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Le « Taïwan Relations Act », qui assure à Taipei la protection des Etats-Unis face à Pékin, a été signé il y a quarante ans. Cet accord se heurte désormais aux ambitions de Xi Jinping, explique dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
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Chronique. Au-dessus, il y a les typhons, qui adorent Taïwan. Au-dessous, il y a les tremblements de terre, qui accompagnent souvent les typhons. En face, il y a l’armée chinoise, qui manœuvre, menace, gesticule. Les démocrates taïwanais sont courageux, ils affrontent toutes sortes de météos. Mais ces temps-ci, avec le président Xi Jinping à Pékin, l’île de Taïwan vit le baromètre calé sur la zone des tempêtes.
D’un côté, Taïwan, 23 millions d’habitants, 400 kilomètres de long sur cent de large, unique démocratie libérale du monde chinois et qui entend le rester : presse la plus critique de la région, élections libres (depuis 1996), Etat de droit (depuis 1987), 40 % de femmes dans les assemblées électives, liberté d’expression garantie, tolérance religieuse maximale. A Taipei, la capitale, on respire quelque chose qui vient du grand large, une certaine légèreté.
De l’autre côté du détroit de Formose, à 200 kilomètres de là, c’est la grande sœur, l’immensité de la Chine continentale : 1 milliard 300 millions d’habitants, deuxième économie du monde, super-puissance militaire émergente. Face à Taïwan, la Chine aligne une impressionnante armada dont l’unique occupation est de s’entraîner à envahir l’impudent confetti.
Tel est, ici, en mer de Chine méridionale, l’héritage de la guerre civile chinoise : en 1949, défaits par les communistes de Mao, les nationalistes de Tchang Kaï-chek se sont repliés sur Taïwan – et y sont restés. Le président Xi Jinping s’impatiente. Il dit que « les divisions politiques entre la Chine et Taïwan ne peuvent pas être transmises de génération en génération ». Il faut « réunifier », par la force si nécéssaire.
Xi veut être l’homme de la réunification
Opportunément, Taipei célébrait en cette mi-avril le 40e anniversaire du Taïwan Relations Act, voté en 1979 à Washington et qui est une manière d’assurance-vie : les Etats-Unis se sont engagés à défendre les intérêts de l’île au moment même où l’Amérique ouvrait officiellement une ambassade dans la Chine de Deng Xiaoping, le successeur de Mao.
Taïwan se satisfait de cette indépendance de facto, garantie par les Etats-Unis, mais qu’elle prend soin de ne pas proclamer. Les deux partis qui alternent au pouvoir savent l’attachement des Taïwanais à la démocratie : 75 % pour le status quo, 15 % pour l’indépendance, 5 % pour l’unification avec la Chine. « Nous sommes déterminés à nous battre pour défendre nos libertés », assure le ministre des affaires étrangèrese, Joseph Wu, à quelques journaliste européens, dont l’envoyé du Monde, invités à Taipei à l’occasion de cet anniversaire.
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