[Société] Comment sont classés les décès de patients atteints du Covid-19 ?

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Depuis l’apparition du premier cas de Covid-19  à La Réunion le 11 mars dernier, huit décès de patients positifs au coronavirus (hors évasant) ont été comptabilisés sur notre île. Sept d’entre eux sont considérés par les autorités sanitaires comme étant directement liés au Covid-19, le dernier est classé dans la catégorie « lié à une autre pathologie ». Pourquoi une telle distinction ? On vous explique tout.

Ce protocole n’est pas propre à La Réunion, ni même à la France. Il s’agit d’une classification médicale internationale des maladies. Publiée par l’Organisation mondiale de la santé, elle permet aux pays du monde entier d’accorder leurs violons.

 

Le Covid-19 est une maladie nouvelle qui s’est propagé mondialement, c’est pour cela que l’on parle de pandémie.Pour que tous les pays soient sur la même longueur d’onde, il a donc fallu trouver une classification commune.

 

À La Réunion, le premier décès (hors evasan) a eu lieu dans la nuit du 21 au 22 août dans l’unité Covid du CHU Nord. Dans un communiqué, la direction de l’établissement hospitalier précise « le décès n’est, après analyse médicale, pas directement imputable à la pathologie de la Covid-19, mais à une autre pathologie aiguë. » Une cause confirmée par la préfecture quelques heures plus tard dans son bulletin quotidien par cette phrase « le décès n’est pas directement imputable à l’infection ».

 

Impossible pour les autorités sanitaires de préciser les causes exactes de la mort, question de respect du secret médical.

 

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Par contre au sein de la population, cela a pu étonner, des voix criant au complot se sont élevées. Il est vrai qu’en métropole, la distinction n’est pas systématiquement faite. Une infirmière qui travaille au service réanimation d’un établissement hospitalier public parisien explique « pour nous, à part si le patient a fait un AVC, une crise cardiaque ou qu’il a eu un accident de voiture par exemple, s’il est positif au Covid-19, on le comptabilise dans les ‘morts Covid’, nous n’avons ni le temps ni les moyens humains et logistiques de pouvoir faire des analyses poussées pour tous les malades Covid+ ».

 

Mais à La Réunion, sans minimiser l’ampleur de la crise sanitaire et ses conséquences, le nombre de décès est bien inférieur aux morts du coronavirus en Île-de-France. Pour cette patiente, bien que positive au Covid-19, des analyses supplémentaires ont permis d’écarter le coronavirus comme cause du décès.

 

Les sept autres décès sont tous classés comme dans la case « liés au Covid-19 » du tableau de la préfecture. Certains malades avaient des comorbidités c’est-à-dire des maladies associées qui représentent un facteur de risque. Ils avaient entre 27 et 85 ans. Tous étaient hospitalisés au CHU. Le premier décès d’un Réunionnais directement imputé au Covid-19 a eu lieu dans la nuit du 23 au 24 août. Le septième, un patient de plus de 85 ans présentant plusieurs facteurs de comorbidité le 9 septembre.

 

Comment sont classés ces décès ? Comment les autorités sanitaires arrivent-elles à déterminer qu’un patient est décédé du Covid-19 ou d’une autre pathologie ?

 

Les données concernant la mortalité des patients atteints de Covid-19 sont consignées dans la classification statistique internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé mi-avril dernier. L’agence définit clairement ce qu’est un décès du au Covid-19 : « est considéré comme un « décès du à la COVID-19 » un décès résultant d’une maladie cliniquement compatible, chez un cas probable ou confirmé de la COVID-19, en l’absence de toute autre cause évidente de décès sans lien avec la maladie à coronavirus (par exemple, un traumatisme). Aucune période de rémission complète de la COVID-19 ne devrait avoir eu lieu entre la maladie et le décès.  Un décès dû à la COVID-19 ne peut pas être imputé à une autre maladie (par exemple, à un cancer) et doit être comptabilisé indépendamment des affections préexistantes qui sont soupçonnées d’avoir déclenché une évolution grave de la COVID-19. »

 

Contacté, le ministère de la Santé précise « l’imputabilité à une cause de décès est un travail complexe, qui est effectué a posteriori au niveau national grâce au suivi épidémiologique des causes de décès est réalisé par le CépiDC de l’INSERM et Santé publique France. Les remontées des certificats de décès étant principalement réalisées par courrier, un délai de 2 à 3 mois est nécessaire pour l’analyse précise de ces causes. »

 

Sur notre île, les autorités locales ont décidé de procéder à une analyse complémentaire pour tous les décès de patients diagnostiqués Covid+ « afin de fournir à la population des informations médicales plus précises concernant la cause de la mortalité » détaille le ministère.

 

Au 10 septembre, le bilan est le suivant : la cause du décès de 7 patients atteints du Covid-19 (hors evasan) est directement imputable au virus. Pour une malade, également positive au Covid-19, le décès est lié à une autre pathologie.

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clicanoo

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