Sorti de l’hôpital, l’opposant Alexeï Navalny peut désormais envisager un retour en Russie

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La photo postée par Navalny à sa sortie de l’hôpital.

Rétabli et dehors. Trente-deux jours après sa prise en charge à Berlin dans un état grave, à la suite d’un empoisonnement présumé au Novitchok, l’opposant russe Alexeï Navalny est sorti de l’hôpital, mercredi 23 septembre, a-t-il annoncé dans un message posté sur ses comptes Facebook et Instagram, accompagné d’une photo le montrant assis sur un banc de Berlin.

« L’état de santé du patient s’est amélioré au point que les soins intensifs ont pu être interrompus, avait annoncé un peu plus tôt dans un communiqué l’hôpital berlinois de la Charité, un des plus réputés au monde. Au vu du déroulement du traitement à ce stade et de l’état actuel du patient, les médecins considèrent qu’un rétablissement complet est possible. »

Le principal opposant au Kremlin pourrait rentrer en Russie prochainement. Interrogée le 15 septembre quant à un possible retour, sa porte-parole avait répondu qu’« il n’avait jamais été question d’autre chose ».

« Alexeï Navalny va rester pour le moment en Allemagne, son traitement n’est pas terminé », a cependant annoncé dans une vidéo diffusée sur Twitter sa porte-parole, Kira Iarmych.

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« En ce qui concerne son retour à Moscou, il est libre, comme tout citoyen russe, de le faire à n’importe quel moment », a, de son côté, fait savoir mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. L’opposant russe a confirmé avoir encore beaucoup de rééducation. « Le plan est toujours simple : voir un kinésithérapeute tous les jours. Peut-être un centre de rééducation. Tenir sur une jambe. Regagner complètement le contrôle de mes doigts. Maintenir l’équilibre », a écrit M. Navalny sur Instagram.

M. Navalny, 44 ans, a posté au cours des derniers jours plusieurs photos sur Instagram, où il apparaît amaigri, les yeux encore cernés. Sur l’une d’elles, il esquisse un léger sourire, en compagnie de sa femme, sur un balcon de la Charité. « Les éventuelles conséquences à long terme de l’empoisonnement grave ne peuvent être évaluées qu’au cours de la suite du traitement », a rappelé dans son communiqué l’hôpital berlinois.

Absence d’enquête russe

Victime d’un malaise au cours d’un vol en Russie le 20 août, Alexeï Navalny a d’abord été admis dans un établissement sibérien avant d’être transféré en Allemagne, où on a conclu à un empoisonnement au Novitchok, une substance neurotoxique conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.

Selon les soutiens de M. Navalny, des traces de Novitchok ont notamment été retrouvées sur une bouteille d’eau ramassée dans sa chambre d’hôtel en Sibérie, où il était en campagne pour soutenir des candidats à des élections locales. Plusieurs laboratoires spécialisés allemands, français et suédois ont déterminé qu’il avait bel et bien été victime d’un empoisonnement à un agent neurotoxique de type Novitchok, ce que Moscou continue de contester avec vigueur.

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Vladimir Poutine a décrit l’opposant avec mépris lors d’un entretien avec le président français, Emmanuel Macron, le 14 septembre, comme le rapportait Le Monde. Le président russe aurait ainsi affirmé à propos de son opposant qu’il avait déjà simulé des malaises par le passé et commis des actes illégaux.

Vladimir Poutine a aussi justifié l’absence d’enquête officielle en Russie par le fait que Berlin et Paris n’auraient pas communiqué aux autorités russes les analyses réalisées dans leurs laboratoires. Enfin, M. Poutine aurait lors de cet entretien évoqué d’autres pistes possibles, telles que l’intervention de la Lettonie, où l’inventeur du Novitchok résiderait.

Le dirigeant russe aurait aussi suggéré que M. Navalny avait pu absorber lui-même le poison, pour une raison non précisée, et que le Novitchok était une « substance moins complexe qu’on ne le prétend, même si rien ne confirmait, selon lui, son emploi », a relaté le quotidien français.

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L’opposant, qui dénonce la corruption présumée des élites russes, a raillé sur Instagram ces propos sur un prétendu auto-empoisonnement. « J’ai fait cuire le Novitchok dans la cuisine, j’ai avalé le contenu de ma flasque dans l’avion et je suis tombé dans le coma », a-t-il écrit. « Mon plan astucieux était de mourir dans un hôpital d’Omsk où, à la morgue, l’autopsie aurait conclu Cause de la mort : a vécu assez longtemps », a-t-il ironisé, ajoutant que sa « provocation avait échoué ».

M. Navalny a martelé lundi que du Novitchok avait été identifié dans son organisme et sur son corps, réclamant que Moscou lui rende les vêtements qu’il portait le jour de son empoisonnement, une « preuve vitale ».

Le Monde avec AFP

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