Roy Luchmun : L’hôtellerie, une planche de salut

0
168

[ad_1]

Un employé modèle, c’est ainsi que l’on peut définir Roy Luchmun, actuel Assistant Food and Beverage Manager, à l’hôtel Le Victoria Beachcomber Resort and Spa, établissement qui a fêté ses 25 ans le 15 décembre. Roy Luchmun, qui a fait l’ouverture de l’hôtel en tant que maître d’hôtel, ne s’est jamais absenté jusqu’ici. Et il n’a jamais voulu aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

«Je travaillerai jusqu’à la fin, avec le même engouement que le début», affirme le quinquagénaire Roy Luchmun, qui est originaire de Cottage. Il est le quatrième des huit enfants Luchmun. Son père, qui est chauffeur de camion sur la sucrerie de Labourdonnais, meurt subitement à 42 ans. Lui n’a à l’époque que 13 ans. Scolarisé au collège Friendship, il est reconnaissant envers la sucrerie de le laisser planter des légumes pendant l’entrecoupe, qu’il va ensuite vendre pour pouvoir aider sa mère à subvenir aux besoins de la famille. La situation des Luchmun se corse davantage quand sa soeur aînée devient veuve elle aussi à un très jeune âge et qu’elle retourne vivre chez sa mère, avec sa fille. Il n’est alors plus question pour Roy Luchmun de poursuivre ses études audelà de la Form V. Il doit trouver un travail à tout prix mais pour cela, il doit d’abord apprendre un métier. Il entend dire que l’École hôtelière des Casernes, à Curepipe, recrute et forme des serveurs. Or, Curepipe est loin de Cottage. Heureusement pour lui, un enseignant de l’École hôtelière, qui habite le Nord, est mandaté par l’établissement pour donner des cours dans une salle à Goodlands. Ainsi, pendant un an, Roy Luchmun suit ce cours et prend part à l’examen, qu’il réussit.

Il se met en quête d’un emploi de serveur qu’il trouve à l’hôtel Paul et Virginie. Il travaille dur pendant quatre ans et se fait remarquer par le directeur, qui le nomme maître d’hôtel. Il décide ensuite de saisir une opportunité, qui se présente à lui, soit partir travailler sur le paquebot Club Med 1, qui dessert surtout l’Europe. Là, il cumule les rôles : il est tantôt serveur, tantôt maître d’hôtel. Il a du mal avec cette traversée où pendant 14 jours d’affilées, il ne voit que l’océan là où se posent ses yeux. Même s’il gagne bien sa vie, il ne fait qu’une saison sur ce paquebot car il sent que sa famille a besoin de lui.

À son retour, il apprend que l’hôtel Maritim ouvre ses portes à Balaclava. Il va y chercher un emploi et est recruté comme serveur. Neuf mois après, il passe maître d’hôtel et est envoyé au restaurant gastronomique Mon Désir. «J’ai beaucoup appris pendant quatre ans dans ce restaurant, où l’on faisait de la fine cuisine.» S’il aime son emploi et qu’il est bien vu du directeur Thomas Zilke et de son numéro 2, Karl Braunecker, il quitte le Maritim à l’ouverture de l’hôtel Victoria, pour deux raisons : il tient à travailler pour une chaîne d’hôtels locale et Beachcomber en est une. Pour lui, cela équivaut à une sécurité d’emploi. Ensuite, il s’est renseigné et a appris que le groupe Beachcomber offre des conditions de travail très attrayantes. Il est embauché comme maître d’hôtel.

«J’ai passé ma vie à travailler. Je n’ai que six jours  de congés par mois, soit 72 jours par an avec la famille.»

Un mois après que les recrues se soient familiarisées aux politiques et aux procédures de Beachcomber, ils font l’ouverture de l’hôtel Victoria le 15 décembre 1994. Roy Luchmun est parmi eux et en est très fier. Il dit devoir beaucoup au premier directeur de l’hôtel, l’Autrichien Jorge Hauri. «C’était un homme méticuleux et strict mais il a été mon mentor et a su planter la graine de l’appartenance au groupe Beachcomber dans nos têtes

Jorge Hauri, qui vise l’excellence, le renvoie sur les bancs de l’École hôtelière pour qu’il peaufine sa formation initiale et lui trouve même un stage en Suisse, plus précisément dans l’hôtel Greendelvaald non loin de Berne. Pendant trois mois, Roy Luchmun y travaille, toujours comme maître d’hôtel. «Jorge Hauri avait l’oeil pour les bons éléments. Tous ceux qu’il avait repérés sont aujourd’hui chef d’équipe ou chef de département », affirme Roy Luchmun.

À son retour à l’hôtel Victoria, notre interlocuteur est nommé superviseur du restaurant Le Superbe, qui fait 600 couverts, terrasse incluse. Et trois ans après, il est promu Restaurant Manager. Et au bout de quatre ans, le Food and Beverage Manager Jacques Desbleds le prend comme son assistant. Poste qu’il occupe toujours.

Appelé à définir le sentiment d’appartenance qu’il éprouve vis-à-vis du groupe Beachcomber, Roy Luchmun explique que lors du passage de cyclones, les employés bravaient les éléments pour venir se rendre utiles à l’hôtel. «Il en a été de même lorsque l’hôtel a pris feu. Bon nombre d’entre nous et même ceux qui étaient en congé ce jour-là, avons pris nos motos et nous sommes venus aux nouvelles. En constatant que toute la partie en chaume avait brûlé, nous avions les larmes aux yeux. Michel Daruty, qui était alors General Manager, nous a rassurés en nous disant que l’hôtel serait reconstruit et en plus grandiose. Et c’était vrai ».

D’autres groupes locaux ont ouvert des hôtels depuis. Mais Roy Luchmun est resté fidèle au poste. «J’avais de très bonnes conditions au Victoria et j’étais très apprécié par le Food and Beverage Manager et les General Managers qui se sont succédé. Donc, je ne voyais pas l’intérêt de bouger».

Depuis avril, Roy Luchmun est épaulé par un autre assistant F&B. Il adore son emploi, qui est pourtant très exigeant. «J’ai passé ma vie à travailler. Je n’ai que six jours de congés par mois, soit 72 jours par an avec la famille. Je ne me suis jamais absenté, ni n’ai pris de sick leave. C’est tout dire», déclare cet homme marié à Malini et père de deux fils, Keshav, 24 ans, qui travaille dans le département de maintenance de l’hôtel Victoria et Avineesh, 19 ans, qui est encanteur.

Mais depuis qu’il a perdu sa soeur il y a trois ans, alors qu’elle n’avait que 57 ans, les perspectives de Roy Luchmun se sont légèrement modifiées. «Je n’ai pas envie que mes enfants rejoignent l’hôtellerie car on y travaille énormément. Si c’est gratifiant d’un côté, on perd aussi beaucoup de l’autre. On ne voit pas grandir ses enfants et on voit peu sa famille. Lorsqu’on perd un proche, c’est là que l’on réalise qu’on n’a pas passé suffisamment de temps ensemble. Je ne me plains pas. J’aime mon travail et je suis très bien ici. Mais je sais que j’ai raté de bons moments en famille ».

S’il devait qualifier ses 25 ans au sein de l’hôtel Victoria, Roy Luchmun parle de «25 ans de passion. Je suis content de mes réalisations et je remercie toutes les personnes qui m’ont repéré et m’ont soutenu pour que j’arrive à mon niveau actuel


[ad_2]

Source link