[Société] La lave de plus en plus visible de la RN2

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Piton de la Fournaise. Après un mois d’éruption, le spectacle livré par le volcan peut désormais s’apprécier au loin depuis sa voiture.

Au fil des jours, les coulées de la première éruption de l’année du piton de la Fournaise continuent de tracer leur route. Vendredi matin, elles avaient atteint une altitude d’environ 1 200 mètres, encore éloignées d’au moins 4 kilomètres de la route nationale 2.
En quelques jours, elles ont donc descendu d’au moins 250 mètres et parcouru pas loin d’un kilomètre, ce qui s’explique par la zone de pentes plus accentuées qu’elles ont atteinte.
Si l’éruption continue d’être alimentée de manière stable, les coulées pourraient continuer à progresser à ce rythme provisoirement, jusqu’à gagner une zone moins pentue, à partir de 700 mètres d’altitude, soit un peu au-dessus du piton Tremblet où a eu lieu l’éruption d’avril 2007, mais cela ne se produira pas tout de suite au rythme actuel, sauf surprise.

Entre-temps, les coulées auraient dépassé le piton Fréri de l’éruption d’octobre 2019, vers 1 000 m d’altitude.
Leur circulation en tunnels depuis les bouches éruptives à près de 2 000 mètres en direction du cassé des Grandes pentes, au niveau du Nez coupé du Tremblet, leur permet de conserver toute leur fluidité. Même si une déperdition de chaleur survient dès qu’elles émergent par les nombreuses résurgences qu’on voit dans le haut des Grandes pentes, cela n’empêchait pas vendredi les nombreux bras de coulée de continuer à progresser en chenaux bien alimentés. Dans son bulletin quotidien, l’Observatoire volcanologique du piton de la Fournaise (OVPF) note que “l’amplitude du trémor volcanique, après avoir stagné du 29 avril au 1er mai, a repris sa tendance à lentement décroître depuis le 2 mai. Son amplitude reste cependant significative, atteignant encore 50% de l’amplitude maximale observée durant cette éruption, le 13 avril.”

Dimanche, si elle ne s’achève pas d’ici là, l’éruption du 9 avril aura atteint une durée d’un mois, ce qui n’était pas arrivé depuis deux ans et demi. 2019 et 2020 ont été émaillées par des éruptions de courte durée alors que la durée classique d’une éruption du piton de la Fournaise est de l’ordre de trois semaines.

François Martel-Asselin

 

CADRE (en texte normal)

“Une éruption au-dessus de la moyenne”

Aline Peltier. Premier mois d’anniversaire fêtée ce week-end pour l’éruption débutée le 9 avril. Une durée au-dessus de la moyenne d’une vingtaine de jours, mais qui n’a non plus rien d’exceptionnelle détaille la directrice de l’observatoire. 

C’est aujourd’hui le 29e jour d’éruption du volcan. Comment expliquer une telle durée ? 

“L’éruption se poursuit car le réservoir magmatique continue d’être rechargé par du magma plus profond depuis le début de l’activité. On observe cette réalimentation avec le léger gonflement de la zone sommitale due à la pressurisation du réservoir superficiel, et aussi dans les flux de CO2 dans le sol qui continuent d’augmenter que ce soit dans le secteur du gîte ou celui des plaines. Tant que cette alimentation ne cesse pas, avec un conduit obstrué par exemple, l’activité ne s’arrêtera pas. 

Cela est envisageable prochainement ? 

C’est toujours impossible à prévoir en raison des nombreux facteurs qui jouent un rôle dans le maintien d’une éruption. Depuis le 2 mai, l’intensité du trémor diminue mais très faiblement puisqu’on atteint toujours 50% de l’amplitude maximum observée durant cette éruption, le 13 avril. Ça ne veut pas dire pour autant qu’elle va durer longtemps. La moitié des éruptions se sont arrêtées en à peine quelques minutes. Ça peut se stopper du jour au lendemain sans signe avant coureur. 

Cette durée d’un mois est-elle exceptionnelle pour la Fournaise ? 

Elle est au-dessus de la moyenne qui est de 20 jours et la plus longue depuis celle de septembre à novembre 2018, qui avait duré 47 jours. Avant cela, il y avait eu une éruption dans le même secteur, en janvier 2017, qui était active pendant 27 jours. Depuis, nous avons eu beaucoup d’éruptions très courtes sur d’autres flancs du volcan. Pour information, l’éruption la plus longue jamais observée par l’Observatoire est celle de mars à septembre 1998, qui aura duré 196 jours. 

On observe de moins en moins de fontaines de lave depuis les remparts du volcan. Cela ne veut pas non plus dire que la volcan s’essouffle ? 

Non, c’est assez typique des éruptions de cette durée. Les cônes éruptives se forment par l’accumulation de projectiles de lave mais se rebouchent progressivement eux-même au fil des jours. L’activité se fait donc plus en tunnel de lave, en sous-terrain dans un réseau de lave déjà constitué, qui trouve une résurgence dans le haut des Grandes pentes qui est visible depuis la RN2. 

La météo était plutôt mauvaise ces dernières semaines au volcan et globalement sur toute l’île. Comment cela affecte votre travail ? 

En effet, nous n’avons pas été gâtés par le temps. Mais même sans se déplacer, nous gardons un œil sur l’activité volcanique avec les nombreux appareils et stations dont nous disposons. Cela permet de suivre le tout à distance, pour ne pas être aveuglés par la météo. Nous sommes en revanche contraints de nous déplacer pour effectuer des prélèvements, héliportés par la gendarmerie en ce moment car le front de coulée se trouve loin de l’Observatoire”. 

Propos recueillis par Skander Farza

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