[Société] PHOTOS. Les infirmiers réanimateurs interpellent l’ARS

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Ils sont fâchés, excédés même parfois, mais c’est pourtant dans le calme qui sied à leur service que les infirmiers travaillant en réanimation générale, réanimation pédiatrique et réanimation néonatale sont allés déposer leurs réclamations à l’ARS.

Des pancartes explicites… « Sauve ta réa, un jour elle te sauvera », « A bout de souffle pour maintenir le vôtre ». Les infirmiers en réanimation savent jouer des mots pour dire leurs maux. Ils n’étaient pas très nombreux devant l’ARS ce matin mais ce qui sautait aux yeux, c’est la jeunesse des effectifs. « Dans notre service, la moyenne d’âge est de 26 ans », explique Constance, infirmière puéricultrice qui travaille en réanimation pédiatrique.

 

Audrey et Chloé, elles, bossent en réanimation néonatale. Audrey a été contractuelle pendant sept ans avant d’être enfin titularisée mais Chloé est contractuelle depuis peu. Jeunes, elles aussi. Comme pour le groupe d’IDE en « réa néonat », la question de la titularisation est bien sûr importante, comme elle l’est pour tous les autres services de réanimation. Ainsi, Adrien, en réanimation générale, est contractuel depuis 2016. « On ne peut pas construire notre vie avec un statut précaire. Nous occupons des postes vacants, nous sommes donc en service en permanence. Nous revenons sur nos congés quand on nous appelle, au détriment parfois de notre santé, de notre vie personnelle. » Nous pourrions finir sa phrase en lisant les pancartes des manifestants : « Où est la reconnaissance ? ».

 

Formation aléatoire

 

Moins de précarité est bien entendu une demande forte. Mais pas seulement : la formation figure également au registre des revendications. « Il y a beaucoup de turn over dans nos services. Aux « anciens » qui ne le sont pas toujours tant que ça de former les nouveaux arrivants en douze jours, tout en faisant sa propre charge de travail », explique Audrey. Pour Adrien, c’est très insuffisant : « La réa, c’est un service très technique, avec beaucoup de machines, toujours nouvelles, ça évolue très vite. Il faut du temps pour apprendre à les maîtriser. Et ce temps, nous ne l’avons pas en suffisance ».

 

De même, Constance et Anaïs, qui travaillent en réanimation pédiatrique, insistent sur l’étendue des paramètres à connaître. « La pédiatrie, ça va de quelques mois de vie à 18 ans. Ce ne sont pas les mêmes machines mais ce ne sont pas non plus les mêmes paramètres, les mêmes protocoles. Il y a beaucoup de choses à mémoriser et à savoir maîtriser. »

 

Les infirmiers réanimateurs demandent donc un temps de formation amélioré, une vraie reconnaissance de la spécialité, comme l’ont obtenue les IADE (infirmiers anesthésites) et les IBODE (infirmiers de bloc opératoire) et, pourquoi pas, à terme, un statut d’IPA (infirmier en pratique avancée). « Nous perdons beaucoup de collègues que nous avons pris le temps de former et qui finissent pas partir travailler dans d’autres services. Il y a beaucoup de turn over parce que la réanimation, c’est stressant, c’est aussi une charge mentale forte, c’est très technique. Les infirmiers viennent et repartent parce qu’il n’y a pas la reconnaissance ni sur le plan statutaire, ni sur le plan financier et que la mobilisation en revanche doit être maximale, comme on l’a vu pendant la crise sanitaire ».

 

En CDI dès 3 ans de contrat

 

Les représentants des manifestants ont donc été reçus par l’ARS ce matin pour exposer leurs revendications. Expédit Lock Fat, secrétaire général de la CDFT Santé, ne cache pas son plaisir de pouvoir annoncer aux IDE une bonne nouvelle : « Les infirmiers réanimateurs ont désormais une ligne sur les métiers sensibles de la santé. Les syndicats se sont battus pour cela, et nous l’avons enfin obtenu. Cela signifie que les contractuels qui ont plus de trois ans de contrat seront éligibles à la titularisation. Le nombre de postes de titulaires dépend de l’Etat. S’ils ne sont pas titularisés parce qu’il n’y a pas suffisamment de postes ouverts à la titularisation, à partir du moment où ils occupent un poste vacant, ils seront en CDI au bout de trois ans, ce qui ne les empêchera pas d’être titularisés dans la fonction publique hospitalière ensuite. »

 

Les infirmiers qui travaillent en bloc opératoire sans avoir le diplôme d’IBODE sont également éligibles au statut de métier sensible et bénéficieront désormais des mêmes conditions.

 

Mireille Legait

 

 

 

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clicanoo

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