[Société] Mariages à 30 personnes et sans danse ? Les professionnels du secteur au bout du rouleau

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Nouveau coup de massue pour le secteur de l’événementiel… et leurs clients. La sentence est tombée ce mercredi soir, lors des annonces du ministre de la Santé Olivier Véran. La Réunion, qui figure parmi les départements en zone d’alerte, est soumise à partir du lundi 28 septembre à la limitation à 30 personnes pour les fêtes privées, telles que les communions,  baptêmes, anniversaires, bals… mais aussi les mariages. “Y compris dans les salles communales”, a précisé le ministre. 

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Pour les professionnels de l’animation et de l’événementiel, qui, ironie du sort, sortaient de réunion avec le préfet Jacques Billant ce mercredi soir (voir encadré), c’est un énième coup dur.

“L’interdiction des pistes de danse le 11 septembre avait été un coup de massue, mais là c’est encore un peu plus fort et plus douloureux”, réagit Frédéric Dijoux, président de l’Unev Réunion, Union de l’événementiel à La Réunion. Des salles de réception, des traiteurs, des sonorisateurs et DJ, des wedding-planners, décorateurs, photographes, loueurs de voitures, magasins de robes et costumes… autant de professionnels qui, rappelle-t-il, souffrent depuis des mois et sont désormais en situation critique. “Même pour un agriculteur qui vend ses légumes, ou un vendeur de samoussas, c’est impactant, ça leur fait une prestation en moins”. 

 

“Qui va faire un mariage pour 30 personnes ?!”

 

Son inquiétude est d’autant plus grande qu’on ignore quand sera levée cette nouvelle jauge de 30 personnes pour les événements privés, même si une actualisation de la situation du département doit être faite tous les 15 jours.

Mais pour le président de l’Unev, c’est déjà trop tard. Décembre est l’un des mois les plus chargés de l’année pour la profession, avec ses nombreux mariages, mais aussi arbres de Noël et autres événements festifs de fin d’année. “Là, c’est fini. Tout est annulé. Parce que quelqu’un qui doit se marier en décembre et annule en ce moment ne va pas réorganiser la fête en décembre si l’interdiction est levée”, observe le président de l’Unev Réunion. Poursuivant : “Qui va faire un mariage pour 30 personnes ?!”, s’interroge-t-il, comme bon nombre des quelques 400 entreprises que compte la filière sur le département. 

Bon nombre ont vraisemblablement décidé de reporter leur événement à une date ultérieure, qu’ils ne peuvent eux-mêmes pas encore fixer sans visibilité sur ce que sera la situation dans les mois à venir. “Les clients se disent qu’ils ne vont pas dépenser autant d’argent pour 30 ou 50 personnes seulement”. 

 

“Dans un mariage, la piste de danse c’est sacré” 

 

L’autre gros problème reste l’interdiction de la danse. “On a cette culture à La Réunion : dans un mariage, la piste de danse c’est sacré ! J’ai des confrères qui ont tenté un mariage avec un karaoké, mais une seule personne y a participé dans la soirée ! C’est particulier, tout le monde n’aime pas chanter”, commente Frédéric Dijoux. 

En effet, les interrogations des professionnels sont partagées par leurs clients, assis entre deux chaises… Que faire ? Inviter 30 personnes et faire une croix sur la danse ? Fixer une autre date en risquant d’être confronté une nouvelle fois à une annulation ? Certains, selon l’Unev, ont déjà reporté jusqu’à trois fois leur mariage depuis le début de l’année. Se pose alors le souci des acomptes déjà versés, des frais déjà engagés par les clients… 

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Si en principe les acomptes déjà versés aux divers prestataires ne peuvent être récupérés par les clients, Frédéric Dijoux, lui-même à la tête d’une boîte d’animation et d’une autre d’événementiel pour les enfants, explique être compréhensif. “On voit la douleur des uns et des autres. Certains clients nous disent qu’ils sont embêtés, qu’ils ont déboursé des frais pour leur mariage qui n’aura pas lieu… Pour ma part j’ai refusé de prendre des acomptes depuis un certain temps, pour ne pas être dans ces situations”. 

Reste à voir si La Réunion restera longtemps en zone d’alerte, classement qui la soumet à la jauge des 30 personnes. Et pour en sortir, une seule solution : faire baisser les indicateurs de l’épidémie sur le territoire… 

 

J.CTS 

 


 

Une filière sinistrée 

L’espoir semblait au rendez-vous, pour la délégation de professionnels de l’événementiel réunis mercredi après-midi en préfecture pour échanger avec Jacques Billant. Représentants des organisateurs de spectacles, des gérants de salles, des régisseurs de grandes prestations, des wedding-planners, ou encore de l’animation ont pu se faire entendre du préfet. “Il  été d’une extrême attention à notre égard, ouvert, et on a bien senti qu’il souhait que notre activité puisse reprendre tant bien que mal”, résume Frédéric Dijoux, de l’Unev Réunion, qui rassemble 202 adhérents. “Il nous a dit que si on lui apportait des protocoles et des solutions, il était prêt à les écouter”. 

Mais cette bonne volonté préfectorale n’a en rien empêché la douche froide qui a suivi quelques heures plus tard, avec l’annonce d’Olivier Véran condamnant un peu plus la filière. “Aujourd’hui, on ne sait plus rien, si ce n’est que c’est clair, on ne travaillera plus”, s’angoisse-t-il, devant le nombre de confrères qui soit ont déjà mis la clef sous la porte, soit sont actuellement au bord de la faillite.

Pour le président de l’Union de l’événementiel à La Réunion, la situation est de plus en plus inégalitaire. “Pendant le confinement, tout le monde était dans le même panier. Aujourd’hui c’est fini, mais le seul corps de métier qui galère encore, c’est le nôtre !”, souligne celui qui est dans la profession depuis 17 ans.

Au bord de la faillite 

Selon ses chiffres, plus de 400 entreprises liées à l’événementiel sont au bord de la faillite après plus de 7 mois de quasi-inactivité. Prenant en exemple les agriculteurs indemnisés en cas de sécheresse ou autre aléa climatique, le président de l’Unev souhaite qu’eux aussi puissent bénéficier d’une aide. “On espère toujours que la situation s’améliore. Mais aujourd’hui, notre corps de métier est résigné à ne plus travailler. On veut être considérés comme des sinistrés”. 

Ces professionnels ont pour doléances que les “établissements bancaires jouent le jeu” et ne rejettent pas toutes leurs demandes, ou encore qu’on reprenne les prêts garantis par l’Etat (PGE), même s’ils ont conscience qu’il s’agit d’argent qu’il faudra encore rembourser. “La première échéance du PGE tombe en mars 2021, et on aimerait la reporter à 36 mois”. Terminant dans un soupir : “On souhaiterait enfin que les instances sociales et fiscales nous laissent un peu de répit… On ne peut plus payer…”. 

Pour tenter d’obtenir des réponses à toutes ces problématiques, la filière a plusieurs rendez-vous dans les prochains jours, notamment avec la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, le président du Département, et espère également pouvoir rencontre le président de Région pour solliciter des aides. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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