Suisse: Une maman libre après avoir tué et mis son bébé dans un sac plastique

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Prévenue de meurtre, éventuellement d’infanticide, la mère du bébé, abandonné dans un sac à ordures en janvier, n’est plus détenue. Le procureur a ordonné sa mise en liberté.

Le fait est suffisamment rare pour qu’il soit relaté. Le père biologique du bébé, dans l’ignorance totale de la grossesse de son ex-copine, n’a plus le droit de s’exprimer. S’il parle, il sera amendé. Le Ministère public du Jura bernois-Seeland a rendu une ordonnance en ce sens. C’est le procureur Pascal Fischer qui a tranché. Interpellé à plusieurs reprises à son office de Moutier (BE), il n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, ni sur cette mesure extrême, ni sur l’évolution de l’instruction. Son secrétariat nous renvoie au Service de presse de la police cantonale bernoise qui nous répondra sous sa conduite (sic).

Ordonnance restrictive pour tous

Cet acte de procédure «contraint en fait toutes les parties à garder le silence», explique Me Alice Salchli, collaboratrice de Me Béatrice Haeny qui défend les intérêts du papa. «Nous ne pouvons vraiment rien dire», insiste l’avocate. Certes, l’affaire est ultrasensible et abominable, mais tout de même. En janvier dernier, l’effroyable affaire de Reconvilier (BE) avait fait l’objet de quatre communications consécutives et conjointes, émanant du Parquet et des forces de l’ordre. Depuis, tout est verrouillé. Par pudeur, par prudence, pour ne pas polluer les investigations ainsi que pour préserver les personnes impliquées et leurs proches, martèle-t-on en coulisses.

La paternité et le deuil d’un coup

C’est visiblement le témoignage du père du nouveau-né dans «Le Matin» du 7 février, puis dans d’autres médias, qui aurait motivé cette obligation de silence. En un test ADN, ce jeune Neuchâtelois de 20 ans est devenu papa à son insu et père en deuil. Il ne se doutait absolument pas que son ex-petite amie était enceinte de lui, ceci d’autant qu’elle avait entamé une nouvelle relation. Nous lui avions parlé peu après les tristes événements du 17 janvier. Ce jeudi-là, sa toute petite fille était retrouvée sur un parking de Reconvilier par deux employés de la voirie. Le papa nous avait raconté sa stupeur, son émotion, son infini chagrin, le choc, l’enchaînement infernal et improbable.

Elle s’appelle Leïla et Ange

Très actif en politique dans le canton de Neuchâtel, ce gestionnaire du commerce de détail s’était confié anonymement – ce fut la condition – et dignement sur son rôle de père, soucieux de faire face à ce qui venait de lui tomber sur la tête: «Je veux et je vais la reconnaître. C’est ma petite fille. J’ai toujours dit que j’assumerais si ça devait m’arriver une fois. La reconnaître, c’est la seule chose que je puisse faire. Je ne pourrai jamais m’en occuper. Je lui ai donné un prénom. Je l’ai appelée Leïla. Sa mère en a choisi un autre.» La famille maternelle a choisi «Ange». Le petit corps a été incinéré et mis en terre.

Plus personne en détention

«Pour des raisons de protection de la personnalité et pour ne pas porter préjudice à l’enquête en cours, nous ne donnons actuellement pas d’avantage de détails sur ce cas, précise aujourd’hui la porte-parole de la police cantonale, Letizia Paladino, De plus, la présomption d’innocence s’applique aux personnes concernées.» La communicante nous confirme une seule information: «Plus personne ne se trouve en détention.»

En clair, la mère du nouveau-né est libre. Le 18 janvier, au lendemain de la découverte du sac poubelle et de son contenu morbide, elle avait été identifiée et interpellée quelques heures avant son compagnon. Lui avait été détenu brièvement avant d’être relâché. La Jurassienne, elle, avait été placée sous surveillance dans une institution psychiatrique à Berne. Son état psychologique jugé inquiétant nécessitait des soins appropriés. Son hospitalisation forcée équivalait à une détention préventive. Elle a été levée par le Parquet.

Née dans les toilettes

Selon nos informations, la maman du nourrisson prétend avoir agi seule. Elle aurait accouché le dimanche 13 janvier dans les toilettes au domicile de son copain à Reconvilier, en l’absence de celui-ci. L’enfant était en vie à la naissance, la justice l’avait communiqué très tôt. La jeune femme de 22/23 ans aurait ensuite glissé son bébé dans un sac taxé. Elle serait enfin allée elle-même le déposer un peu à l’écart du village, sur le parking de la commune réservé aux clients de la salle de fêtes et de la halle de tennis.

Cette version interpelle d’autant plus que la primipare aurait suivi ce funeste scénario et opéré en un laps de temps très court, tout de suite après la naissance et à pied. Compte tenu du planning de la voirie, le Ministère public et les enquêteurs avaient établi que le sac morbide avait été déposé entre le mardi soir 15 janvier et le jeudi 17 avant midi.

Le copain nie

De source bien informée toujours, le copain de la mère – que l’on a d’abord pensé être le père –nierait toute implication dans le processus d’abandon de l’enfant sur le parking de Reconvilier. Or, son ADN aurait été retrouvé sur la dépouille du bébé et dans le sac à ordures. Si, durant sa courte détention provisoire et durant ses interrogatoires, il avait contesté à raison ne pas être le géniteur de la petite, l’élément de preuve génétique soulève des interrogations quant à une éventuelle complicité d’avec sa compagne.

Lavée, au fond du sac

Les circonstances exactes de cette réalité crue, les causes du décès du nourrisson et le mobile de cet acte insensé mobilisent les limiers. Les pistes en cours d’instruction seront cruciales pour déterminer les responsabilités pénales et la qualification des infractions. A ce stade, le couple est prévenu de meurtre, subsidiairement d’infanticide.

Il ne faudra pas écarter un hypothétique accident postnatal, pas davantage le volet psychologique (ndlr. déni de grossesse) et la potentielle détresse de cette maman qui s’est débarrassée de la chair de sa chair. Ne pas écarter non plus que le bébé avait été lavé avant d’être placé au fond du sac poubelle comme un vulgaire déchet. Avec, pour noir linceul, du plastique.

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