[Société] Grand Raid : Les Mafatais très réticents | Clicanoo.re

Pour l’instant maintenu, le Grand Raid (et ses 6305 coureurs) n’est pas vu d’un bon œil partout. Au vu du contexte sanitaire, les Mafatais s’en passeraient bien.
 

Cette fois, il n’y a pas que les sentiers pentus qui pourraient être hostiles aux coureurs du Grand Raid, dans le magnifique cirque de Mafate. Ses habitants aussi ne sont pas très chauds à l’idée de voir débarquer ces fous de l’effort et leur horde de suiveurs, du 15 au 18 octobre prochain.

« C’est mieux de l’annuler, balaie même d’un revers de main Fabienne Bègue, gérante d’un gîte à Marla. C’est déjà difficile de faire respecter le port du masque dans Mafate… Il faut penser aux enfants, aux personnes âgées et rappeler qu’il faut parfois deux heures pour que les secours arrivent ici. Pour l’instant, Mafate n’est pas touché par le Covid, alors si c’est pour mettre la santé des Mafatais en péril… »

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“On a rien à y gagner”

« On a rien à y gagner », poursuit, quelque peu remonté, Jean-René Hoareau. Lui qui tient un gîte du même nom à Roche Plate ne voit que « certains clients bloqués, les sentiers abîmés et les poubelles » à ramasser comme “fruits” à récolter.

Lui comme les autres “gîteurs” disent ne rien gagner ou presque avec cet événement sportif de renommée mondiale. « Ils disent que tous les gîtes sont pleins, mais c’est un gros mensonge, fustige-t-il. On ne travaille pas du tout avec le Grand Raid. »

Et même quand ce dernier a voulu vendre ses boissons sur le chemin, ce fut un échec. « On devrait au moins pouvoir gérer les points de ravitaillement », grogne Jean-René Hoareau, qui s’imagine bien « bloquer le Grand Raid » l’an prochain s’ils ne sont pas entendus sur ce point.

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Dans son gîte dit de l’Orchidée Sauvage, en plein cœur de Marla, Darell Manon se veut plus nuancé. « Le secteur touristique a déjà bien souffert, rappelle celui qui craint un nouveau confinement généralisé. On est un peu des deux côtés. Oui au maintien, mais il faut que des décisions soient prises pour contrôler et limiter le virus. On pense à notre santé ».

“Le Grand Raid, on peut le zapper”

Difficile pour les Mafatais de s’enfiévrer pour ce potentiel Grand Raid à la sauce Covid. « Il y a des randonneurs qui passent chez nous aussi, fait justement remarquer Jean-Yves Thomas, responsable d’un gîte à Roche Plate. On ne sait pas si les coureurs vont nous amener des malades chez nous. Mais ils seront en contact les uns avec les autres, peuvent côtoyer nos enfants sur les sentiers et nous contaminer. » Pour lui comme pour beaucoup, « cette année, le Grand Raid, on peut le zapper. »

Kilian Kerbrat