« Sodoma » explore la place de l’homosexualité au cœur du Vatican

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L’auteur de cette enquête décrit une institution imprégnée d’une sociabilité et de références à forte prégnance homosexuelle, alors même qu’elle condamne cette orientation sexuelle.

Par Cécile Chambraud Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 12h00

Temps de Lecture 5 min.

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Une messe à la basilique Saint Pierre, à Rome, le 2 février.
Une messe à la basilique Saint Pierre, à Rome, le 2 février. TIZIANA FABI / AFP

Le pape François le recevra en fin de semaine, et la référence biblique du titre annonce clairement son propos. Sodoma, enquête au cœur du Vatican (Robert Laffont, 23 euros), un livre de 632 pages sur l’homosexualité au sommet de l’Eglise catholique, paraîtra le 21 février dans une vingtaine de pays à la fois, en huit langues. Au même moment commencera à Rome un sommet de quatre jours sur la pédophilie, auquel tous les présidents de conférences épiscopales du monde ont été convoqués. Le sujet de l’ouvrage et la concomitance avec le sommet romain ont tout pour alimenter un nouvel épisode des luttes internes virulentes au sein du pouvoir romain. Déjà attaquée sur sa gestion des abus sexuels, l’Eglise pourrait bientôt faire face à un procès pour hypocrisie dans son discours sur la sexualité.

L’auteur de cette enquête est français. Pendant quatre ans, l’écrivain et journaliste Frédéric Martel a enquêté à Rome et dans de nombreux pays, notamment en Amérique latine. Il a parlé avec des ecclésiastiques, des diplomates, des politiques, des journalistes, des militants gays, des prostitués, des policiers romains, des gardes suisses et même un confesseur de Saint-Pierre – au total « près de 1 500 personnes ». Il a passé au Vatican une semaine par mois, hébergé régulièrement dans la cité-Etat ou dans deux de ses dépendances à l’invitation de prélats qui étaient aussi des sources directes.

Se taire, c’est se protéger

Il décrit une institution imprégnée d’une sociabilité, de références, de relations à forte prégnance homosexuelle, alors même qu’elle a fait de la condamnation de cette orientation sexuelle – continuant d’y voir un comportement « intrinsèquement désordonné » – l’un des messages structurants de son discours moral, qu’elle s’est opposée partout au mariage homosexuel, qu’elle réprouve l’usage de préservatifs y compris pour lutter contre la transmission du VIH, et qu’elle défend mordicus le célibat chaste des prêtres.

Frédéric Martel ne s’en prend pas au décalage entre l’obligation de continence sexuelle qui s’impose aux prêtres et une réalité bien plus complexe. Il porte même un regard compréhensif sur ces ecclésiastiques qui s’arrangent comme ils le peuvent avec leur libido : « Pour moi, un prêtre ou un cardinal ne doit avoir aucune honte à être homosexuel », écrit-il. L’animateur du magazine dominical Soft Power, sur France Culture, n’est pas dans une logique de dénonciation de situations individuelles. Il a d’ailleurs choisi de ne pas révéler les noms des personnes concernées lorsqu’elles sont vivantes – même si le livre est jonché de petits cailloux qui seront autant de clés de lecture pour les lecteurs et le monde du Vatican.

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