SNC-Lavalin, au cœur d’un scandale politique au Canada, mis à l’amende

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Le siège social de SNC-Lavalin à Montréal, le 28 février.
Le siège social de SNC-Lavalin à Montréal, le 28 février. JULIEN BESSET / AFP

Soulagement pour l’entreprise SNC-Lavalin, fleuron canadien de l’ingénierie et de construction, et soulagement pour le premier ministre libéral, Justin Trudeau. Le feuilleton politico-judiciaire qui a miné la campagne de M. Trudeau lors des élections d’octobre, a connu, mercredi 18 décembre, son dénouement. La filiale construction du géant montréalais, accusée de fraude envers l’Etat libyen depuis 2015, échappe à toutes poursuites judiciaires,après avoir plaidé coupable devant la Cour du Québec.

L’entreprise a été condamnée à une amende de 280 millions de dollars canadiens (192 millions d’euros) payable sur cinq ans et a accepté une période de probation de trois ans pendant laquelle elle s’engage à respecter un code de « bonne conduite ». Une somme non négligeable pour cette société qui a réalisé 10 milliards de dollars canadiens de chiffre d’affaires en 2018. La Couronne fédérale a, en échange, abandonné ses accusations de « corruption d’agent public étranger », qui aurait valu à l’entreprise d’être bannie des contrats publics pendant dix ans.

Suites présidentielles, prostituées et yacht

Dans le document d’enquête rendu public, la filiale de SNC-Lavalin reconnaît qu’elle a versé quelque 127 millions de dollars entre 2001 et 2011 afin d’obtenir des marchés en Libye. Cinquante millions ont profité à Saadi Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Il a d’abord perçu des commissions versées par l’entremise de sociétés-écrans dans des paradis fiscaux, puis a vu le moindre de ses désirs comblés lors de visites effectuées au Canada : suites présidentielles dans les meilleurs hôtels, billets de concert pour les Spice Girls, prostituées (factures à l’appui), construction d’un yacht couleur champagne d’une valeur de 30 millions de dollars… Les paiements ont pris fin en 2011 avec la chute de Mouammar Kadhafi.

L’arrêt du processus judiciaire entériné mercredi par la cour du Québec concerne à la fois SNC-Lavalin Construction, sa maison mère SNC-Lavalin et sa filiale internationale. Les investisseurs ont apprécié. Dès mercredi soir, le titre du groupe bondissait de 19 % à la Bourse de Toronto.

Cet accord met un terme à une affaire qui a empoisonné la fin du premier mandat de Justin Trudeau et a largement pesé sur le climat pour sa réélection. En février, le Globe and Mail, puissant quotidien basé à Toronto, rapporte que l’entourage du premier ministre aurait exercé des pressions sur la ministre de la justice, Jody Wilson-Raybould, afin d’obtenir entre la firme et l’Etat un « accord de réparation ». Ce type d’accord permet à une entreprise de se soustraire à toute poursuite pénale en échange de la reconnaissance de ses torts.

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