[Société] La vaccination s’accélère à La Réunion

Toujours pas vacciné ? Si telle est votre intention, sachez que la campagne s’accélère dans les 10 centres de vaccination de l’île, qui s’ouvrent à un public plus large et pas seulement aux personnes âgées ou présentant des comorbidités.

Au 11 mai dernier, seules 96 059 personnes avaient bénéficié d’une première injection du vaccin contre la Covid à La Réunion. Soit 11,2% de la population. C’est peu, surtout si on compare avec la métropole, qui affiche un taux de vaccinés deux fois supérieurs (26%). A titre indicatif, seules 45 336 personnes avaient reçu la deuxième injection. Pour rattraper son retard, l’ARS a donc décidé d’intensifier sa campagne, avec l’objectif de toucher 46% de la population avec une première dose à la fin du mois de juin. 

Dans les centres de vaccination, l’augmentation du flux se fait déjà sentir. Au centre de Sainte-Clotilde, considéré comme le plus grand vaccinodrome d’Outre-mer, on accueille actuellement un millier de personnes chaque jour, alors qu’à son ouverture, il y a deux semaines, le nombre de vaccinés s’élevait à quelques centaines seulement. La vaccination va d’ailleurs continuer à s’intensifier avec l’ouverture de cinq lignes supplémentaires. 

“Cette semaine, nous avons fonctionné avec 11 lignes et chacune d’elles permet 91 vaccinations par jour, indique le colonel Patrick Lallemand, médecin chef du SDIS. Avec 16 lignes ouvertes à partir de lundi prochain, nous pourrons réaliser 1 456 vaccins par jour sur le seul site de Sainte-Clotilde“. 

Jusque-là le centre était ouvert du lundi au samedi, mais à partir du mois de juin, le dimanche sera inclus, ce qui augmentera d’autant plus le nombre de vaccinations. À noter également que depuis hier et jusqu’à demain, une nocturne est mise en place pour une vaccination possible jusqu’à 20 heures. Des places sont encore à pourvoir. D’ailleurs, d’après le médecin colonel du SDIS, “les gens prennent souvent rendez-vous la veille pour le lendemain“. Par téléphone ou depuis le site Internet de l’ARS. Sans passer par le médecin traitant, à moins de souffrir d’une pathologie. 

Un public plus large

Officiellement, la vaccination s’ouvre aux plus de 18 ans à partir du 24 mai seulement, mais dans les faits, il est d’ores et déjà possible de s’offrir sa première injection de Pfizer. De nombreux jeunes ne s’en sont pas privés. Comme Aurélien, 22 ans, qui a accompagné sa grand-mère Hélène, âgée de 65 ans, hier matin. 

“Mon tonton, qui était prioritaire, l’a fait il y a quelque temps, c’est lui qui m’a expliqué la démarche à suivre, explique-t-il. À l’arrivée du vaccin sur le marché, j’avais une petite réticence… Mais quand j’ai vu les médecins, les pompiers et les professionnels de santé dans leur ensemble se faire vacciner, ça m’a mis en confiance. De toute façon, il faudra bien le faire à un moment ou à un autre“. 

Emilie, 39 ans, a elle aussi fait le choix de la vaccination : “J’ai une pathologie respiratoire chronique et je suis enseignante. Ça me fait deux bonnes raisons de me faire vacciner !“

Elle l’avoue volontiers : elle aurait eu plus de réticence face à un vaccin comme l’AstraZeneca. Mais avec le Pfizer, elle a tendu son bras en toute confiance. 

Paul, 51 ans, et Isabelle, 44 ans, ont aussi sauté le pas. Pour protéger la famille, mais aussi et surtout pour pouvoir voyager dès l’ouverture de l’aéroport sans les motifs impérieux. 

“L’Assemblée nationale vient de voter un pass sanitaire, la vaccination nous apparait donc plus que jamais nécessaire, expliquent-ils. Et puis on envisage de partir à l’étranger dès que l’occasion se présentera. Sans vaccin, ça va être compliqué… En tout cas, nous sommes vraiment contents d’avoir pu faire cette première injection”.

Et ils l’assurent : “Du début à la fin de la chaîne, le personnel est très attentionné et nous informe bien sur les éventuels effets secondaires. L’équipe est vraiment formidable !“. 

Un avis partagé par tous ceux que nous avons interrogés et qui nous l’ont fait savoir sans qu’on ait eu à leur poser la question…

Nathalie Techer

Infos pratiques

Comment prendre rendez-vous ? 

Pour prendre rendez-vous dans l’un des 10 centres de l’île, il suffit d’appeler au 0262 72 04 04 ou se rendre sur le site de l’ARS Réunion pour s’enregistrer en ligne. Le jour J il faut venir muni d’une pièce d’identité et de sa carte Vitale. 

Où se trouvent les centres de vaccination ? 

• La Possession : au 27 b rue Youri Gagarine

• Le Tampon : à la salle Raymond Lauret au 14ème rue Georges Pompidou

• Saint-André : à l’ancien commissariat de police situé au 237 avenue de la République

• Saint-Benoît : au 30 Route Nationale Zac Madeleine

• Saint-Denis : à l’hôpital Félix Guyon allée des Topazes

• Sainte-Clotilde : au Parc des expositions de la Nordev au 1 rue du Karting

• Saint-Paul : à la salle polyvalente de l’Etang, au 57 rue de la Croix / au CHOR 38 rue Labourdonnais

• Saint-Pierre : à aéroport de Pierrefonds au 34 chemin de l’Aérodrome / CHU Sud avenue François Mitterand 

Ça fait mal ? 

De l’avis de tous ceux que nous avons interrogés, la piqûre en elle-même n’est absolument pas douloureuse. Quelques heures après la première injection, certains parlent de petite lourdeur dans le bras, d’une impossibilité de s’appuyer dessus une fois dans le lit au moment de se coucher. D’autres parlent de courbatures passagères, de maux de tête, d’une fatigue en fin de journée. Pour des vaccinés, la vie a continué comme s’il ne s’était rien passé. D’autres ont fait de la fièvre. 

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a quant à elle relevé parmi les effets secondaires les plus fréquents : de la fatigue, des céphalées, des myalgies, des frissons, des arthralgies et de la fièvre.