Sept manifestants tués en Irak, où les forces de l’ordre tentent de mettre fin à la contestation

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L’intervention des forces de sécurité survient à la suite d’un accord des principales forces politiques qui prévoit de mettre fin aux protestations, y compris par la force, pour maintenir le pouvoir en place.

Le Monde avec AFP Publié hier à 18h19, mis à jour à 06h50

Temps de Lecture 2 min.

Un manifestant est emmené à l’hôpital après des affrontements avec les forces de l’ordre, le 9 novembre, à Bagdad.
Un manifestant est emmené à l’hôpital après des affrontements avec les forces de l’ordre, le 9 novembre, à Bagdad. HADI MIZBAN / AP

La capitale irakienne avait des airs de champ de bataille, samedi 9 novembre. Aux abords de la place Tahrir de Bagdad, quatre manifestants ont été tués, trois par des balles et le quatrième touché au visage par une grenade lacrymogène, selon des sources médicales et de sécurité.

Plus tôt dans la journée, trois manifestants avaient également été tués dans une dispersion à balles réelles à Bassora, ville du sud où les forces de l’ordre arrêtent désormais quiconque tente de sortir dans les rues. Déclenchée le 1er octobre, la contestation réclame le départ de l’ensemble de la classe politique, inchangée depuis des années et jugée corrompue et incompétente.

Lire le reportage : Etudiantes, mères de famille, militantes… en Irak, les femmes s’engagent dans les manifestations

L’intervention plus musclée des forces de sécurité survient à la suite d’un accord des principales forces politiques qui prévoit de mettre fin aux protestations, y compris par la force, pour maintenir le pouvoir en place. Alors qu’un mouvement de désobéissance civile bloque depuis plusieurs jours écoles, administrations et infrastructures, cet accord pour un « retour à la vie normale » fait craindre davantage de violences.

En fin d’après-midi sur la place Tahrir, une médecin a affirmé à l’Agence France-presse (AFP) entendre « des tirs à balles réelles » alors que « les forces de sécurité se rapprochent ». Avant même le lever du jour, les forces de sécurité avaient chassé les contestataires de trois ponts proches de la place Tahrir, où ils campaient jour et nuit. A Bassora, les forces de sécurité ont arrêté tous ceux qui tentaient de sortir dans les rues de la ville pétrolière, selon des témoins.

Le premier ministre promet une réforme électorale

Une rue de Bagdad après des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, le 9 novembre.
Une rue de Bagdad après des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, le 9 novembre. HADI MIZBAN / AP

Plus tôt dans la journée, le premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, avait pourtant semblé adopter un ton plus conciliant envers les manifestants, qui réclament sa démission. Le mouvement est un moteur légitime du changement politique, avait-il concédé, tout en les exhortant à ne pas perturber le « cours normal de la vie ». « Les forces et les partis politiques sont des institutions importantes dans tout système démocratique et ils ont consenti de grands sacrifices, mais ils ont également commis de nombreuses erreurs », avait-il reconnu. Il a notamment promis une réforme électorale.

Un temps sur la sellette, Adel Abdel Mahdi fait désormais consensus parmi partis et hommes politiques. Ceux qui avaient un temps poussé pour son départ, en tête desquels le versatile leader chiite Moqtada Sadr, ont fait volte-face notamment sous la pression de l’Iran voisin et de ses alliés à Bagdad. Le président Barham Saleh et le premier ministre, qui avaient cessé de se parler selon des responsables, se sont même montrés ensemble samedi.

Après des appels sur les réseaux sociaux, les Irakiens ont manifesté du 1er au 6 octobre pour réclamer « la chute du régime ». Le mouvement a été ensuite suspendu jusqu’au 24 octobre, le temps d’un important pèlerinage chiite. Environ 300 personnes, en majorité des manifestants, ont été tuées et plus de 12 000 blessées, selon un bilan compilé par l’AFP. Pour les centaines de manifestants de la place Tahrir, la coupure d’Internet depuis le début de la semaine fait redouter le pire.

La première semaine d’octobre, dans un pays coupé du monde, 157 personnes sont mortes alors que des snipers déployés sur les toits semaient la terreur. Plus d’un mois plus tard – et près de 140 morts de plus –, l’Etat a reconnu un usage « excessif » de la force par ses hommes mais assure ne toujours pas pouvoir identifier ces tireurs.

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