[Société] ​​​​​​​Fracture numérique : Moins connectés, les séniors veulent se former

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Communiquer avec ses proches sur internet, se connecter sur un site, déclarer ses impôts en ligne… Ces actions du quotidien, banales pour certains, peuvent être un vrai mystère pour d’autres. À La Réunion, les séniors sont les plus éloignés du numérique et des actions sont menées sur l’ensemble du département pour réduire cette fracture.

Moins équipés et moins formés, les séniors sont les plus éloignés du numérique à La Réunion. Selon une étude publiée par l’Insee en 2019, sur l’île, le taux d’équipement d’internet à domicile baisse nettement à partir de 45 ans. Dans le détail, entre 45 et 59 ans, 78 % des foyers réunionnais sont équipés, contre 91 % en métropole. Ce chiffre tombe à 48% au-delà de 60 ans (contre 66% en métropole). Dans cette même enquête, 28 % des 45-59 ans ont déclaré n’avoir jamais utilisé internet, contre seulement 7 % en métropole. “La fracture s’accentue au-delà de 60 ans, avec 64 % des seniors totalement en marge du numérique”, écrit l’Insee qui précise qu’un des principaux freins invoqués par les personnes interrogées est le manque de compétence. Ainsi, depuis quelques années, des actions ont été déployées sur le département, par des organismes privés et publics, pour accompagner les séniors. L’association Webcup*, par exemple, organise régulièrement des formations pour la troisième jeunesse. Connue sur l’île pour ses deux campus et ses différents événements, la structure ne s’adresse pas uniquement aux jeunes hyper connectés. « On essaie de réduire la fracture numérique à tous les âges. On donne un coup de main aux séniors, on les accompagne sur des exercices en fonction de leur besoin », explique Erwan Ysklomp, responsable du campus nord. Les formateurs peuvent être sollicités par des mairies ou des acteurs privés, mais aussi des particuliers. Pour y participer, il est possible d’intégrer la Webcup en payant les frais d’adhésion qui s’élèvent à 10 euros par an. Les membres ont également accès aux autres formations ainsi qu’au matériel du campus. Les non adhérents, eux, peuvent aussi assister à l’atelier, mais devront payer un peu plus cher. Les participants travaillent essentiellement sur des tablettes, qui sont plus faciles d’utilisation. « Les séniors sont motivés mais sont effrayés par la chose. Le fait d’être accompagné, ça les rassure. Ils voient qu’ils sont entourés de profils comme eux, qui ont besoin de progresser. On part de leur niveau », assure le responsable. Avant de passer ce cap, certains ont tenté de se former avec leurs proches, les petits-enfants notamment. Mais ces derniers manquent souvent de pédagogie et finissent par accomplir la tâche à la place des grands-parents. Même si le geste est louable, le cycle de dépendance n’est pas rompu. Ainsi, ce type d’apprentissage permet aux 60 et plus de retrouver une certaine autonomie, mais aussi de découvrir un autre univers. « J’ai animé un atelier de 3 semaines à Sainte-Anne et parmi les apprentis il y avait une secrétaire médicale qui avait vécu le changement de la machine à écrire à l’ordinateur. Pour elle, la transition a été une catastrophe, depuis ce jour elle était fâchée avec l’outil informatique. Mais, suite à la formation elle a pris en main la tablette et elle trouvait cela intéressant », raconte Erwan Ysklomp. Un cas qui n’est pas rare, notamment pour les générations qui ont découvert le numérique qu’en fin de carrière. Et qui, aujourd’hui, y sont confrontés tous les jours.

Dématérialisation et exclusion

La moindre démarche administrative peut devenir un parcours du combattant pour un gramoun qui n’est pas équipé ou qui ne sait pas se connecter à internet. “On ne leur envoie plus de documents chez eux et on les invite de plus en plus à aller sur un site”, explique Yasmine Lenormand, coordinatrice d’action gérontologique à l’organisation réunionnaise d’information et d’accompagnement des personnes âgées** (Oriapa). Pour nos aînés, la bascule vers les services en ligne a été plus compliquée et beaucoup sont perdus. De nombreuses administrations comme la caisse de retraite, l’assurance maladie, la Caf, mais aussi les finances publiques ont désormais recours à la dématérialisation. C’est pourquoi, à l’instar de la Webcup, l’Oriapa organise, depuis 2017, des séances d’initiation à la tablette et à l’ordinateur. Les inscrits n’ont rien à débourser car l’action est financée par des collectivités partenaires. Lors de ces initiations, les participants apprennent à apprivoiser ces services en ligne et se créent une adresse mail. Avec ce sésame, ils peuvent s’enregistrer sur les sites administratifs et suivre leur dossier à distance. “La demande à fortement augmenté en 3 ans”, assure la coordinatrice. Depuis le lancement des formations, le nombre d’inscriptions a doublé. L’association intervient sur l’ensemble du département pour les particuliers, les collectivités ou encore les clubs de 3ème âge. Au-delà de de ces besoins pratiques, l’outil internet permet aux séniors de rompre l’isolement. Via l’association, ils apprennent à utiliser des applications comme Skype pour communiquer avec leurs proches éloignés. En outre, ils découvrent le côté ludique du web en surfant sur des plateformes comme Youtube ou des sites de jeux de lettres. Qui a dit que le numérique n’était fait que pour les jeunes ?

Contacts

* L’association Webcup : 02 62 73 60 41, www.webcup.fr

** L’Oriapa : 0262 20 39 37, www.oriapa.re

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