Shameem Korimbocus expulsé de Dubaï sa famille déchirée

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Shameem Korimbocus est arrivé jeudi 1er août au matin de Dubaï, avec son jeune fils.

Shameem Korimbocus est arrivé jeudi 1er août au matin de Dubaï, avec son jeune fils.

Où sont passés les dizaines de milliers de followers de la page «La vérité qui pou dérange zot» de Shameem Korimbocus (Onenonly), expulsé de Dubaï ? Où était leur solidarité à son arrivée à l’aéroport hier, jeudi 1er août ? Le Facebooker ne leur tient pas rigueur car il remercie tous les Mauriciens qui l’ont soutenu, d’une façon ou d’une autre.

Comment avez-vous vécu cette arrestation?

Cela fait huit ans que je vis à Dubaï. Il ne m’est jamais arrivé de payer une amende pour quelque contravention. Cela me fait mal en tant que Mauricien qui respecte les lois de Dubaï. Avoir été trois jours en détention dans la prison centrale d’Al Awir, cela vous donne la chair de poule.

La police d’Al Rashidiya m’appelle lundi et je débarque au poste sans me rendre compte pourquoi j’ai été sollicité. Le Duty Officer me demande d’attendre, vérifie les départements concernés. Après quelques heures, sans aucune explication, les policiers me couvrent la tête avec une cagoule et je suis conduit à la prison. Je ne souhaite à personne de vivre ce moment pénible. Cela a été la pire expérience de ma vie.

Que vous reprochent les autorités dubaïotes ?

 Tout simplement rien. Mes papiers sont en règle là-bas. Je n’ai jamais commis de fraude, ni payé d’amende. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on m’a fait comprendre que l’ordre vient d’en haut. À mon arrivée, un policier m’a demandé de faire une déposition, mais j’ai refusé en disant que je le ferai devant mon avocat.

 J’espère que le gouvernement mauricien enquête pour savoir ce qui est arrivé à son ressortissant là-bas. Je pense qu’il a le devoir de rechercher la vérité. Aujourd’hui je suis une victime et cela peut arriver à d’autres Mauriciens qui vivent à l’étranger.

Comment s’est passée votre expulsion?

Je remercie les autorités dubaïotes pour avoir été diplomates à mon égard. Mon épouse a eu le temps de ramasser mes affaires et celles de mon fils, alors que moi, j’ai été escorté jusqu’à l’aéroport à Dubaï depuis la prison.

Êtes-vous sous le coup d’une arrestation?

 J’ai été approché par un policier pour donner une déposition mais un autre policier lui a fait signe de me laisser partir. J’ai aussi dit que je ne dirai rien en l’absence de mon avocat. L’idée d’une éventuelle arrestation, je ne saurais vous dire. Nous verrons, je n’ai fait aucune diffamation, ni allégation. Je n’ai rien fait qui soit hors du cadre légal. Si je suis arrêté, mes avocats seront présents pour me soutenir.

Pensez-vous que la raison de votre expulsion est la lettre envoyée à la speaker, Maya Hanoomanjee ?

 Je ne suis pas le seul à avoir envoyé une lettre. Eshan Joomun, directeur du journal Sunday Times, en a fait de même car nos deux noms ont été mentionnés au Parlement. Je pense que c’est notre droit légitime en tant que citoyens si notre nom est mentionné en notre absence.

Maintenant que vous êtes rentré, que pensez-vous faire ?

 Je dois commencer par chercher un travail pour l’avenir de mon fils Shayaan qui n’a que 11 ans. J’avais déjà payé pour sa scolarité au coût de Rs 300 000. Je travaillais surtout pour son avenir car après la mort de sa mère il y a huit ans, j’avais eu envie de changer d’air. J’ai promis de tout faire pour qu’il ne manque de rien. Ma famille est détruite. Mon épouse, avec qui je suis marié religieusement, travaille à Dubaï, où nous avions une vie stable. Elle n’a que moi comme soutien car elle est d’origine philippine. Entre-temps, je serai chez mon fils à Trou-aux-Biches.

Sentez-vous que votre liberté d’expression et celle du mouvement ont été bafouées ?

Je pense bien que oui. J’ai peur de parler car je peux être la cause d’annoyance.

Pas d’intervention des autorités dans des cas similaires

À son arrivée à l’aéroport, Shameem Korimbocus a commenté les nombreux étrangers qui vivent dans les Émirats arabes unis. Des Indiens, des Philippins, des Pakistanais écrivent contre le Premier ministre Narendra Modi, contre le président des Philippines, contre Roberto Duterte, etc., et ne font pas l’objet d’expulsion. «Zis enn morisien ki fer li fly fly fly vinn Moris.» Il a aussi expliqué qu’un Mauricien en Inde était à l’origine d’une vidéo controversée sur le site indien «Sudarshan News» en juin.

Me Assad Peeroo: «La police n’a pas eu d’instruction pour arrêter mon client»

«Je pense que le ministre des Affaires étrangères de Maurice doit une explication à mon client et à la population mauricienne. Il a le devoir de protéger tout citoyen mauricien à l’étranger. Tout est flou pour moi. À mon arrivée pour accueillir mon client, j’ai demandé aux policiers ce qu’il adviendra de Shameem Korimbocus. La police n’a reçu aucune instruction pour l’arrêter. Shakeel Mohamed et moi ainsi que d’autres avoués représentons ses intérêts», déclare Me Assad Peeroo.

Me Shakeel Mohamed soutient, lui, qu’il attend des explications du gouvernement des Émirats pour connaître le statut de son client. «Est-ce qu’il y a un problème pour qu’il y retourne, est-il persona non grata ? Il n’a pas été mis au courant de façon officielle et quand j’ai vérifié son passeport, il n’y avait aucun tampon.» Or, un officier à l’aéroport de Dubaï aurait dit à son client qu’il est «banned» sur le territoire dubaïote.

Une question du député Ameer Meea au Parlement

Le parlementaire du Mouvement militant mauricien, Aadil Ameer Meea, posera une question le mardi 6 août au Premier ministre : «Whether in regard to Mauritian nationals, who have been deported around the world back to Mauritius since 2018 to date, he will give the number thereof country-wise and the reasons therefore ?»

Sollicité pour une réaction, le député mauve nous a expliqué que jamais une telle question n’a été posée car nous ne savons pas combien de Mauriciens ont été expulsés et la raison derrière. «Je veux demander les statistiques. Je voudrais aussi que le Premier ministre nous donne une explication sur l’expulsion de Shameem Korimbocus vu que les autorités dubaïotes n’ont rien à lui reprocher

Le PM : «Je n’ai reçu aucune communication formelle»

«Premièrement, je ne le connais pas. Deuxièmement, je ne suis pas au courant de ce qui passe à l’étranger. Je ne savais pas non plus qu’il a été expulsé.» Propos du Premier ministre, questionné sur l’expulsion de Shameem Korimbocus de Dubaï. Pravind Jugnauth effectuait hier une visite à Cité-La-Cure. Il a fait ressortir que si le Facebooker a bien été expulsé, il voudrait savoir dans quelles circonstances cela a été fait.

«Je pense qu’il doit le savoir. S’il déclare que derrière la situation il y a un move politique, il faudrait le questionner à ce sujet, et pas moi. D’ailleurs, il n’a eu aucun souci lorsqu’il est rentré au pays. J’attends de lui qu’il m’envoie une correspondance pour m’expliquer ce qui lui est arrivé.» Pravind Jugnauth de souligner que s’il y a eu expulsion, il devrait y avoir une communication entre l’État étranger et les autorités mauriciennes. «Je n’ai reçu aucune communication formelle d’un gouvernement rapportant qu’un de mes citoyens a été expulsé…»

La face cachée de Dubaï

Derrière les palmiers géants et les gratte-ciel impressionnants de Dubaï, se cache un régime autoritaire et totalitaire. Cette destination très prisée par les touristes étrangers, y compris les Mauriciens, fait très peu cas des droits de l’homme. Cet État désertique producteur pétrolier – faisant partie des Émirats arabes unis – est mis au ban par des organisations de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch, et le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Ces deux organisations ont dénoncé avec force les abus et violations des droits de l’homme commis par les États émiratis. L’organisme des Nations unies s’insurge que Dubaï puisse condamner à mort n’importe quelle personne âgée de plus de 16 ans jugée coupable sous sa loi antiterroriste. Il note également que l’État émirati n’a pas institué une Commission des droits de l’homme ni n’a pris des mesures pour renforcer la liberté d’expression afin de se mettre au diapason de la jurisprudence internationale en matière des droits de l’homme. De son côté, la très crédible Human Rights Watch fait ressortir que le régime royal de Dubaï emprisonne arbitrairement et fait disparaître les individus qui critiquent le régime.

Notre compatriote Shameem Korimbocus a été détenu pendant trois jours par la police dubaïote sans accès aux services d’un homme de loi et sans nourriture. Les représentants des organisations de défense des droits de l’homme sont interdits dans les Émirats et les opposants au régime arbitrairement détenus.

L’exemple le plus notoire est celui du militant des droits de l’homme Ahmed Mansoor, condamné à dix ans de prison pour ses publications sur les réseaux sociaux. La police dubaïote s’est-elle appuyée sur ce raisonnement pour arrêter et expulser notre compatriote ? D’autant plus que Shameem Korimbocus sur Facebook se payait la tête des politiciens mauriciens, en particulier un ancien ministre qui aurait pris ombrage d’être fréquemment pris pour cible.

Par ailleurs, il est à noter que Showkutally Soodhun est connu pour sa proximié avec les Cheikhs de Dubaï, dont le roi Mohammed Al Maktoum.


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