[Société] Des gramounes victimes d’arnaques à domicile

Depuis quelques semaines, des individus s’invitent chez les particuliers pour leur vendre différents articles de maison plusieurs fois leur prix d’origine. Leur cible de prédilection ? Les gramounes.

Ce jeune Tamponnais ne décolère pas. Samedi dernier, une représentante est passée chez sa mère pour lui vendre deux oreillers à 50 euros. Les mêmes coûtent 8,50 euros à l’unité chez un commerçant de la commune. C’est sur les réseaux sociaux qu’il a décidé d’alerter le public, photos à l’appui : “OK, le prix doit être libre, mais là franchement, c’est abusé !“, écrit-il. 

Accompagnée d’un homme qui aurait tendance à rester au volant de son véhicule sans intervenir, l’arnaqueuse aurait déjà tenté de piéger d’autres Tamponnais, en particulier des gramounes, plus vulnérables à ce genre de tromperies. La majorité des particuliers, heureusement, ne tombent pas dans le piège. 

“Elle est passée chez mes parents en prétendant qu’il s’agissait d’oreillers ergonomiques, raconte une habitante de la commune. Se doutant qu’ils avaient affaire à une personne louche, ils ont refusé… pour s’apercevoir deux jours plus tard que les même oreillers coûtaient presque rien en magasin !” “Cette dame est aussi passée chez moi, indique une autre femme. Elle m’a présenté son produit comme un oreiller avec mémoire de forme le plus recherché du marché“. A cette autre habitante, on a même voulu refourguer un matelas… 

SURTOUT LE SUD

Si toute l’île peut être la cible de ces sombres individus, c’est dans le Sud que l’on entend le plus parler de ces arnaques en ce moment. Au Tampon, mais aussi à la Rivière Saint-Louis, où ce monsieur indique avoir reçu récemment la visite d’un homme en fourgon. Et, comme on peut s’y attendre, ce sont les gramounes qui se font le plus facilement berner. Actuellement avec des matelas et oreillers, il y a trois mois avec des tabourets. 

“Ma maman âgée de 79 ans s’est fait arnaquer par un monsieur qui lui a vendu deux petits tabourets à 50 euros, raconte, dépitée, une habitante du Tampon. Au départ, il voulait les vendre à 80 euros !“

Le véritable prix desdits tabourets ? Entre 4 et 9 euros l’unité, selon les enseignes. Des plaintes sont parfois déposées, mais n’aboutissent quasiment jamais. Et pour cause ! Les prix étant libres en France, à moins d’arriver à prouver que le vendeur a abusé de la faiblesse de l’acheteur au moment de la transaction, la vente est considérée comme parfaitement légale. Aussi excessif que soit le prix. Quand on a payé par chèque et non en espèce, il est néanmoins possible d’essayer de prendre l’arnaqueur à son propre jeu. C’est ce qu’a fait cette jeune mère de famille, après avoir acheté un lot de casseroles et de couteaux à 700 euros avec un démarcheur à domicile. 

“Dès que je me suis rendue compte de mon erreur, j’ai jeté mon chéquier et je me suis rendue à ma banque pour déclarer sa perte, raconte-elle. Du coup, tous les chèques déposés après ma déclaration ne pouvaient être pris en compte. Et effectivement, mon compte n’a jamais été débité. Et personne n’est venu me réclamer quoi que ce soit à mon domicile. Les voleurs, vous pensez bien, ne se présentent pas deux fois au même endroit quand ils s’aperçoivent qu’ils se sont fait prendre“.

Nathalie Techer