Rocco Morabito, l’insaisissable roi de la cocaïne

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Francisco Capeletto était un voisin discret, un papa poule courtois et sans histoire. Dans la verdoyante « Beverly Hills », quartier huppé de la station balnéaire uruguayenne de Punta del Este, tout juste savait-on que ce Brésilien aux cheveux poivre et sel et aux fines lunettes en losange gérait une florissante activité d’exportation de soja.

Les jours de semaine, l’élégant quinquagénaire conduisait à l’école sa fille de 13 ans, au volant de sa Mercedes blanche aux vitres fumées. Le week-end, au bras de sa compagne d’origine angolaise, il ne boudait pas les soirées barbecue, ni les virées dans les restaurants avec vue sur l’Atlantique. Voilà treize ans qu’il profitait de ce havre de paix où l’usage veut de ne point trop s’enquérir du passé du voisin. Dans les résidences bunkérisées, fameuses pour servir de refuge aux vedettes aussi bien qu’à quelques escrocs en préretraite, le bon señor Capeletto n’inspirait guère la méfiance. « Salve » (salut), était-il inscrit sur un panonceau planté à l’entrée de sa propriété.

Son destin a basculé le 4 septembre 2017, avec une descente de police dans un hôtel chic de la capitale, Montevideo. Assis en slip et tee-shirt noir au bout de son lit, tête basse et poignets menottés, notre homme n’oppose aucune résistance. Il s’agit bien de lui, Francisco Capeletto. Ou plutôt Rocco Morabito, pour l’état civil italien, né en 1966, à Africo, une bourgade du sud du pays, en plein cœur du territoire de la ‘Ndrangheta, la puissante mafia calabraise. Le résident de Punta del Este est recherché dans son pays depuis 1994, pour « association mafieuse » et « trafic international de stupéfiants ». Il encourt trente ans de prison. Dans cette autre vie, on l’appelait « le Roi de la cocaïne »…

« Héritier royal » et « homme normal »

Au moment de son arrestation, cela fait vingt-trois ans que Rocco Morabito vit en fantôme, ciblé par une « notice rouge » d’Interpol, et une place jamais contestée dans le top 3 des fugitifs les plus dangereux d’Italie.

Son erreur ? Un excès de confiance, sans doute : avoir utilisé son patronyme italien pour inscrire sa fille dans une école privée. La police locale l’a su, et ensuite les carabiniers. Après six mois de filature, Rocco le caméléon a donc terminé sa cavale dans cet hôtel uruguayen, où, selon les enquêteurs locaux, il s’était isolé après une dispute conjugale.

Un sentimental ? Presque… « Morabito n’est pas un tueur sanguinaire. Un boss comme lui, c’est une sorte d’héritier royal : il n’a pas eu besoin de tirer un seul coup de feu pour imposer son règne, détaille le colonel Giuseppe Battaglia, des carabiniers de Reggio de Calabre. C’est un entrepreneur immensément riche, mais un homme “normal”. Lorsqu’il vit sous l’identité de couverture de M. Capeletto, il reste lui-même. Son sang-froid le rend d’autant plus redoutable. »

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