[Société] Malgré le déconfinement, vos enfants ont le nez dans leurs écrans ?

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Confinés chez eux pendant deux mois, les Français ont passé beaucoup de temps devant les écrans, et les enfants n’échappent pas à la règle. Certains s’y sont habitués et restent scotchés à leurs smartphones, consoles et ordinateurs, malgré le déconfinement.

Les mesures de confinement ont entraîné d’importants changements dans les modes de vie des Français. Ceux-ci se sont tournés plus volontiers vers les écrans, pour s’informer mais aussi pour se divertir. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a étudié nos habitudes durant cette période et a diffusé un baromètre de la consommation TV et internet, en avril puis en mai. Par la force des choses, on note que les audiences télé ont sensiblement grimpé durant les deux mois où le seul mot d’ordre était “Restez chez vous”.

 

De mars à avril, la durée d’écoute individuelle oscillait entre 4h à 5h pour l’ensemble de la population, indique le CSA dans sa dernière publication. Les plus jeunes ont également passé beaucoup de temps devant leurs écrans. Les 4 à 14 ans ont regardé la télévision en moyenne 2 heures par jour. Ce chiffre est légèrement plus bas pour les 15 à 24 ans.

 

Du côté des services de vidéo à la demande, un pic de consommation a été observé au lancement de Disney+. En outre, même si les séries sont les contenus les plus consommés sur les plateformes (autour des 80%), les programmes d’animation jeunesse se situent en seconde place (en moyenne 12%). Enfin, une autre industrie, plébiscitée par les adolescents et les jeunes adultes, a battu des records grâce au confinement : celle des jeux vidéo.

 

A titre d’exemple, les ventes de la Nintendo Switch ont plus que doublé en mars, comparées à celles de 2019. Cette petite console a permis au jeune Matéo, 12 ans, de ne pas s’ennuyer pendant le confinement. Habituellement, sa maman Carole limite son temps d’écran. La famille ne possède d’ailleurs pas de téléviseur, mais des ordinateurs. Et là aussi, leur utilisation est surveillée et limitée, et les sorties à l’extérieur sont généralement privilégiées. Toutefois, durant le confinement, la mère de famille était beaucoup plus souple. Mais depuis le 11 mai et surtout la rentrée, Carole tente progressivement de réinstaurer les habitudes d’avant. Une décision qui enchante moyennement Matéo. “Il faut insister plusieurs fois”, précise-t-elle. “Ce qui m’inquiète un peu plus, c’est qu’il a acquis de l’autonomie et que c’est plus compliqué pour moi de savoir ce qu’il fait maintenant”, admet-elle. Une crainte partagée par d’autres parents qui remarquent, impuissants, que leur enfant restent scotchés aux écrans, malgré le déconfinement.

 

Confinement a rimé avec écrans

 

Faut-il pour autant s’alarmer ? “Aujourd’hui, il n’y a pas péril en la demeure, dans le sens où la question à se poser serait : ‘comment être en lien avec mon enfant ?’ et pas tant ‘il ne sort pas de ses écrans’, répond Gwoenael Ethève, psychologue clinicien à Saint-Denis. Pendant le confinement, les écrans ont été des supports leur permettant d’étudier, de garder le lien avec leurs amis et leur famille, mais aussi de faire du sport et de se divertir. Malgré la levée des restrictions, le cours de la vie n’a pas totalement repris : des établissements restent fermés et certaines activités culturelles ou sportives, ne sont disponibles qu’en ligne.

 

Dans le contexte actuel, il peut être difficile de “sortir de ce qui est devenu une habitude”, ajoute le professionnel. “L’entrée en confinement a été brutale et rapide, la sortie, elle, ne l’est pas tout autant. Ce qui veut dire que certaines personnes ont adopté un fonctionnement qui n’était, a priori, pas le leur avant le confinement. Avec la limitation des échappatoires physiques, une nouvelle manière d’être en lien ou de s’évader se crée. Dit autrement, qu’avons-nous à leur proposer comme alternatives ?”, interroge le psychologue. 

 



 

Quels rapports les plus jeunes ont-ils avec les écrans et à quel moment peuvent-ils devenirs nocifs ? Eléments de réponse avec Gwoenael Ethève, psychologue clinicien à Saint-Denis.

 

Comment de nouveau réguler le temps d’écran de son enfant après cette période particulière ?

 

Le problème en soi n’est pas l’outil mais l’usage que nous en avons.C’est surtout à la famille de proposer des choses, si tant est que cela soit possible. Les situations varient en fonction de l’espace, des moyens matériels, des habitudes de pré-confinement…Nous pouvons, à minima, sortir ou retrouver des membres de notre famille ou des amis. Pour les enfants, le temps passé sur les écrans dépend surtout de la possibilité que nous leur laissons de le faire. Il existe différents paramètres pour limiter ou verrouiller l’accès à internet à différents moments de la journée ou à la télévision, comme les codes parentaux. Une autre manière de rendre moins attractif est de tout paramétrer en noir et blanc.

 

Quelle posture doit adopter un parent qui passe lui-même beaucoup de temps devant les écrans ?

 

Tous les parents, comme les enfants, ne passent pas forcément du temps devant les écrans. Je ne peux pas demander à quelqu’un de faire quelque chose que je ne suis pas en capacité de faire. Nous nous devons de montrer l’exemple. Il faut savoir dire stop avec fermeté et bienveillance. Il est important de cadrer le temps et de proposer autre chose, cela ne veut pas dire que l’autre va y adhérer, mais il y aura le mérite d’être proposé. Il faut arrêter de culpabiliser les parents dans ce qu’ils sont ou pas en capacité de faire. Les mesures adoptées face à cette pandémie, comme celles des outils numériques, vont très vite. Les capacités d’adaptation des enfants ne sont pas les mêmes que celles de leurs aînés, rien ne vaut le temps passé et les échanges entre les générations pour garder du lien. Le plus important est de ne pas laisser l’enfant seul devant l’écran. Il n’y a pas aujourd’hui de symboles, comme sur la télévision, qui jaugent de la nocivité d’un programme ou d’un site. Il est important de savoir où navigue l’enfant, à défaut de maitriser le temps.

 

Parmi les grands gagnants du confinement figurent les sociétés de jeux vidéo. C’est un phénomène mondial et des communautés se créent autour des jeux comme Animal Crossing. A quel moment peuvent-ils devenir addictifs ?

 

Il est compliqué de parler d’addiction, tellement ce terme est connoté. Les jeux, comme tout autre addiction, peuvent devenir nocifs à partir du moment où la personne oublie de manger, travailler, prendre soin d’elle… Ce qui peut devenir compliqué ce sont les jeux en ligne et/ou avec mises à jour qui promettent de nouvelles capacités ou de nouveaux challenges, où les personnes attendent. Cela participe à la production de dopamine, dans le cerveau, donc à quelque chose d’intéressant lié à l’effet d’excitation, donc d’addiction.Il y a ceux qui y passaient déjà beaucoup de temps et ceux qui y ont découvert un autre univers.

 

Au Japon , un concept nommé « Otaku » désigne les personnes qui privilégient les activités intérieures (jeux, lectures…) en délaissant les liens sociaux ; les « Hikikomori » eux, s’isolent totalement pour un temps certain. Nous en sommes loin, pour la grande majorité, à la Réunion. Il ne faut pas confondre l’addiction, au sens pathologique (cinq heures et plus par jour sur la semaine), et les gros joueurs (jusqu’à deux heures par jour sur la semaine). Les ajustements ne sont pas les mêmes. Le problème ne serait pas tant le temps passé sur les écrans que leurs conséquences comme la dépression, l’anxiété, la phobie sociale ou encore le délaissement pour tout élément de vie quotidienne.

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clicanoo

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