Service de renseignements: les failles du NSS et de sa direction

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La Special Supporting Unit a dû venir renforcer la présence policière, mercredi, à la rue Desforges, après l’agression d’un agent du NSS plus tôt. De haut en bas, des anciens directeurs du service : Dev Jokhoo, Lockdev Hoolash et Mohunlall Madhow.

La Special Supporting Unit a dû venir renforcer la présence policière, mercredi, à la rue Desforges, après l’agression d’un agent du NSS plus tôt. De haut en bas, des anciens directeurs du service : Dev Jokhoo, Lockdev Hoolash et Mohunlall Madhow.

Les regards sont braqués sur le NSS depuis l’agression d’un de ses agents, mercredi. Qui sont à la tête de ce service et comment fonctionnent-ils ? Allons aux renseignements…

L’agression d’un agent du National Security Service (NSS) mercredi, en pleine journée, à la rue sir Seewoosagur Ramgoolam (ex-rue Desforges), PortLouis, a braqué le feu des projecteurs sur le mode opératoire de notre service de renseignements. C’est pour la première fois dans l’histoire de ce service qu’un de ses agents est physiquement agressé. On s’étonne d’ailleurs que le directeur du NSS ait dépêché un officier à la rue Desforges (NdlR, là où se trouve le bureau du leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam) au lieu d’un civil n’appartenant pas à la force policière (comme il peut le faire, voir plus loin). Ce qui n’aurait pas éveillé de soupçons.

Dans le passé, il y a eu des incidents où des membres de l’opposition ont confisqué les clefs de contact de fourgons des agents qui enregistraient leurs meetings. Sans plus de conséquences. L’incident de mercredi met en lumière les failles à l’intérieur du NSS et l’amateurisme de ses dirigeants.

Il faut dire que depuis 2015, cette agence est plongée dans une situation d’instabilité quasi permanente. C’est ainsi qu’un peu à la manière de la Mauritius Broadcasting Corporation, l’agence de renseignements a changé quatre directeurs en autant d’années.

Dev Jokhoo, nommé par le Parti travailliste à ce poste depuis 2005, fut remplacé par le néophyte Lockdev Hoolash, Deputy Commissioner of Police (DCP), peu après la victoire de l’alliance Lepep en 2014. Il ne devait pas y faire long feu et tomba en disgrâce en septembre 2017, quelques jours après des incidents survenus à Résidence Barkly, lors desquels le Premier ministre adjoint Ivan Collendavelloo et les ministres Anil Gayan et Etienne Sinatambou avaient dû être évacués de l’endroit sous forte escorte policière à l’issue d’une réunion d’explication sur le Metro Express.

Le DCP Hoolash fut remplacé par l’Assistant commissaire de police Mohunlall Madhow qui avait, lui, passé la majeure partie de sa carrière au service des renseignements. Selon nos sources, il était un très bon analyste. Mais le 18 avril dernier, il fut sommairement remplacé par le surintendant de police (SP) Hurrydeo Ramdany. La faute de Mohunlall Madhow aurait été la gestion des manifestations de Fond-du-Sac et Cottage lors des inondations du début d’année. Ou encore celles de Forest-Side et de St-Paul.

La manifestation à MontChoisy, quatre jours avant son transfert, alors que le Premier ministre devait prendre la parole lors des célébrations officielles organisées à l’occasion du Nouvel An tamoul, aurait aussi été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. De plus, il avait pronostiqué une victoire des travaillistes à Piton– Rivière-du-Rempart si jamais une élection partielle devait y avoir lieu.

Pour les spécialistes, le NSS souffre actuellement de l’absence d’agents aguerris. En effet, pas moins de cinq officiers chevronnés ont été mutés ailleurs après l’avènement au pouvoir du gouvernement actuel. Ils sont l’Assistant surintendant de police Ramsewak, les chefs inspecteurs Pursun et Ragoo et les inspecteurs Omar et Thondroyen. Ces transferts ont passablement affecté l’efficacité du NSS dans la mesure où les officiers mentionnés en haut s’occupaient de districts spécifiques et leurs remplaçants peinent toujours pour y établir leur réseau.

Il en est de même pour le SP Hurrydeo Ramdany. Il n’a, a priori aucune expérience pour ce qui est de la collecte de renseignements. Il s’est joint à la force policière régulière en 1989 et avait été nommé Cadet Inspector alors que Raj Dayal était commissaire de police. Il a gravi les échelons pour devenir surintendant avant sa nomination comme directeur par intérim du NSS, en avril dernier. Il a bénéficié d’un stage de formation aux États-Unis sur le terrorisme.

Ses prédécesseurs avaient tous appartenu au service des renseignements. Dev Jokhoo, quoique n’ayant pas été affecté au NSS, assurait la coordination entre le service des renseignements et le «Security Adviser» d’alors, feu Bushan Nandy. C’est là où il a acquis l’expérience qui lui a permis de diriger le service pendant dix ans. Il est le détenteur du record en termes de longévité à ce poste.

Les anciens directeurs du service, tels que Fulena, Kowlesssur, Buramdoyal, Seewoosurrun, Gooljar, Gopalsing, Ramparsad et Peerun, maîtrisaient bien, eux aussi, les rouages de l’espionnage.

Une caisse noire mensuelle de Rs 600 000

Il faut savoir que le directeur du service de renseignements gère une caisse noire de plus de Rs 600 000 mensuellement. Ce fonds n’est pas sujet au contrôle du directeur de l’Audit. Les déboursements sont autorisés par le Premier ministre en personne. Les directeurs successifs du NSS ont toujours recruté des agents parmi la société civile. Ils sont nombreux à se retrouver ainsi sur le «payroll» du NSS. Parmi eux, des journalistes.

Agression à Plaine-Verte: le suspect toujours en clinique

Les esprits se sont échauffés, mercredi, à Plaine-Verte, à la rue Desforges. Un proche du gérant de l’«hôtel Pakistan» et unofficier du NSSs’accusent mutuellement d’agression. «Gard NIU twa. Ki to pé fer la, to pé vinn vey Navin Ramgoolam isi ? To krwar mo pa koné. Lot kout mo trouv twa la, to pa pou sorti vivan. Sé ki tonn trouvé la tigit sa. Mo’nn fini tir to foto. Mo pa lé trouv twa dan Plaine-Verte», aurait lancé le suspect, avant d’agresser le policier âgé de 27 ans. Ce dernier a porté plainte au poste de police de Plaine-Verte. Il a expliqué qu’il se trouvait sur sa moto et se rendait à une librairie lorsqu’un membre du public l’aurait menacé avant de lui assener des coups de poing. La victime s’est rendue à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis, pour y recevoir des soins. Le suspect incriminé soutient, lui, qu’il a surpris un inconnu qui le prenait en photo. Le jeune homme s’est rendu à la police de Plainte-Verte pour porter plainte quand la police y a procédé à son arrestation. Se sentant mal peu après, il a été admis en clinique. Il y est toujours. Le dossier a été transféré au Central Criminal Investigation Department, hier. Aucune accusation provisoire n’a encore été retenue contre le suspect.«Mais il est probable qu’une accusation plus grave qu’une simple agression soit retenue car la victime est un officier du NSS», a fait savoir une source proche du dossier. Le jeune homme a retenu les services de Mes Hisham Oozeer, Shaukat Oozeer, Nadeem Hyderkhan et Shakeel Mohamed.



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Lexpress

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