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Encore méconnu il y a quelques années, l’e-sport se développe dans le monde entier. À La Réunion, les adeptes sont de plus en plus nombreux et ambitieux.
L’e-sport, diminutif de Electronic Sport, est la pratique en compétition d’un jeu vidéo sur un ordinateur ou une console. La discipline attire de plus en plus d’adeptes dans le monde et La Réunion n’échappe pas à la règle. Concrètement, l’e-sportif, amateur ou professionnel, participe à des tournois de jeux vidéo, dont les plus populaires sont Fortnite, League of Legends ou encore Fifa. En équipe ou en solo, son objectif est de passer les différentes étapes de qualification et d’atteindre la finale. À la clé, des lots plus ou moins conséquents en fonction de la compétition. Le phénomène n’est pas nouveau sur l’île, mais il a récemment pris de l’ampleur. Auparavant, quelques joueurs se retrouvaient, ici et là, pour des petits tournois entre amis appelés « LAN » (« Local Area Network » à traduire par «tournoi en réseau local»). Lors de ces rencontres, sans gros enjeu, se réunissaient des passionnés de la première heure. Mais depuis environ deux ans, les gamers se rassemblent dans des associations et organisent des événements plus importants. Le premier salon Geekali, qui s’est tenu en 2018, a été un élément déterminant dans le développement du e-sport local. Même les organisateurs ne s’attendaient pas à un tel succès. La manifestation a été le point de départ d’une tendance qui ne cesse de s’amplifier. “Localement, on ne peut pas encore en vivre, mais l’e-sport à toute sa place à La Réunion. Et, même si c’est difficile, notre but c’est d’atteindre le niveau des Worlds (compétitions mondiales)”, assure le joueur et streamer réunionnais connu sous le nom de Panda. Ce dernier fait partie du pôle e-sport de l’association Geekali, qui est très active dans l’île. Ainsi, les tournois se succèdent dans le département, comme le Runesport qui est actuellement en cours. Il a démarré en ligne en mai dernier, peu après le déconfinement, et les phases qualificatives se poursuivent jusqu’au mois de novembre sur internet. La grande finale est programmée en décembre lors de la prochaine édition du Geekali. A chacun sa spécialité : les joueurs s’affrontent sur Mario Kart, Fifa, Fortnite ou League of Legends.
Les tournois se succèdent
L’e-sport a ses propres codes et son propre vocabulaire, basé sur des acronymes et des anglicismes. Dans le milieu, les patronymes importent peu, seuls les pseudos comptent. Il est aussi régi par un règlement. Par exemple, l’âge des joueurs doit correspondre aux PEGI des jeux (signalétique mise en place pour protéger les jeunes joueurs). Les insultes et pseudos inappropriés sont aussi proscrits. Pour les non-initiés, cet univers peut paraître étrange. Comme l’e-sport n’est pas pratiqué dans un gymnase ou sur un terrain, il est victime de beaucoup de préjugés. Pourtant, à l’instar d’un footballeur ou d’un basketteur, un e-sportif doit s’entraîner régulièrement pour s’améliorer. Entre chaque phase de jeu, il débriefe avec son équipe et pointe les différentes erreurs à ne pas répéter. “Les joueurs doivent développer des stratégies, sélectionner précisément leur personnage pour que toute l’équipe soit en communion”, explique Ventura, président de l’association Impérion et “streamer”, un nouveau métier lié au e-sport. La discipline est en effet financée par le sponsoring mais aussi grâce aux revenus générés par la diffusion en streaming. Dans ce domaine, le français Zerator « fait un carton ». « C’est un monstre de l’organisation. C’est lui qui m’a poussé à aller là dedans», explique Ventura. Le Réunionnais anime en live des jeux ou des événements sur la plateforme Twitch. « C’est l’aspect présentation, découverte du jeu qui me plaît. On peut interagir avec sa communauté, c’est plus vivant », explique-t-il. Un activité qui dépasse le simple cadre du jeu puisque son association a récemment organisé une opération caritative en faveur de CHU et a récolté 500 euros. Une belle réussite pour une structure de cette taille. « C’est une de mes plus grandes fiertés. Un événement c’est bien, mais pouvoir agir et mobiliser des personnes durant une crise comme celle du Covid, je n’aurais jamais pensé que ce serait possible », se réjouit le président. Cette initiative casse un peu plus les stéréotypes qui entourent les gamers.
En effet, ceux-ci sont souvent considérés comme des geeks accros aux écrans, voire asociaux. Or, les joueurs appartiennent généralement à une communauté et échangent en ligne et “IRL” (C’est-à dire “In real life”, en français “dans la vraie vie”). “Les gens autour de moi, ils jouent mais ils sortent aussi. On ne reste pas tout le temps scotché devant l’ordi”, renchérit Panda. Tous rêvent de devenir le prochain “Gotaga”, figure montante au national. Ce joueur chevronné fait partie de la team Vitality, fleuron du e-sport français qui ne cache pas ses ambitions européennes et mondiales. Car même si la discipline n’a pas encore fait son entrée aux Jeux olympiques, le débat se fait de plus en plus insistant. D’ailleurs, avant le report des Jeux de Tokyo, il était prévu que des tournois soient organisés en amont. Quand on vous dit que c’est du sérieux.
Les tournois mondiaux d’e-sport sont de très gros événements. À titre d’exemple, en novembre 2019, se déroulait la finale du championnat du monde de League of Legends, à Paris. Organisée à l’AccorHotels Arena à Paris, elle a attirée 15 000 spectateurs et a été vue pas des millions de spectateurs en ligne. Autre fait notable, le sponsor de la manifestation n’était autre que la marque de luxe Louis Vuitton. Preuve que la discipline n’est pas qu’une affaire de geek.
Selon une enquête de Statista, en 2018 près d’un quart des consommateurs d’e-sport français avaient entre 15 et 24 ans, et environ 28 % d’entre eux étaient des femmes. La même année, la filière française a généré 29 millions de dollars de chiffre d’affaires. En novembre 2019, plus de 900 joueurs de compétition d’e-sport était recensés en France. À l’échelle internationale, l’e-sportif ayant engendré le plus de revenus est le danois Johan Sundstein, alias N0tail. Selon l’enquête publiée en mai de cette année, au fil de sa carrière il aurait touché près de 7 millions de dollars. Du côté des femmes, qui sont sous-représentées, c’est la canadienne Sasha Hostyn, dit Scarlett, qui arrive à la première position avec plus 350 000 dollars de revenus depuis ses débuts.
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