Santiago Abascal, conquistador macho de l’extrême droite espagnole

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A 43 ans, le président du parti d’extrême droite Vox rêve de faire revivre la « grande Espagne ». Méconnu jusqu’en décembre 2018, cet ancien élu menacé par ETA réveille le nationalisme espagnol enterré depuis Franco.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 14h45

Temps de Lecture 5 min.

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Santiago Abascal, le leader du parti Vox (ici le 30 mars, à Barcelone).
Santiago Abascal, le leader du parti Vox (ici le 30 mars, à Barcelone). Sergio Perez/Reuters

Galopant à cheval dans les plaines andalouses, grimpant au sommet d’une montagne ou chevauchant l’une de ses motos de grosse cylindrée, regard vert déterminé, torse bombé et poses de macho ibérique… Santiago Abascal veut montrer qu’il dégage assez de testostérone pour garantir l’unité de l’Espagne face à la menace des indépendantistes catalans. Le président du parti d’extrême droite Vox a d’ailleurs coutume de se déplacer armé d’un Smith & Wesson, qu’il conserve du temps où lui et sa famille étaient menacés par les terroristes de l’organisation séparatiste basque ETA. Rien à voir avec la « petite droite lâche », le surnom dont il a affublé avec mépris le Parti populaire (PP, droite).

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A défaut d’être subtil, le message lancé à l’occasion de la campagne des législatives du 28 avril est clair. Dans des salles remplies à ras bord, ce politique de carrière de 43 ans invoque l’ordre pour un public de nostalgiques. Pêle-mêle, il fustige « les séparatistes qui veulent détruire la patrie », « la dictature des progressistes », « les petits urbains qui veulent dire aux gens de la campagne comment ils doivent vivre », « les animalistes qui veulent interdire la chasse et les corridas », ou « les islamistes qui veulent imposer la charia ». Il promet de recentraliser le pays en supprimant les dix-sept Parlements et gouvernements régionaux, de rapatrier tous les sans-papiers ou de renforcer le droit à la légitime défense.

L’ascension d’un outsider

Catholique pratiquant, il s’oppose au droit à l’IVG au nom de la défense des « non-nés » et au mariage homosexuel qu’il propose de remplacer par des unions civiles. En public, il est capable d’accuser la chancelière allemande, Angela Merkel, d’encourager « une immigration massive et la destruction des racines chrétiennes de l’Europe » ou d’assurer, inquiet, qu’« en France, en 2050, il y aura 50 % de musulmans ». Bien que les sondages ne lui donnent que près de 10 % des voix, Santiago Abascal est convaincu de créer la surprise. Et son ascension fulgurante dans un pays qui ne comptait plus de parti d’extrême droite depuis 1982 inquiète effectivement le PP comme les libéraux de Ciudadanos.

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Longtemps, pourtant, personne ne l’a pris au sérieux. Lorsque, en 2014, Santiago Abascal a cofondé Vox, il n’avait à son actif qu’une carrière de politique de second rang au Pays basque. Ancien conseiller municipal dans la ville de Llodio (1999-2007), ex-député régional (2004-2009) et ex-président des jeunesses du Parti populaire basque (2000-2005), il provenait de l’aile dure du PP que l’ancien président, Mariano Rajoy, avait marginalisée. Méconnu du grand public, ignoré des politiques jusqu’en décembre 2018, il est resté un outsider, leader d’une petite formation radicale et extraparlementaire qui n’avait obtenu que 0,2 % des voix aux élections législatives de 2015 et de 2016 et 1,5 % aux européennes de 2014.

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