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Le jeune économiste, ancien de la Banque africaine de développement, présente un nouveau visage de l’opposition à Idriss Déby. Une mission non sans risques.
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Doté d’un brin de mégalomanie et certainement d’une bonne dose d’inconscience, Succès Masra est aussi porté par de grandes ambitions. Peut-être faut-il un peu de tout cela, au Tchad, pour projeter de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel. « Remplacer le coach », comme il dit. Du général Félix Maloum à Idriss Déby, en passant par Goukouni Oueddeï et Hissène Habré, la conquête et la conservation du pouvoir à N’Djamena ont davantage été conditionnées par le nombre de combattants que d’électeurs, par la capacité à mener ou contrer un coup d’Etat ou une rébellion, plutôt que par la qualité de gestion de la chose publique.
Dans cet univers où les « hommes forts » sont tout puissants – sauf pour développer leur nation –, Succès Masra détonne. Non par la jeunesse de ses 35 ans – les deux derniers chefs de l’Etat Hissène Habré et Idriss Déby avaient respectivement 39 et 38 ans lorsqu’ils ont pris les commandes du pays –, mais par sa manière d’envisager l’action politique… ou de le prétendre.
« Nous voulons être un parti avec un plus et non un parti en plus, martèle-t-il. Nous voulons déjà avoir un bilan sans le pouvoir en poussant les gens à s’engager. Nos cadres ont l’obligation d’effectuer toutes les deux semaines une activité citoyenne : des consultations gratuites pour un médecin, du soutien scolaire pour un instituteur… Nous ne cherchons pas à être des opposants mais à transformer le pays. Nous voulons installer au Tchad un leadership serviteur. »
« Hope Leadership House »
Chez Succès Masra se mêlent les éléments de langage formatés d’un communicant, les accents d’un pasteur évangéliste et les attitudes d’un éternel premier de la classe. Son apparition au printemps 2018, avec son mouvement Les Transformateurs, a fait souffler une brise rafraîchissante sur la scène politique tchadienne. Car dans les rangs du pouvoir comme dans ceux de l’opposition, le manque de renouvellement est un mal partagé.
Mais le trublion peut-il représenter une véritable chance de changement ? Ou n’est-il qu’un effet de mode dans un environnement politique sclérosé, où le pouvoir est incarné depuis vingt-neuf ans par un même homme qui, sous couvert d’impératifs sécuritaires, a interdit pendant plus d’un an les réseaux sociaux et toutes formes de protestations publiques ?
Dès l’arrivée devant le quartier général des Transformateurs, une grande bâtisse posée dans le quartier Chagoua à N’Djamena, dont le style architectural pourrait se définir par « bunker baroque », certains indices attestent d’une formation politique différente des quelque deux cents autres enregistrées dans le pays. Sur la façade, les mots « Hope Leadership House » ont été écrits en lettres bleu roi, laissant presque imaginer que l’on pénètre dans un édifice religieux. A l’intérieur, un ciel d’azur peint au plafond laisse apparaître les effigies de Martin Luther King et Nelson Mandela. Avec Barack Obama, ils forment une sorte de triumvirat d’inspirateurs.
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