risque accru de mutineries dans les prisons surpeuplées d’Amérique latine

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La prison de Los Llanos de Guanare (Venezuela), le 2 mai 2020. Une mutinerie s’y est déclenchée le 1er mai.
La prison de Los Llanos de Guanare (Venezuela), le 2 mai 2020. Une mutinerie s’y est déclenchée le 1er mai. Stringer . / REUTERS

Sans eau, sans savon, surpeuplées : d’ordinaire insalubres, les prisons latino-américaines connaissent, avec la pandémie due au coronavirus, un regain de tension, incitant les autorités à pratiquer des libérations anticipées pour faire baisser la pression.

Impossible, dans des établissements dont les taux d’occupation varient de 110 % au Chili ou en Argentine à 350 % au Salvador ou au Honduras, d’imposer des mesures de distanciation physique entre les détenus pour lutter contre la propagation du Covid-19. Dans ces conditions, les cas de prisonniers ou de gardiens contaminés se multiplient. Dans certains pénitenciers, les visites ont été suspendues, réveillant la colère des détenus.

Depuis début avril, évasions, mutineries et émeutes ont fait environ 80 morts dans les prisonniers de la région, qui réclament des améliorations de leurs conditions de détention. L’incident le plus grave a eu lieu au Venezuela le 1er mai. Une mutinerie dans la prison Los Llanos de Guanare, dans l’Etat de Portuguesa, a fait 47 morts et 75 blessés, selon l’ONG Observatoire vénézuélien des prisons (OVP). Prévue pour accueillir 750 détenus, la prison Los Llanos de Guanare en héberge 2 500.

« Suspension des parloirs dramatique »

Le gouvernement privilégie l’hypothèse d’une tentative de fuite des prisonniers qui auraient attaqué les postes de sécurité de l’établissement. Selon l’OVP, ils exigeaient de recevoir la nourriture apportée par leurs familles alors que le droit de visite avait été suspendu.

« Dans de nombreuses prisons de la région, les détenus ne reçoivent rien du service pénitentiaire, ni aliments, ni vêtements, ni médicaments, explique Gustavo Fondevila, professeur au Centre de recherche et d’enseignement économiques du Mexique et spécialiste du système carcéral latino-américain. Dans certains pays, ce sont leurs familles qui les leur fournissent ; la suspension des parloirs est donc dramatique pour eux. »

La première alarme s’est déclenchée dans la région le 16 mars, au Brésil – où, au 15 mai, le département pénitentiaire national recensait 657 cas de Covid-19 parmi les détenus, et 26 morts. Environ 1 300 détenus se sont échappés d’au moins quatre unités pénitentiaires de l’Etat de Sao Paulo – qui concentre à lui seul 240 000 prisonniers – à la suite d’une décision de justice suspendant les sorties temporaires pour Pâques.

Des mutineries ont depuis lors éclaté chaque semaine en Colombie, en Argentine, au Pérou, au Chili, en Bolivie ou au Mexique. Le 27 avril à Lima, l’annonce du décès du Covid-19 de deux détenus a entraîné une mutinerie dans la prison de Castro Castro, qui abrite 5 500 prisonniers pour une capacité de 1 140. Bilan : neuf morts et 67 blessés. Selon les autorités péruviennes, la maladie a touché 645 prisonniers et en a tué 30.

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