Séisme politique et financier en Argentine

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La large victoire de la coalition Front pour tous, le 11 août, lors des primaires ouvertes, avec les péronistes Alberto Fernandez et l’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner, a déjoué les pronostics des sondages, explique la journaliste du « Monde » Angeline Montoya. Le lendemain, le cours du peso s’est effondré de 19 % par rapport au dollar.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Analyse. Personne n’attendait grand-chose des primaires ouvertes, simultanées et obligatoires (PASO) du dimanche 11 août en Argentine. Pourtant, leurs résultats ont provoqué un véritable séisme politique et financier, aux conséquences encore difficilement évaluables.

Le suspense quant à la liste finale des participants au scrutin présidentiel du 27 octobre était nul : aucune coalition ne présentait plus d’un ticket président/vice-président chacune. Les électeurs ne pouvant voter que pour un seul ticket et choisissant généralement de le faire pour leur liste favorite, ces primaires n’avaient cette année aucun autre intérêt que d’être celui d’un sondage grandeur nature payé par l’Etat.

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Tout se jouait entre deux coalitions : Ensemble pour le changement (centre et droite), composée par l’actuel chef de l’Etat, Mauricio Macri, et le péroniste Miguel Angel Pichetto. Et le Front pour tous (gauche et centre gauche), avec les péronistes Alberto Fernandez et Cristina Fernandez de Kirchner, surnommés « les Fernandez ».

La coalition des « Fernandez » a réuni 47 % des suffrages

On pensait le kirchnérisme laminé, avec une Cristina Fernandez sous le coup de onze mises en examen devant se placer dans l’ombre d’Alberto Fernandez en tant que vice-présidente seulement, tellement son image est clivante ; les sondages prédisaient une légère avance du macrisme, ou, en tout cas, un match nul. La coalition des « Fernandez » l’a finalement emporté, avec 47 % des suffrages, contre 32 % pour celle du président. Si ce résultat se répétait le 27 octobre, le Front pour tous serait donc élu dès le premier tour, le système électoral argentin prévoyant que le candidat obtenant 45 % des suffrages, ou 40 % et une avance de 10 points sur le deuxième, est proclamé vainqueur.

Un éditorialiste de télévision connu pour sa défense de la politique d’austérité du président Macri a reconnu « ne pas avoir pris la dimension (…) des dégâts que l’austérité (…) et la politique économique en général ont causés à de vastes secteurs de la classe moyenne et aux plus pauvres »

Les conséquences de la réaction des marchés ont été immédiates et d’une violence inouïe : le cours du peso s’est effondré de 19 %, lundi, par rapport au dollar. Tâchant de contenir la baisse, la Banque centrale a augmenté les taux d’intérêt à 74 %. Les 22 grandes entreprises qui intègrent l’indice Merval de la Bourse de Buenos Aires ont perdu 45 % de leur valeur en moyenne, « les pires chiffres de ces vingt dernières années », selon les analystes financiers. Le « risque pays », qui mesure la difficulté d’un pays à honorer ses dettes, a atteint 1 771 points mardi, le plus haut en dix ans. « Aujourd’hui, nous sommes plus pauvres qu’avant les PASO », a reconnu Mauricio Macri lors d’une conférence de presse.

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