habitants ont la réputation d’être matheux. Né à Chennai (anciennement Madras), il a suivi des études d’ingénieur chimiste au Birla Institute of Technology and Science de Pilani, au Rajasthan, avant d’être happé par le journalisme. Il fait ses armes à Business Line, le journal financier du grand groupe de presse de Chennai, The Hindu, et monte ensuite à Delhi pour rejoindre Business Today.

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