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Il y a deux ans, l’association Greenpeace publiait une première enquête autour des assiettes de nos marmailles à la cantine. À l’époque, 69% des enfants n’y avaient pas d’alternative à la viande. Mais la loi Egalim a institué, depuis le 1er novembre 2019, l’obligation pour la restauration scolaire de la maternelle au lycée, de proposer au moins un menu végétarien par semaine. Qu’il s’agisse d’un menu unique, ou d’un menu alternatif dans le cas ou plusieurs menus sont proposés. Ce menu à base de protéines végétales pouvant également comporter des œufs ou des produits laitiers.
C’est grâce à cette mesure qu’aujourd’hui, 74% des enfants de primaire mangent au moins un menu végétarien par semaine dans leur cantine. Après une expérimentation de deux ans, période pendant laquelle aucune sanction n’était prévue par la loi, les opérateurs de restauration scolaire devront ensuite l’appliquer pour de bon, tant pour la santé des enfants que pour celle de la planète.
La cartographie des menus végétariens en France et dans les DOM
La Possession, mauvaise élève
Grâce aux données recueillies à La Réunion tant par la quinzaine de militants au niveau local, que par les citoyens ayant voulu participer à renseigner l’enquête – de janvier à mars 2020, juste avant le confinement -, Greenpeace a pu constater que plusieurs communes jouaient volontiers le jeu.
Ainsi, sur les menus des cantines d’écoles élémentaires de 16 communes analysées sur le département, seule une a fait l’impasse sur le repas végétarien hebdomadaire obligatoire : La Possession, qualifiée de “mauvaise élève de la loi Egalim”.
Dix autres communes (dont Saint-Paul, Saint-Denis, Saint-Benoît, Le Port, l’Etang-Salé, Saint-Leu ou encore l’Entre-Deux, Le Tampon) proposaient un menu végétarien obligatoire pour tous les élèves, chaque semaine. Quatre villes en proposaient toutes les semaines, mais en option seulement, ou alors seulement de temps en temps, comme à Saint-André, Trois-Bassins ou Petite-Ile.
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Concernant les autres villes, elles n’ont pas pu faire partie de l’enquête, les résultats étant trop parcellaires pour être représentatifs. “Par exemple, sur Cilaos, on n’a eu aucun retour”, expliquait Franck Gabarrot, militant Greenpeace Réunion.
“De façon générale, ce qui ressort, c’est que ça a été mis en place. Les maires ont plutôt joué le jeu même si ce n’était qu’une expérimentation. Mais ils doivent maintenant être très attentifs pour ancrer ces habitudes au quotidien. Nous, on aimerait que ce soit deux repas végétariens par semaine”, poursuit le militant.
Une demande aux nouveaux maires d’aller plus loin
Si la loi est entrée en vigueur au 1er novembre 2019, c’est surtout en début d’année 2020 que la plupart des communes ont opéré des changements dans les menus de leurs cantines. Certaines les ont consolidés au fur et à mesure, comme le Tampon, qui en mars ne rentrait pas dans les clous, mais qui après une nouvelle vérification ultérieure, propose désormais son repas végétarien hebdomadaire.
L’absence de volonté pour la réduction de consommation de viande à La Possession étonne toutefois l’association, qui a prévu de demander à échanger avec la maire de la commune “pour demander pourquoi ça n’a pas été mis en place”.
Mais Greenpeace reconnaît aussi que la situation a pu évoluer depuis la réalisation de l’enquête en mars. Les élections municipales sont passées par là, et des changements ont pu être opérés par les nouveaux maires en place. Des nouveaux maires à qui Greenpeace La Réunion demande de “faire le point sur l’alimentation qui est servie aux enfants de leur collectivité et d’aller plus loin que ce que prévoit la loi”.
Et reste encore à voir ce que donne l’expérimentation dans les collèges et lycées, qui n’ont pas été enquêtés encore.
Pas assez de bio dans les assiettes des marmailles
Plus de repas végétariens, mais aussi plus de bio, souhaite-t-on à Greenpeace. Car, là, le constat est encore moins réjouissant. Alors qu’en métropole, un quart des menus servis à la cantine contiennent au moins une composante bio, à La Réunion, on en est encore loin, comme le fait remarquer Franck Gabarrot.
“La part de bio dans les cantines est malheureusement beaucoup plus faible à La Réunion que la moyenne nationale. Les études complémentaires menées ou relayées par le collectif citoyen OASIS Réunion qui milite pour une agriculture locale, bio et paysanne, montrent notamment que la part du bio dans la restauration collective sur notre île représente moins de 1%. Et dans ce petit pourcent, seulement 1% est issu de la production locale”, observe-t-il. “Il est urgent pour La Réunion de prendre le virage d’une agriculture écologique locale afin de nourrir sainement nos enfants et protéger notre environnement.“
C’est pourquoi l’association souhaite voir les maires aller encore plus loin dans leur démarche. “Il faut pousser plus loin dans le bio, mais avec la Chambre d’agriculture, le Département, et toute la population. Ça va au-delà des cantines ! Il faut oeuvrer pour une agriculture locale et bio, avec des réglementations européennes qui aident en ce sens”, soutient le co-coordinateur de Greenpeace au niveau départemental.
Une loi à appliquer dans toute la restauration collective ?
Aussi, l’expérimentation doit encore être élargie à l’ensemble de la restauration scolaire, clament les militants de Greenpeace. Tout comme il faudrait aussi inclure une plus grande part de produits locaux dans les assiettes. “De manière générale, sur les menus des cantines, quand c’est du local ils le mettent en avant ! On se doute que c’est qu’il n’y en a pas beaucoup”, fait remarquer Franck Gabarrot.
“Le respect de la loi EGAlim est essentiel, c’est un premier pas vers une alimentation qui respecte le climat et la biodiversité, termine l’association. Cette évolution doit également permettre de proposer des produits de meilleure qualité, notamment pour la viande, afin que les enfants apprécient ces évolutions bénéfiques pour la planète et pour leur santé.”
-> Au niveau national, la loi appliquée et la qualité au rendez-vous dans les écoles primaires
Greenpeace constate des résultats encourageants au niveau national : 73% des villes appliquent la loi dans les écoles maternelles et élémentaires et 71% des élèves des écoles maternelles et élémentaires ont en effet droit chaque semaine à un menu végétarien (obligatoire ou optionnel) contre seulement 10% il y a deux ans.
-> Le taux de non-application de la loi EGAlim est également plus élevé dans les DOM-TOM
Sur 42 villes dont les menus ont été analysés, 46 % proposent moins d’un menu végétarien par semaine dans les cantines
-> Si les élèves consommaient un menu végétarien deux fois par semaine à la cantine… (données Greenpeace France)
-> Entre 2018 et 2020, quelques lignes ont bougé en France :
-> Dans les menus végétariens analysés dans tout le pays, on retrouve… (données Greenpeace France) :
-> Le rapport complet de Greenpeace à retrouver : Les cantines à la loupe
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