[Société] Décrocher des écrans, c’est pas si évident 

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Avec l’émergence des smartphones et des objets connectés, nos habitudes de consommation ont progressivement changé. Nous pouvons, grâce à nos écrans, exécuter toutes sortes de tâches. Mais, utilisés de manière abusive, ces outils peuvent nous nuire. Comment reprendre le contrôle ? 

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Déverrouiller l’écran de son smartphone, cliquer sur une nouvelle notification, « scroller » sur Instagram, jouer aux Sims, se perdre sur Youtube,… Ces nouveaux réflexes font désormais partie intégrante de notre quotidien. En moyenne, un internaute français passe 2h12 chaque jour sur la toile, selon une étude publiée par Médiamétrie en 2019. Dans le détail, l’écart est très marqué entre les plus connectés et les modérés car 15% des Français les plus connectés passent 6h53 sur le web, contre 1h10 pour les autres. Presque 7h, ça fait réfléchir! Au-delà du temps passé devant nos écrans, c’est surtout notre usage et notre relation aux nouvelles technologies qu’il faut analyser. Lorsqu’elles impactent notre santé et notre vie sociale, on bascule dans l’abus. Et les études surle sujet ne sont pas rassurantes. A titre d’exemple, en 2017, un sondage réalisé par CSA Link pour Bouygues Télécom révélait que 41% des Français interrogés choisiraient de se priver de sexe plutôt de que de leur smartphone. Un tue l’amour efficace. De même, la peur d’être privée de téléphone, appelée nomophobie, serait devenue courante. Plus globalement, depuis plusieurs années, neurologues et psychologues s’inquiètent des effets négatifs des écrans sur notre santé. Utilisés de manière excessive, ils peuvent provoquer des problèmes de sommeil, de mémoire, de concentration, mais aussi engendrer de l’anxiété ou déclencher un état dépressif.

En réponse à cette tendance de l’hyperconnexion, les usagers éprouvent de plus en plus le besoin de prendre de la distance avec l’outil numérique. Beaucoup se lancent dans des “digital detox”, plus ou moins radicales, pour reprendre le contrôle. Ce fut le cas de Floria Akhoun, il y a deux ans (voir plus loin). La jeune femme passait au moins 5 heures sur son smartphone, chaque jour. A l’époque, ces activités préférées sur le net étaient de scroller sur Instagram et de faire toutes sortes de recherches sur Google. Son engagement digital a pris de l’ampleur lorsqu’elle a lancé une société de marketing d’influence. « C’est à ce moment que j’ai senti que c’était beaucoup trop pour moi », explique-t-elle. Maman d’un petit garçon, elle réalise qu’elle ne lui accorde pas toute son attention lorsqu’elle est sur son téléphone. C’est le déclic : la Réunionnaise troque son smartphone pour un très vieux modèle sur lequel on ne peut pas se connecter. Symboliquement, elle démarre son sevrage le 1er janvier 2018. L’expérience ne devait durer qu’un mois mais réalisant tous les bienfaits que cela lui procurait, elle décide de vivre ainsi pendant un an. Très vite, elle reprend goût à la lecture, redécouvre ses livres de recettes et profite de l’instant présent. Au bout d’un an de déconnexion, la trentenaire affirme s’être « réconciliée » avec le numérique. Aujourd’hui créatrice, elle est présente sur les réseaux sociaux pour son travail, mais de manière raisonnée.

Cet exemple, qui force l’admiration, n’est cependant pas à la portée de tous. A fortiori lorsque la dépendance devient pathologique, ce qui n’est pas le cas ici. Localement, il existe des structures qui accompagnent les personnes accros aux écrans, à l’instar de l’Anpaa 974. L’association est principalement connue pour ses missions de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, mais elle accueille aussi des personnes souffrant d’addictions comportementales comme les troubles alimentaires ou la cyberdépendance. « La dépendance aux écrans est assez récente dans l’histoire des addictions », explique la directrice régionale, Odile Lecocq. A La Réunion, ce sont majoritairement des jeunes qui passent beaucoup de temps sur les jeux vidéo qui consultent. « Le problème est qu’on n’a pas beaucoup d’éléments d’évaluations », regrette la directrice. Les professionnels s’appuient sur des échelles de mesure, comme le « Game addiction scale ». Ils analysent différents signes symptomatiques comme l’humeur, la frustration, le manque ou les conflits avec la famille. Ils vont surtout questionner les habitudes de l’usager, comme avec le cannabis par exemple. Va-t-il s’isoler pour jouer plusieurs heures d’affilée ?Est-ce occasionnel ou extrême ? Est-il toujours seul ? … « On va être vigilants sur les circonstances, il ne faut pas non plus diaboliser les jeux vidéo. Pour nous ce n’est pas le produit qui est problématique, c’est la manière de consommer», précise la directrice. D’ailleurs, les jeux ne sont pas les seules sources d’inquiétudes, on peut aussi abuser des réseaux sociaux. On s’aperçoit par ailleurs que cette problématique serait davantage féminine. « Au départ ces outils ne sont pas néfastes. On a vu pendant le confinement que les écrans pouvaient être bénéfiques. Mais il faut faire attention, parce que ça peut vite déraper », rappelle Odile Lecocq. Pour accueillir ces nouveaux profils, l’Anpaa a ouvert 6 centres de consultations dans l’île*. Jeunes ou parents peuvent s’y rendre anonymement et gratuitement. « On prend en charge les deux séparément et par moment on fait des entretiens ensemble », détaille-t-elle. Le but est d’accompagner le jeune dans son addiction, mais aussi de déculpabiliser le parent tout en lui rappelant son rôle d’éducateur. Objectif commun : que la machine soit à notre service, et non l’inverse. 

* Toutes les informations sur www.anpaa.asso.fr/adresses-utiles/dom/reunion


Couper tous liens avec le numérique est une solution radicale. Sans avoir recours à cette mesure drastique, il est possible de reprendre le contrôle de ses écrans en changeant quelques habitudes : 

Commencer par une introspection

Tout d’abord, il est conseillé de faire un bilan. Quel est votre rapport avec le numérique ? Combien de temps passez-vous sur les écrans ? Sur quel application/jeu/site passez-vous le plus de temps ? Les écrans sont-ils source de conflit dans votre couple/famille/cercle d’amis ? 

Préserver son sommeil

Avant de dormir, rangez votre téléphone dans une autre pièce ou dans un tiroir et procurez-vous un réveil-matin. Ce petit changement vous évitera de vous réveiller et de vous endormir avec votre smartphone.  

Instaurer des règles

Interdisez les écrans durant une courte période pour favoriser les échanges au sein du foyer. Cela peut être le dimanche, lors du repas du soir ou avant le petit-déjeuner. 

Rester dans le moment

Pendant les vacances ou lors de vos sorties, désactivez toutes les fonctionnalités de votre smartphone sauf les appels. Ainsi, vous ne serez pas tenter de regarder votre téléphone toutes les minutes. 

Se lancer des défis

De temps en temps, pour tester votre rapport aux écrans éteignez votre téléphone durant une après-midi, une journée ou tout un week-end. Pensez à prévenir vos proches au préalable. Vous réaliserez ainsi que seuls les messages vraiment importants vous parviendront. 

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clicanoo

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