[Société] Covid-19 : qui sont les patients qui développent une forme grave du virus à La Réunion ?

En fin de semaine dernière, Santé publique France a publié son bulletin hebdomadaire sur l’évolution de la situation sanitaire à La Réunion. Ce bulletin concerne la période qui s’étend du 10 au 16 mai. Point intéressant, le profil des patients ayant développé une forme grave du virus hospitalisés en réanimation y est décrypté. Et une comparaison entre le second trimestre 2020 et le premier trimestre 2021 détaillée.

Hospitalisations en médecine Covid en hausse, admissions en réanimation en nette baisse

La semaine 19, du 10 au 16 mai donc, le nombre de nouvelles hospitalisations dans les services Covid était en augmentation. 85 hospitalisations contre 77 la semaine précédente. « Depuis 5 semaines, le nombre de nouvelles hospitalisations reste à un niveau élevé avec en moyenne 78 cas hospitalisés » commente Santé publique France avant d’ajouter « plus d’un tiers des hospitalisations concernent la classe d’âges des 40-59 ans ».

Cependant, un élément vient casser cette dynamique, le nombre de nouvelles admissions en réanimation était en forte baisse : – 85%. Cette semaine-là, on recensait 12 admissions en réanimation contre 27 la semaine précédente. Toutefois, « cette dynamique à la baisse des cas graves reste à confirmer dans les prochaines semaines » indique prudemment Santé publique France.

Rajeunissement de l’âge des patients atteints de forme grave du virus

Dans ce bulletin hebdomadaire, le ministère de la Santé dresse un état des lieux sur l’évolution du profil des patients qui ont développé une forme grave de la maladie.

Premier élément, le profil démographique des cas graves a évolué avec un rajeunissement des cas admis dans un service de réanimation. « Au premier trimestre 2021, l’âge médian est de 58,9 ans alors qu’en 2020, il était de 65,8 ans pour le second trimestre » explique Santé publique France. Ce rajeunissement des cas graves est confirmé par une description des classes d’âges. « En 2021, la classe d’âges 45-64 ans est devenue majoritaire avec 51% des cas graves contre 35% au second trimestre 2020. À l’inverse, le nombre de ça graves pour la classe d’âges 75 ans et plus a baissé de moitié entre le second trimestre 2020 et le premier trimestre 2021 ». Pour expliquer ce phénomène, le ministère de la Santé a un début de piste « cette situation est probablement à mettre à l’actif d’une couverture vaccinale de 43,4% au 19 mai pour cette population ».

Plus d’hommes développent une forme grave

Quant au sexe et à l’âge des patients admis en réanimation, la comparaison entre le premier trimestre 2021 et le second trimestre 2020 permet de relever que les hommes sont toujours plus présents, que l’âge médian de ces patients est en nette baisse, il est passé de 65,8 ans à 58,8 ans et qu’effectivement, les 45-64 ans, qui représentaient 35% de ces patients en 2020, représentent désormais 51% tandis que les autres classes d’âges (à part les 15-44 ans) diminuent.

Facteurs de risque

La majorité des patients admis en réanimation présentent des facteurs de risque autrement appelés « comorbidités ». L’hypertension artérielle, l’obésité (IMC au-dessus de 30) et le diabète sont les plus courantes, à l’instar de la métropole. Cependant, le nombre de patients ne présentant aucune comorbidité hospitalisés en réanimation a nettement augmenté entre le second trimestre 2020 et le premier trimestre 2021. Cette part de patients est passée de 9% à 15%. « Cette augmentation est probablement à relier à une baisse de l’âge des cas gaves au premier trimestre 2021 » précise Santé publique France.

Le syndrome de détresse respiratoire aigu

La part des cas sévères de syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) est restée identique entre les deux périodes. « À l’inverse, le nombre de cas sans SDRA a augmenté en 2021 par rapport au second trimestre de 2020. Une augmentation des cas plus jeunes en 2021 pourrait également expliquer cette hausse d’absence de SDRA » analyse Santé publique France.

Pour finir, la durée médiane de séjour en admission reste la même entre les deux périodes : sept jours.

Décès

Selon Santé publique France, « aucun excès significatif de mortalité, toutes causes et tous âges confondus, n’a été observé en semaine 17 ». Depuis l’apparition du virus à La Réunion, 186 décès de patients ont été signalés. Du 10 au 16 mai, 8 décès ont été recensés comparés à 17 décès la semaine précédente.

Du 1er mars 2020 au 17 mai 2021, le ratio homme/femme était de 1,6. Toutes les personnes décédées étaient âgées de plus de 15 ans et 69% avaient plus de 65 ans. La proportion de personnes concernées présentant au moins une comorbidité était de 53%. Les comorbidités les plus fréquentes étaient l’hypertension artérielle (44%), le diabète (34%) et une pathologie rénale (30%).

F.H.