[Société] A la recherche des personnes immunisées contre la dengue

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Une vaste étude lancée avant la crise sanitaire doit permettre de connaître la proportion de personnes immunisées contre la dengue.

3600 entretiens à réaliser, deux îles concernées, la Réunion et Madagascar, deux ans de travail… L’étude Demare lancée en fin d’année dernière et coordonnée par l’Institut de Santé Globale de Genève avec la collaboration du CHU de la Réunion, est ambitieuse. Elle vise notamment à identifier la proportion de personnes immunisées contre la dengue. Chaque personne malade de la dengue est immunisée à vie. Mais seulement contre l’un des 4 sérotypes par lequel il a été infecté. Il peut donc retomber malade. A la Réunion, 3 sérotypes circulent. La dengue est en passe de devenir endémique. 

Les chiffres communiqués chaque semaine par l’Agence régionale de santé (ARS) ne concernent que les personnes dont l’infection a été confirmée par un test sanguin. Ni les cas asymptomatiques par définition inconnus, ni les personnes identifiées comme porteuses du virus mais qui n’ont pas réalisé de tests, ne sont comptabilisées. Selon des estimations de l’ARS, le nombre de personnes qui ont été malades de la dengue depuis le début de l’épidémie en 2018 serait supérieur à 110 000. A ce chiffre, il faudrait également ajouter les formes asymptomatiques. 

 

 

1200 entretiens à la Réunion 

 

La littérature médicale évalue généralement leur proportion entre 50 et 90 % des cas. Une fourchette très large qui dépend de multiples facteurs. « On aimerait savoir si ces chiffres sont réels car il y a peu de recherches sur les formes asymptomatiques, détaille le docteur Olga De Santis, investigateur en chef de l’étude et médecin au CHU de la Réunion. Ce sont des publications souvent biaisées car les personnes interrogées peuvent ne pas se rappeler si elles ont été infectées. Pourtant, ces chiffres sont très importants car ils nous permettent de réaliser des modélisations de l’évolution de la maladie ». Or, le passé a montré que les modélisations sur l’évolution du chikungunya, de la dengue ou du zika n’avaient pas été d’une grande fiabilité. 

Pour mesurer la prévalence de la dengue, l’étude va multiplier les entretiens : 1200 à la Réunion et 1600 à Madagascar. Dans un premier temps, ils seront menés auprès de personnes pour lesquelles la dengue a été diagnostiquée à la suite d’un examen sanguin. « Ensuite, nous interrogeons des personnes, quelque soit leur âge, situés dans un rayon de 100 à 200 mètres autour du domicile de celle qui a été infectée, ajoute le docteur Olga De Santis. C’est la zone qui correspond au rayon d’action des moustiques ». «  Pour chaque participant, après le recueil de son consentement, des données concernant ses éventuels symptômes ainsi que des échantillons sanguins seront collectés, précise la note de présentation de l’étude. La présence du virus de la dengue et/ou d’anticorps sera recherchée dans les échantillons et les résultats seront transmis aux participants. »

Cette étude doit également permettre de mieux décrire les différents symptômes provoqués par le virus. Une première dans une île multi-ethnique. Il a en effet été démontré que des populations d’origine afro-américaine à Cuba présentaient des gènes de protection contre la dengue hémorragique. En Afrique, les formes de dengue sévères sont plus rarement décrites qu’en Asie ou en Amérique Latine, indique également cette note de présentation. « La dengue n’est quasiment pas étudiée dans l’océan Indien, rappelle le Dr Olga De Santis. Or, la maladie est émergente. Elle devient endémique et les populations tout comme les moustiques ne sont pas les mêmes qu’en Asie ou en Amérique du Sud.». Démare évaluera également la proportion de moustiques Aedes albopictus infectés par le virus de la dengue après « un repas sanguin ».

Les résultats de cette étude doivent être publiés en 2021. 300 personnes ont déjà été interrogées. Les premières tendance montre il y aurait moins de cas asymptomatiques qu’attendu. 

J.-Ph.L.

 

 

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