[Société] Elle a testé… la « digital detox »

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Alors qu’elle passait des heures sur les écrans chaque jour, la Réunionnaise Floria Akhoun a brusquement décidé de tout couper. Le premier jour de l’année 2018, elle s’est débarrassée de son smartphone et a commencé une désintoxication numérique, ou « digital detox » en anglais. Les bienfaits ont été immédiats et l’expérience, qui ne devait durer qu’un mois, s’est prolongée sur une année. Aujourd’hui, la créatrice de 31 ans a une utilisation plus raisonnée des outils numériques pour son entreprise de “mignonneries pour enfants”. Témoignage. 

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Quel était votre rapport au numérique avant cette expérience? 

J’étais constamment sur Instagram et Google, entre 5h et 6h par jour ! Il est arrivé plusieurs fois que je fasse 2h de plus ! Sur Instagram c’était essentiellement pour poster des photos du quotidien et échanger avec d’autres membres de la communauté. Mais je prenais également beaucoup de temps à faire défiler les photos encore et encore ! A liker…(ou pas) constamment ! Quant au moteur de recherche je passais des heures à faire des recherches sur tout et rien comme trouver des inspirations déco, lire des articles sur l’éducation, rechercher des idées de recettes,…. Souvent, lorsque j’avais trouvé l’information, je divaguais vers une autre chose. Si j’avais tapé “Recette de massalé pois citrouille” je me retrouvais à lire un article sur les dégâts causés par les pesticides à la Réunion juste après en avoir lu un sur le tressage du vacoa.  

A quel moment, avez-vous ressenti le besoin de déconnecter?

Cela faisait quelques mois que j’avais créé une petite société pour aider les “influenceurs” et les entreprises à communiquer et à travailler ensemble. Je passais donc encore plus de temps sur les réseaux pour faire de la veille et cadrer les campagnes de marketing d’influence. C’est à ce moment que j’ai senti que c’était beaucoup trop pour moi. Être autant sur les écrans allait à l’encontre de mes valeurs et de ce que j’inculquais à mon fils. Je me vois encore en train de tapoter sur mon téléphone et lui répondre des “mmmh mmmh” alors qu’il me racontait des histoires merveilleuses… Quelle horreur ! C’est donc le 1er janvier 2018 que je décidai d’entamer une digital detox d’un mois…qui a finalement duré plus longtemps !

Racontez-nous votre détox… 

Cette déconnexion m’était devenue presque vitale mais je savais que cela serait très difficile. J’ai souvent tendance à pratiquer le “tout ou rien”, donc j’ai acheté un bon vieux Nokia 3310 pour ne pas avoir la possibilité de craquer. Je me souviens encore de ma première sortie sans smartphone. C’était une balade familiale le long de la plage des Roches Noires, à l’heure du coucher de soleil, la fameuse “Golden Hour” où les photos instagrammables sont les plus belles. Mon mari prenait des photos avec son portable et moi je contemplais simplement avec mes yeux et j’ai ressenti un soulagement ainsi qu’un sentiment de fierté. La fin du mois approchait et je ne ressentais pas du tout le désir de récupérer mon smartphone ni de me re-connecter aux réseaux sociaux. Alors j’ai continué l’expérience pendant un an !

Quelles ont été les plus grosses difficultés ?

Ce qui a été le plus compliqué pour moi (et le plus risible) c’était de rechercher des recettes. J’ai utilisé, encore plus que d’habitude, mes livres de cuisine et passé quelques coups de fils aux experts culinaires de la famille. L’autre difficulté a été la recherche d’adresses. Je n’avais pas de GPS dans ma voiture à l’époque et je me suis perdue plus d’une fois ! Il fallait toujours bien se renseigner avant de sortir ! Enfin, ce qui a été assez compliqué c’était d’avoir peu voire plus du tout de nouvelles de certaines personnes que j’affectionnais sur les réseaux sociaux. Les liens qu’on se crée virtuellement ce n’est pas toujours de la poudre aux yeux. Certaines de ses personnes ont continué à me texter et d’autres qui n’avaient pas mon numéro ont pu prendre de mes nouvelles par l’intermédiaire d’autres personnes et m’ont accueillie à nouveau chaleureusement sur les réseaux à mon retour.

Au contraire, quels ont été les bienfaits ?

Ils ont été immédiats ! J’ai beaucoup lu alors que je ne trouvais jamais le temps auparavant, j’ai cuisiné encore plus que d’habitude notamment de la pâtisserie, je me faisais plus naturellement mon propre avis sur des sujets d’actualité sans être influencée par les des commentaires ou des articles Facebook, et surtout j’écoutais mon fils attentivement. Je vivais dans l’instant présent.

Aujourd’hui, quel est votre rapport au numérique ?

Aujourd’hui je passe en moyenne 1h30 sur les réseaux contre 5 à 6h auparavant. Avec mon entreprise nouvellement créée je devrais être plus présente mais c’est une habitude que j’ai perdu pour de bon, je crois. J’ai le réflexe également de poser mon téléphone lorsque mon fils vient me parler et je regarde presque toujours les recettes dans mes livres maintenant. J’ai retiré toutes les notifications de mon téléphone, je n’ai conservé que le réveil-matin. Je ne me sens plus du tout dépendante et si j’oublie mon téléphone je ne panique plus car ça ne change plus grand chose.

Que conseillez-vous aux personnes qui veulent essayer ? 

Je conseillerai de se procurer un téléphone sans connexion Internet pour ne pas être tenté. Ça aide vraiment beaucoup et je pense que sans cela je n’aurai pas réussi ! Pour la durée, cela dépend de l’envie de chacun et de son rapport au digital. Cette expérience m’a permis de me réconcilier avec le numérique.

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clicanoo

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