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Tous les Européens sont invités à renouveler leurs représentants au Parlement. Mais ils ne voteront pas tous de la même façon.
Il aura fallu attendre 1979 pour que des élections européennes soient organisées. Avant cela, il y avait bien des députés européens, mais ceux-ci étaient tout simplement désignés par les Parlements nationaux.
Pourtant, dès qu’elle a été portée sur les fonts baptismaux, la Communauté économique européenne prévoyait de se doter de représentants élus « au suffrage universel direct selon une procédure uniforme dans tous les Etats-membres », comme le précisait le traité de Rome de 1957.
Le projet était ambitieux, mais il n’a pas abouti : les modalités de vote restent très différentes selon les pays. « Chacun a envie de procéder selon ses propres traditions nationales, explique Olivier Costa, chercheur au CNRS. Quarante ans après les premières élections européennes, le bilan n’est pas satisfaisant quant à la convergence des modes de scrutin. »
Les eurodéputés sont élus pour cinq ans renouvelables. Pendant leur mandat, ils ne peuvent avoir aucune autre fonction dans les institutions ou organes de l’Union européenne, ni être député ou sénateur de leur pays.
Le casse-tête britannique
Cela ne faisait que peu de doute jusqu’à ces dernières semaines : trois ans après le vote des Britanniques pour sortir de l’Union européenne (UE), la plupart des observateurs étaient convaincus que le scrutin européen de 2019 se passerait sans eux, à 27. Dès lors, que faire des 73 sièges qu’ils occupaient jusque-là ?
Porté notamment par Emmanuel Macron, un projet de listes transnationales a fait long feu. La proposition d’attribuer une partie des sièges laissés vacants par le Royaume-Uni à des listes mélangeant plusieurs nationalités a été rejetée en février 2018 par le Parlement européen.
Ces 73 sièges seront ainsi répartis :
- 46 sièges seront laissés vacants en prévision d’un éventuel élargissement de l’UE. Il y aura donc 705 députés au lieu de 751 ;
- 27 sièges ont été répartis au bénéfice de 14 membres « sous représentés ».
Sauf que sortir de l’UE s’avère long et complexe pour le Royaume-Uni. Au point qu’il est désormais plausible qu’il participe finalement à l’élection. Ainsi, Londres a pris les mesures légales afin d’organiser un scrutin le 23 mai… dans l’espoir qu’un accord soit voté d’ici là.
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Des bureaux de vote ouverts du jeudi au dimanche à 23 heures
Même sur la date, l’Europe ne présente pas un front uni. Les Néerlandais votent les premiers, le jeudi 23 mai, les Irlandais emboîtent le pas le lendemain, suivis des Maltais, des Lettons et des Slovaques. Les Tchèques sont les seuls à disposer de deux jours pour voter, alors que les vingt et un autres pays, dont la France, s’expriment le dimanche 26 mai. Les derniers bureaux de vote ferment leurs portes à 23 heures en Italie.
Certains pays profitent de l’occasion pour organiser d’autres scrutins : les élections fédérales en Belgique, les régionales en Espagne, les municipales en Grèce… Le vote est obligatoire en Belgique, en Bulgarie et au Luxembourg, et dans une moindre mesure à Chypre et en Grèce, puisqu’il n’y a pas de sanctions.
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Electeurs dès 16 ans en Autriche, candidats dépassant 25 ans en Grèce
La maturité des citoyens européens diffère-t-elle selon les pays ? En tout cas, si la majorité électorale est fixée à 18 ans dans la plupart des Etats-membres, les jeunes peuvent voter dès l’âge de 16 ans en Autriche et à Malte.
En revanche, pour être candidat, les règles varient plus fortement : il suffit d’avoir 18 ans dans quatorze pays, dont la France, mais il faut attendre 21 ans dans dix autres, 23 ans en Roumanie, et même l’âge de 25 ans en Italie ou en Grèce.
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Dans dix-huit pays, on peut changer l’ordre de la liste
Si le principe de l’élection proportionnelle est respecté partout, les modes de scrutin divergent encore selon les Etats :
- en France, et dans cinq autres pays, on vote pour une « liste bloquée » : le citoyen choisit une liste dans son ensemble, les personnalités sont élues selon l’ordre de départ, en fonction du score obtenu. La tête de liste d’un grand parti est donc quasi certaine d’entrer au Parlement, même si elle est peu connue ;
- le système le plus fréquent est le « vote préférentiel » : dans dix-huit pays (dont l’Italie, les Pays-Bas ou la Belgique), les électeurs votent pour une liste, et peuvent cocher leur candidat préféré. « Cela permet de faire émerger des personnalités qui n’étaient pas en position éligible mais qui ont fait une belle campagne, de désavouer des responsables imposés par des partis et de créer une mobilisation autour de l’élection, estime Olivier Costa, qui est partisan de ce système. L’inconvénient, c’est qu’il y a une prime aux personnalités connues » ;
- le Luxembourg autorise même le « panachage » : l’électeur peut mélanger sur son bulletin de vote des candidats issus de listes différentes, jusqu’à obtenir le nombre de députés à élire. Un système analogue existe pour les municipales françaises dans les petites communes ;
- enfin, deux pays, l’Irlande et Malte, procèdent à un « vote unique transférable » : chaque électeur classe les candidats par ordre de préférence. Ceux qui ont obtenu le plus de premiers choix sont élus d’emblée, ensuite les moins bien classés sont éliminés et leurs voix sont réparties entre les autres candidats, et ceci en plusieurs tours, jusqu’à ce que tous les sièges soient pourvus.
Pour éviter l’éparpillement des sièges entre de très nombreuses listes, la moitié des Etats (14 sur 27) ont fixé un seuil minimal pour obtenir un eurodéputé : il est de 5 % dans neuf pays (dont la France), 4 % en Autriche, Suède et Italie, 3 % en Grèce et 1,8 % à Chypre.
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