Salubrité: le pays dépense Rs 6,8 M par jour sur les déchets

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Situé à l’arrière du terrain de foot de Camp Levieux, ce site est l’illustration même d’un dépotoir à ciel ouvert.

Situé à l’arrière du terrain de foot de Camp Levieux, ce site est l’illustration même d’un dépotoir à ciel ouvert.

Rs 2,5 milliards annuellement soit quelque Rs 6,8 millions par jour. C’est ce que dépensent le gouvernement central et les collectivités locales pour le ramassage, le traitement et le recyclage des déchets. Ce n’est pas tant la hausse du volume de déchets – qui est passé de 444 695 tonnes en 2016 à 482 196 tonnes en 2017, soit 8,4 % de plus – qui inquiète, mais l’impression est que plus le pays progresse, avec notamment l’introduction d’un mode de transport par voie ferroviaire et la mise en place d’un système de surveillance par des moyens électroniques de grande envergure, plus il montre des signes de recul dans la gestion de ses déchets.

C’est une situation qui fait mentir les campagnes au cours desquelles les promoteurs n’hésitent pas à présenter Maurice comme un coin paradisiaque dans cette partie de l’océan Indien. Mais la réalité est tout autre. Le pays va mal concernant sa problématique à gérer de façon satisfaisante ses déchets.

Plusieurs facteurs sont à la base de l’incapacité du pays à se doter d’un système de ramassage, de traitement et de recyclage d’ordures dont les résultats se manifesteraient par une absence totale d’ordures dans la nature. Une prise de conscience de tous les citoyens du plus petit au plus grand sur la nécessité de respecter l’environnement et la possibilité d’inciter les touristes à quitter le confort des hôtels où ils logent pour découvrir l’arrière-pays sont vitales.

L’aptitude tant du gouvernement que des collectivités locales à présenter l’image d’un pays propre aux yeux du citoyen d’abord et de ces nombreux étrangers qui viennent dans le pays comme touristes, pour faire du business, pour investir dans l’achat de maisons ou d’appartements avec pour objectif de vivre définitivement dans le pays est totalement réduite.

Reponses précises

Les facteurs à considérer relèvent de la capacité à traiter les déchets. Le site d’enfouissement technique de Mare- Chicose dans le Sud est entré en opération en 1999. Vingt ans après, alors que le volume d’ordures n’a cessé d’augmenter, le pays ne dispose d’aucun autre. Peut-il se permettre le luxe d’évoluer comme une société qui s’enfonce de jour en jour dans le consumérisme et d’ignorer la nécessité d’avoir un second, voire un troisième centre d’enfouissement ? Quelle est la durée de vie du centre de Mare-Chicose ? Sa capacité peut-elle gérer le volume de déchets traité quotidiennement ? Autant de questions qui méritent non seulement une considération de premier ordre mais des réponses précises.

Les autorités ne sont pas les seules à blâmer si le pays ne fait pas preuve de discipline face à l’insalubrité. Le citoyen lambda a une grande part de responsabilité, lui qui ne se soucie guère que son pays est malpropre, qui n’est pas comptable que le pays s’est fixé pour mission d’être une destination de choix pour le monde touristique.

Le pays dépense des milliards pour assurer la sécurité avec possibilité de sévir contre d’éventuels contrevenants – ce qui est une bonne chose en soi – mais ne trouve pas nécessaire d’installer des caméras pour punir les citoyens qui continuent à polluer en se débarrassant de leurs déchets n’importe où et n’importe comment.

Le dernier exemple de la désinvolture avec laquelle une collectivité gère la problématique du ramassage et du traitement des ordures est la création depuis peu d’un dépotoir à ciel ouvert à l’arrière du terrain de foot de Camp Levieux, Rose- Hill. Le petit bois, parsemé il est vrai de ronces, qui jouxtait il n’y a pas longtemps la partie occidentale du terrain de foot de cette localité a été complètement rasé pour faire place à un dépotoir où des tonnes de débris de construction sont déversées. Sans clôture, les mauvaises habitudes du citoyen y trouvent un emplacement excellent pour déposer leurs saletés.

Cependant un facteur susceptible de compromettre, dans une large mesure, la capacité du pays à rehausser son engagement pour un environnement propre, libéré de la présence de déchets de toute nature, est l’expérience vécue par certains opérateurs qui se sont inspirés du concept de l’économie circulaire en produisant une matière première au moyen d’une opération de recyclage.

L’exemple le plus récent est le cas de Solid Waste Recycling Ltd. Après dix ans d’existence, la société a été soumise à une procédure de ‘receivership’. Elle a fermé ses portes depuis deux ans. Si la présente opération de sauvetage de l’entreprise n’aboutit pas, il n’est pas interdit de conclure que la prochaine étape serait potentiellement sa mise en liquidation.

Même si certains pourraient invoquer des raisons purement administratives ayant mené à l’arrêt de ses opérations, un des arguments avancés pour expliquer la situation dans laquelle se trouve Solid Waste Recycling Ltd est que pour qu’une initiative de cette nature puisse réussir la contribution de l’État à son évolution est indispensable.

L’État viendra-t-il avec un projet de soutien à toute entreprise désireuse de se lancer dans une activité liée au concept de l’économie circulaire ? «Si jamais une telle éventualité se matérialise, je donne la garantie que la filière du recyclage est capable d’atteindre l’objectif de zéro déchets», soutient un opérateur qui croit dans l’avenir de l’économie circulaire.

«D’un point de vue économique, on est loin d’avoir pu saisir le plein potentiel du recyclage de déchets. L’approche du secteur public sur le sujet du recyclage et, par extension, sur l’économie circulaire est restrictive et n’évolue pas assez vite. Ce qui est déplorable, alors que des investissements majeurs du secteur privé (voire unique dans l’océan Indien) ont été réalisés depuis maintenant trois ans», explique Bruno Dubarry, le Chief Executive Officer de l’Association of Mauritian Manufacturers. Il cite l’exemple d’une entreprise qui s’est spécialisée dans le recyclage de déchets électroniques, électriques et électroménagers. «Son activité consiste à dépolluer ce type d’équipements pour ensuite les transformer en une nouvelle matière ‘première’ destinée à la production d’autres équipements. C’est cela le recyclage. Mais pour des raisons que tout le secteur privé critique depuis plusieurs années, il est interdit à cette entreprise d’exporter ses produits. Il est vraiment temps qu’une nouvelle étape soit franchie sur le recyclage sans quoi il est inutile de parler d’économie circulaire.»

Pour Berty Malabar, observateur de l’évolution du secteur du recyclage, le pays ne doit pas signer aveuglément des conventions concernant la protection et la conservation de l’environnement. «La spécificité de Maurice en tant qu’État insulaire doit être prise en considération.»

Il estime que la réussite de projets liés au recyclage entrepris dans un esprit visant à redonner, autant que possible, une seconde vie à l’ensemble des éléments constituant des déchets repose sur la réunion de certains impératifs. Dont la nécessité que toutes les parties assument le rôle qui est le leur, la mise en place d’une plate-forme où fonctionnaires et opérateurs auront l’occasion d’échanger sur tous les aspects associés à la réalisation d’un projet de recyclage. Les dépenses annuelles de Rs 2,5 milliards, soit de Rs 284 246 par heure, pour assurer le ramassage, le traitement ou encore le recyclage.

d’ordures sont une indication que ce secteur est devenu, au fil du temps, une filière indispensable de l’économie nationale. Le paradoxe est que, au fur et à mesure que les dépenses augmentent, les signes d’un recul en matière de propreté dans le pays sont légion.

L’image d’une île Maurice où le niveau de propreté laisse à désirer n’est certainement pas compatible avec celle d’un pays qui veut être une destination de choix pour les touristes et où le gouvernement n’hésite pas à investir Rs 14 milliards pour que sa réputation en matière de sécurité soit au top niveau.

Source : Ministère de la Sécurité Sociale, de la Solidarité Nationale de l’environnement.


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Lexpress

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