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« A Singapour, je me sens plus en sécurité que partout ailleurs. » Pour Manu Bhaskaran, économiste et expert en géopolitique d’un institut de conseil local, la cause est entendue : le régime semi-autoritaire de la cité-Etat, la plus riche nation de l’Asie du Sud-Est, a jusqu’à présent géré la crise du Covid-19 de façon exemplaire.
Il est vrai que ce confetti territorial de l’Extrême-Orient, très tôt infecté par le virus venu de Chine, a su réagir à la menace avec rapidité et efficacité : dépistage systématique ; établissement du parcours précis des patients dans les jours et les heures qui ont précédé leurs infections pour remonter la piste du virus ; suivi étroit, méthodes policières rigoureuses à l’appui, des personnes en quarantaine forcée.
La police leur passe même des coups de téléphones vidéo durant lesquels les « confinés » doivent montrer par le biais de leurs portables qu’ils se trouvent bien à leur domicile. Autrement la sanction peut-être lourde : un couple de Chinois de Wuhan, des résidents à Singapour qui avaient menti sur leurs fréquentations avant d’être placés en quarantaine, ont été inculpés. Ils risquent un maximum de six mois de prison et environ 6000 euros d’amende.
Tous les Singapouriens interrogés s’accordent sur une chose : c’est grâce à la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2003, durant laquelle Singapour avait été le quatrième pays le plus touché après la Chine, Hongkong et le Canada – 224 Singapouriens avaient été contaminés par ce virus, 24 en étaient morts –, qui a permis à la Cité Etat de se préparer à cette nouvelle épidémie.
L’efficacité de la bureaucratie
« Je crois que le gouvernement a tiré les leçons de l’expérience passée et a renforcé ses infrastructures médicales », pense Ore Huiying, une jeune femme d’affaires. Elle se félicite que le « gouvernement [se soit] montré transparent dans sa politique de communication aux citoyens alors que, à un moment, nous étions le pays le plus affecté par le virus, hors la Chine ».
« A cause du SRAS, renchérit Manu Bhaskaran, des protocoles très précis ont été adoptés [à l’égard des personnes malades] et un centre des maladies infectieuses a été créé, ce à quoi s’est ajoutée, ces dernières semaines, l’efficacité d’une bureaucratie qui s’est montrée très virulente dans sa manière de traquer les contacts passés de gens infectés. »
Un exemple de cette remontée précise des chaînes de contamination est parlant : depuis le 15 février, date d’un dîner de Nouvel An chinois dans le quartier de Safra Jurong, qui a créé l’un des premiers « cluster » de l’épidémie, les autoritaires sanitaires ont assuré un suivi qui a permis de retrouver la trace des 36 personnes à ce jour infectées directement ou indirectement en raison de ces agapes.
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