Streaming et cinéma français, un mariage de raison

0
120

[ad_1]

Jean-Michel Tixier pour M Le magazine du Monde

La situation ressemble à un scénario un peu usé de science-fiction. Une formidable armada se dirige vers la Terre alors que les êtres humains, l’œil rivé au télescope, tergiversent sans fin à propos de la nature hostile ou pacifique des aliens. Avec une certaine similitude, voici maintenant plusieurs années que la planète cinéma observe, en se grattant la tête, l’invasion des plateformes de streaming.

Netflix et Prime Video, le service d’Amazon, étaient bien en place depuis quelque temps, tandis qu’en cette fin d’année, Apple et surtout Disney, survitaminé aux licences poids lourds (Marvel, Star Wars, Pixar…), se lancent à leur tour depuis leur solide base américaine. Disney + est annoncé en France pour mars 2020, avec en tête de gondole The Mandalorian, sa série déclinée de l’univers Star Wars.

Maîtres du jeu

Si les intentions de ces envahisseurs restent toujours sujettes à controverse, il ne fait plus aucun doute que ces mastodontes ont toutes les cartes en main, à commencer par leur puissance financière sans égale, pour devenir les maîtres du jeu. A brève échéance, devraient souffler d’autres vagues d’assaut : HBO Max, regroupant les programmes de la fameuse chaîne câblée, mais aussi les films et séries Warner, se lancera au printemps aux Etats-Unis. De ce côté de l’Atlantique, Salto, plateforme française issue de l’union de TF1, France Télévisions et M6, est également annoncée pour 2020.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Apple, Disney, Netflix… Dans le streaming vidéo, la guerre pour le trône est déclarée

A la clé de ce grand chambardement, un flot de questions submerge l’ensemble de la profession, parmi lesquelles celle, cruciale, de la visibilité d’un film et de sa longévité dans l’océan insondable de l’offre des plateformes. Cette fin d’année 2019 a vu deux cinéastes américains tirer leur épingle du jeu sur Netflix : Martin Scorsese avec sa fresque The Irishman, dont la durée (3 h 30) et la gourmandise du budget (160 millions de dollars) effrayaient manifestement les circuits de financement classiques, et Noah Baumbach, dont le Marriage Story est sans doute le film le plus réussi, ont été nommés dans les plus prestigieuses catégories aux Golden Globes, en attendant les Oscars.

Lire aussi Avec « The Irishman », « Marriage Story » ou « The Crown », Netflix truste les nominations aux Golden Globes

Plus intéressant encore, deux révélations du dernier Festival de Cannes, réalisées par de jeunes cinéastes, cumulent une sortie dans les salles françaises et une exploitation sur les plateformes à l’étranger, aux Etats-Unis notamment. Il s’agit d’Atlantique, de Mati Diop, Grand Prix du jury sur la Croisette, dont les droits d’exploitation ont été achetés par Netflix sur la quasi-totalité de ses territoires, et des Misérables, de Ladj Ly, Prix du jury et acquisition principale de Prime Video, qui a largement dépassé le million de spectateurs depuis sa sortie le 20 novembre.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: