Sans Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi seul face à Joseph Kabila – Jeune Afrique

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Alors que son principal allié politique a été condamné à vingt ans de prison, le président congolais doit désormais gérer seul une coalition au sein de laquelle tous les coups sont permis.


Papayes mûres, mangues vertes et citrons jaunes. Ce matin-là, Félix Tshisekedi et son épouse, Denise Nyakeru, admirent les étals garnis de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin). Accompagné d’une poignée de ministres pour cette visite surprise consacrée à l’entrepreneuriat féminin et au « made in Congo », le chef de l’État, casquette sur la tête, lunettes de soleil sur les yeux et masque sur le nez, reste impassible.

Ce 20 juin n’est pourtant pas un jour comme les autres. À quelques kilomètres de là, dans l’ouest de la tentaculaire capitale congolaise, derrière les murs de la prison de Makala, Vital Kamerhe attend d’être fixé sur son sort. Accusé de détournement de fonds et de corruption dans la gestion du programme d’urgence des 100 jours, il écopera quelques heures plus tard, et à l’issue d’un verdict kilométrique, d’une peine de vingt ans de prison.

Les tensions entre le Cach de Félix Tshisekedi (ici, au marché, le 20 juin) et le FCC de Joseph Kabila ne cessent d'augmenter.

Les tensions entre le Cach de Félix Tshisekedi (ici, au marché, le 20 juin) et le FCC de Joseph Kabila ne cessent d’augmenter. © Présidence RDC

Le président s’applique à ne rien laisser paraître

Depuis l’incarcération de son directeur de cabinet le 8 avril dernier, le président s’applique à ne rien laisser paraître, comme indifférent au sort réservé à celui qui fut, depuis le mois de novembre 2018, son principal allié au sein de la coalition Cap pour le changement (Cach). Il a scrupuleusement suivi chaque étape de la procédure, mais il n’a jamais souhaité donner l’impression qu’il s’impliquait dans le dossier. Le patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Aimé Boji, et ses avocats, qui ont espéré jusqu’au dernier moment que le chef de l’État ferait un « geste », en ont été pour leur frais.

Cette condamnation a ouvert un nouveau chapitre dans le mandat de Félix Tshisekedi. « À titre personnel, ce n’est pas simple pour le président, explique l’un de ses proches. Mais politiquement, cela ne change pas grand-chose. » Au sein du cabinet présidentiel, la chute de Vital Kamerhe a pourtant occasionné un discret remaniement profitant à ces conseillers qui, malgré leur proximité avec le chef de l’État, étaient jusque-là relégués au second plan du fait de l’influence du « dircab ».

Seul aux commandes

Privé de ce dernier, Félix Tshisekedi est désormais seul aux commandes et doit gérer sa relation avec Joseph Kabila et son Front commun pour le Congo (FCC). Et ceux-ci ne lui laissent que peu de répit. Ils n’ont d’ailleurs pas attendu la fin du procès de Kamerhe pour passer à l’offensive en tentant de lui imposer leur réforme judiciaire.



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JeuneAfrique

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