Signature d’un accord de paix fragile au Mozambique

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Le plan signé par le président et le chef des rebelles de la Renamo devrait faciliter l’exploitation gazière.

Par Publié aujourd’hui à 11h29, mis à jour à 11h30

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Le président mozambicain, Filipe Nyusi (à gauche), et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, lors de la signature de l’accord de paix, le 6 août à Maputo.
Le président mozambicain, Filipe Nyusi (à gauche), et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, lors de la signature de l’accord de paix, le 6 août à Maputo. Ferhat Momade / AP

La troisième tentative sera-t-elle la bonne ? En signant un accord de paix, mardi 6 août, avec Ossufo Momade, le chef de la Renamo (l’ex-rébellion historique, retournée au maquis), le président du Mozambique, Filipe Nyusi, s’est promis de rendre « irréversible » un long processus, amenant les vétérans de la longue guerre civile mozambicaine (1977-1992) à abandonner les armes une dernière fois, après les avoir reprises en 2013.

Quelques jours plus tôt, à Sathundjira, le bastion de la Renamo (Résistance nationale mozambicaine) dans le parc de Gorongosa (centre), la cessation des hostilités avait déjà été formalisée entre le chef de l’Etat – qui est aussi celui du parti au pouvoir depuis l’indépendance, le Frelimo (Front de libération du Mozambique) – et Ossufo Momade.

Puis le chef rebelle, qui a pris la tête du mouvement après la mort en mai 2018 de son leader historique, Afonso Dhlakama, est sorti de la région inexpugnable où est concentrée une partie de ses forces pour gagner Maputo et y signer l’accord du 6 août.

Lire aussi Mozambique : signature d’un accord de paix définitif entre le pouvoir et la Renamo

« Accord électoral et théâtral »

Des négociations directes, entamées par Dhlakama, se tenaient au téléphone depuis plus d’un an. La confidentialité de la phase des tractations se poursuit à présent dans le secret qui entoure le contenu de l’accord. Il a été signé en vue des élections générales du 15 octobre. Même si, à brève échéance, les obstacles ne manquent pas. Le pays, qui tente de restaurer sa réputation auprès des bailleurs de fonds, fait face à une insurrection islamiste dans le nord du pays. Un analyste qui souhaite garder l’anonymat parle, en termes crus, d’un accord « électoral et théâtral » et ajoute que ce dernier « a été fait en courant, pour respecter la date du 6 août qui avait été fixée préalablement pour les invitations de dignitaires étrangers ». Côté pouvoir comme côté rebelle, l’urgence de cette paix ne fait pas l’unanimité.

Ossufo Momade, en particulier, est en proie à un mouvement de fronde au sein de la Renamo. Menés par le général Mariana Nhongo, des dissidents disent avoir formé un groupe, « la junte militaire », et continuer le combat. Le nouveau chef de la Renamo est-il débordé par l’aile militaire, ou est-ce une tactique pour conserver une option de retour aux armes si les promesses du pouvoir ne sont pas tenues ? Les deux hypothèses sont considérées comme valables par une partie des observateurs.

La portée du plan de paix, cependant, dépasse ces calculs. Pour l’occasion, des chefs d’Etat et de gouvernement du continent (notamment ceux du Rwanda et de l’Afrique du Sud) ont fait le déplacement à Maputo, en même temps que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Cet engagement marque de solennité l’événement et rappelle que l’enjeu n’est pas seulement national. Le peu qui a été révélé de l’accord tient en deux points fragiles : intégration de 5 200 membres de la Renamo dans l’armée et la police (mais pas dans les services de renseignement, comme le demandaient les rebelles) ; changement constitutionnel permettant aux gouverneurs des dix régions d’être élus au suffrage universel, ouvrant aux dirigeants de la Renamo la perspective d’accès aux ressources.

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